L'aéroport de Toulouse voit son trafic plonger de 67% en 2020

Durement frappé par la crise du transport aérien, l'aéroport Toulouse-Blagnac a vu son trafic chuter de neuf à trois millions de passagers en 2020. Son chiffre d'affaires a diminué de près de moitié et la plateforme accuse une perte de 11 millions d'euros sur l'année. Pour autant, alors que ADP et l'aéroport de Bordeaux réduisent leurs effectifs, dans la Ville rose un accord sur l'activité partielle de longue durée évite pour le moment une restructuration.
Le trafic de l'aéroport de Toulouse a chuté de 67% en 2020.

Avant la crise sanitaire, l'aéroport de Toulouse comptait sur 2020 pour passer le cap des 10 millions de passagers. C'était sans compter la plus grave crise de l'histoire du transport aérien. Pendant deux mois et demi, l'activité de la plateforme est quasiment réduite à néant avec moins de 1% du trafic habituel en avril et en mai.

"Autant dire que l'activité commerciale était à l'arrêt. Là où nous enregistrons habituellement à cette période 25 à 30 000 passagers par jour sur 150 à 200 vols, l'aéroport a accueilli 100 à 200 passagers quotidiennement et un seul vol commercial aller-retour, opéré par Air France vers Roissy, était maintenu. Pour autant, l'aéroport est resté ouvert 24h/24 pour faciliter, par exemple, le rapatriement des malades des régions plus touchées par le virus", expliquait en juin dernier le président du directoire d'ATB Philippe Crébassa dans une interview à La Tribune.

Lire aussi : L'aéroport de Toulouse espère "15 à 20% du trafic habituel cet été" (Philippe Crébassa)

Retour à la fréquentation de l'année 1989

Sur l'ensemble de l'année, le trafic passagers a reculé de 67 %, avec 3,1 millions de passagers accueillis contre 9,6 millions en 2019. Du fait de la fermeture des frontières, le trafic international a été le plus pénalisé avec un recul de 75 % par rapport à 2019 (1 165 872 passagers). Le trafic national a mieux résisté (-60 %), avec 1 929 371 passagers enregistrés.

À noter qu'au mois d'octobre, la compagnie low-cost irlandaise Ryanair a annoncé la fermeture de sa base au moins jusqu'en mars 2021. Les taux de réservation étaient insuffisants pour en assurer l'équilibre financier.

"La Covid-19 nous a ramenés à l'activité de l'année 1989, mais nous avons démontré notre résilience face à ce choc inédit et les rebonds d'activité pendant la période estivale et les fêtes de fin d'année nous ont confortés dans nos convictions : dès que les restrictions de circulation s'assouplissent, les Français montrent qu'ils ont plus que jamais envie de voyager pour travailler, retrouver leurs proches ou découvrir le monde. C'est pourquoi nous nous préparons, en adaptant et en améliorant nos services aux passagers. Nous serons prêts pour participer à la reprise", estime Philippe Crébassa.

Une perte de 11 millions d'euros

Même si l'aéroport de Toulouse disposait selon nos informations de 50 millions d'euros de réserves financières avant la crise, ses finances ont été durement impactées. "Le chiffre d'affaires s'élève à 82 millions d'euros, en repli de 47 % par rapport à l'exercice précédent. Le résultat opérationnel courant du groupe ATB est en perte de 11,2 M€ (+36,6 M€ en 2019)", annonce ATB.

À noter que les actionnaires de la plateforme ont décidé de ne pas verser de dividendes en 2020 compte tenu du contexte économique.

Pas de plan social

Depuis le mois d'avril, l'ensemble des salariés de l'aéroport a été mis en chômage partiel avec un taux d'activité moyen de 20% durant le confinement qui est remonté depuis. "À l'automne 2020, sur le constat que la crise allait frapper durablement le transport aérien, un accord d'entreprise a été conclu avec les partenaires sociaux pour une activité partielle de longue durée (APLD), prolongeant le dispositif de 24 mois", indique l'aéroport.

Mais alors que chez Aéroports de Paris (ADP), un accord de rupture conventionnelle collective (RCC) signé en décembre prévoit le départ de 1.150 salariés dont 700 non remplacés et que l'aéroport de Bordeaux a annoncé le 24 février vouloir se séparer d'un quart de ses effectifs, aucune restructuration n'est pour le moment sur la table dans la Ville rose.

L'aéroport de Toulouse a maintenu un chantier à 13 millions d'euros pour remettre à neuf l'une de ses pistes d'atterrissage. Le volet global des investissements voit son budget amputé de 25 millions d'euros du fait de la crise sanitaire. La plateforme a également ouvert en décembre dernier un centre de tests antigéniques et PCR pour les passagers au départ de Toulouse.

Un nouveau président du conseil de surveillance

ATB a enfin été endeuillé ces dernières semaines par le décès du président de son conseil de suveillance Marc Legrand des suites d'une longue maladie. Christian Cassayre, directeur financier d'Eiffage, prend la suite.

Lire aussi : Aéroport de Toulouse : Christian Cassayre nouveau président du conseil de surveillance

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Commentaires 3
à écrit le 27/02/2021 à 8:52
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En parlant de Toulouse : C’est un véritable scandale à Toulouse. Les rois de la restauration, les gérants du groupe All For You, étaient jugés ce vendredi 26 février, pour abus de biens sociaux et dissimulation de l’activité professionnelle, dévoi...

à écrit le 26/02/2021 à 17:26
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Pour connaître les dessous du scandale de la privatisation de l'aéroport de Toulouse et la manière dont la Chine a dépecé un Airbus A320 pour le copier au profit de son avion commercial, lisez "L'empreinte du Dragon" de Jean Tuan chez C.LC. Editions....

à écrit le 26/02/2021 à 13:57
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Toulouse à elle seule ne peut pas relancer l'activité économique aérienne mondiale, qu'elle y pense bien...

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