NewSpace : Expleo envoie son premier nanosatellite en orbite

La société d'ingénierie vient d'annoncer le lancement réussi de son premier nanosatellite développé avec le Centre spatial universitaire de Montpellier. Expleo compte se faire une place dans le NewSpace en assemblant depuis sa propre salle blanche les charges utiles de ses petits satellites et en développant une solution logicielle pour reconfigurer les missions en orbite des cubesats. Un nouveau segment qui pourrait aussi l'aider à recruter alors que le groupe a ouvert 550 postes en Occitanie en 2023.
La société d'ingénierie Expleo compte se faire une place dans le NewSpace.
La société d'ingénierie Expleo compte se faire une place dans le NewSpace. (Crédits : Frédéric Scheiber)

Expleo entre officiellement dans la cour du NewSpace. La société d'ingénierie a annoncé lundi le lancement réussi depuis une fusée Falcon 9 de SpaceX de son premier nanosatellite développé en partenariat de recherche avec le Centre Spatial Universitaire de Montpellier (CSUM). Baptisé Enso, ce cubesat mesure 10 centimètres de côté (1U) et pèse à peine plus d'un kilo. Un modèle réduit qui intègre tout de même une antenne déployable de six mètres et un système de caméra pour soutenir les missions de collecte de données secondaires.

Observer l'impact des radiations solaires sur la ionosphère

Le nanosatellite Enso doit mener une mission de quatre ans pour observer l'impact des radiations solaires sur la ionosphère. Ces radiations solaires sont aujourd'hui mesurées depuis le sol, mais avec beaucoup de bruit dans les données. En recueillant les données depuis l'espace, l'ambition est de fournir un signal de référence pour améliorer les performances des stations au sol. Les données d'Enso seront envoyées aux stations terrestres situées en Antarctique.

La charge utile de ce nanosatellite a été assemblée dans la nouvelle salle blanche d'Expleo avant d'être livrée fin 2022 au Centre spatial universitaire de Montpellier qui est chargé de l'intégration du cubesat. La société d'ingénierie partage depuis peu près de Toulouse une salle blanche de 300 m2 avec la PME Sotrem pour finaliser ses premiers nanosatellites. La société d'ingénierie est équipée notamment d'un banc de test qui une fois configuré par un opérateur est capable de mener de manière automatique les procédures d'essais. Deux autres postes permettent de mener divers tests (radiofréquences, alimentation).

Lire aussiNewSpace : Expleo monte en puissance sur les nanosatellites depuis Toulouse

Outre Enso, Expleo y a finalisé un deuxième programme baptisé Hydrosat. Ce dernier vise à puiser dans les compétences acquises sur la nanosatellite Enso pour une mission cette fois commerciale pour le compte de l'État de Djibouti et toujours en collaboration avec le Centre spatial universitaire de Montpellier. Deux petits satellites d'un kilo seront envoyés en orbite pour relever les données de stations météo afin de mieux suivre les changements climatiques dans le pays africain et notamment les niveaux d'eau. Leur lancement est également imminent.

Lire aussiAéronautique : Expleo recycle à moindre coût les matériaux composites des avions

« Beaucoup d'industriels s'intéressent aux nanosatellites »

 Au-delà de ces deux projets, Expleo entend monter en puissance sur le segment des nanosatellites.

« Ces petits satellites ont longtemps été considérés comme une niche réservée au milieu étudiant, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui. Il y a beaucoup d'industriels qui s'y intéressent car ce type de satellites permet d'aller beaucoup plus vite pour moins cher. Notre but est de fournir les charges utiles pour des satellites 1U à 12U (autrement dit 12 cubes de 10 cm de côté). Ce type de nanosatellites permet déjà de réaliser de l'imagerie, d'intégrer une petite caméra et même d'embarquer de la propulsion, du contrôle d'attitude pour orienter le satellite... », avançait cet été Julien Bessas, responsable des activités spatiales pour Expleo.

Au-delà de l'ingénierie des missions, de la confection des charges utiles, la société veut profiter de sa salle blanche pour tester des charges utiles par exemple de startups du NewSpace qui ne disposent pas d'un tel équipement.

Un nouveau segment pour recruter

Expleo a l'ambition d'aller encore plus loin et vient d'annoncer le développement d'ExpleoLissa, une solution logicielle pour reconfigurer les missions en orbite des cubesats. Objectif : obtenir le maximum de performances et de capacités de calcul en consommant le moins possible. D'autant plus que les nanosatellites dépassent la durée de vie escomptée et pourraient donc avec ce procédé connaître une seconde vie. Un nouvel usage qui pourra être testé directement depuis la salle blanche. Expleo y voit enfin l'opportunité de faire monter en compétence ses effectifs sur le NewSpace et d'attirer plus de talents. Le groupe, qui emploie 2.000 salariés en Occitanie, a ouvert 550 postes dans la région rien que sur l'année 2023.

Lire aussiAéronautique : Expleo recycle à moindre coût les matériaux composites des avions

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 05/12/2023 à 8:55
Signaler
Au moins voilà du concret, nous ne sommes plus dans le monde imaginaire des licornes qui levent des milliards sur un futur business hypothétique.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.