Latécoère : l'inquiétude des salariés après l'annonce du plan social

Après l'annonce de 236 suppressions de postes à Toulouse, les syndicats de Latécoère s'alarment de la réduction drastique du bureau d'études et de la nouvelle stratégie industrielle de l'équipementier aéronautique.
(Crédits : Rémi Benoit)

"Depuis sa création en 1917, Latécoère n'a connu aucun plan de licenciement. Pourtant, la filière aéronautique est une industrie cyclique qui connaît parfois d'importantes baisses de charges. Et aujourd'hui, alors que Latécoère a réalisé 24 millions d'euros de résultat opérationnel et dispose d'un carnet de commandes de 4 années de chiffre d'affaires, on annonce un plan social", s'indigne Florent Coste, délégué CGT à Latécoère.

L'équipementier aéronautique Latécoère, dont l'usine historique de Périole est située en plein cœur de Toulouse a annoncé le 6 juin dernier un plan stratégique qui implique notamment la suppression de 236 postes et la fermeture du site de Tarbes, mais également la création d'un nouveau site de production à Toulouse. Une nouvelle implantation en Bulgarie devrait par ailleurs accueilli les activités de petit assemblage à faible valeur ajoutée.

Frédéric Michelland, directeur général de Latécoère, justifie alors ce plan social par l'absence de nouveaux programmes dans l'aéronautique :

"Ces suppressions de postes sont liées aux baisses de charge dans l'ingénierie, dues  à l'absence de nouveaux programmes. Nous nous adaptons aussi à la faiblesse de l'aviation d'affaires et au ralentissement de certains programmes comme l'A330 et l'A380, dont les cadences ne sont pas au niveau attendu. Enfin, ces suppressions de postes sont liées à notre décision de regrouper certaines productions qui sont actuellement assurées sur le site de Tarbes et de Périole (Toulouse)."

Quel avenir pour le bureau d'études ?

De leur côté, les syndicats y voit un lien direct avec l'entrée au capital en avril 2015 de deux fonds d'investissement anglo-saxons (Apollo et Monarch).

"Ce plan a pour unique but de valoriser le cours de bourse du groupe. L'essentiel de la production toulousaine,  à l'exception de l'assemblage du tronçon de l'A330, va être transférée vers le Mexique, la Bulgarie ou le Brésil. À l'inverse, on va produire en interne des pièces élémentaires sous-traitées auparavant à des entreprises locales. Latécoère a produit pendant longtemps des avions entiers et désormais nous serions simple fournisseur de pièces élémentaires pour nos propres filiales", s'alarme Florent Coste.

La syndicat des salariés cadres, la CFE-CGC, s'inquiète de son côté de l'avenir du bureau d'études qui doit passer de 110 à 67 postes : "Nous craignons que le bureau d'études n'ait plus les moyens de redémarrer l'activité de conception, explique Thierry Thomas, délégué central CFE-CGC. Le syndicaliste s'inquiète aussi du devenir des ingénieurs : "Il existe des possibilités de reclassement dans la filière régionale pour les ajusteurs-monteurs mais le marché de l'ingénierie est davantage en tension, l'avenir des salariés du bureau d'études est plus incertain".

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