New Space : Expleo finalise ses deux premiers nanosatellites à Toulouse

La société d'ingénierie Expleo vient de finaliser à Toulouse les charges utiles de ses deux premiers nanosatellites qui seront intégrées par le Centre spatial universitaire de Montpellier avant un lancement en orbite prévu en 2023. Une manière pour le groupe de faire monter en compétences ses équipes sur le New Space et de mettre un pied dans un marché devenu ultra-concurrentiel.
Expleo a développé avec le Centre spatial universitaire de Montpellier des petits satellites de 10 cm de longueur.
Expleo a développé avec le Centre spatial universitaire de Montpellier des petits satellites de 10 cm de longueur. (Crédits : Expleo)

« Chez Expleo, nous nous distinguons des autres sociétés d'ingénierie car nous faisons non seulement de l'ingénierie mais aussi la conception, le développement et la fabrication de bout en bout de produits spatiaux avec des moyens propres », souligne Frédérique Rebout, responsable mondiale du secteur spatial chez Expleo.

À Toulouse, la société d'ingénierie dispose ainsi d'une salle blanche de 300 mètres carrés dans laquelle elle réalise des tests et certaines étapes d'intégration. Des équipements qui lui ont permis ces dernières semaines de finaliser les charges utiles de ses deux premiers nanosatellites.

Lancement dès début 2023

Le premier baptisé Enso est un projet de R&D pour l'observation de l'impact des radiations solaires sur la ionosphère. « Aujourd'hui, ces radiations solaires sont mesurées depuis le sol mais avec beaucoup de bruit dans les données. Recueillir des données depuis l'espace permet d'enlever ces parasites dans les mesures de manière à définir plus concrètement les impacts des radiations solaires sur l'une des couches de l'atmosphère protégeant la Terre », décrit Frédérique Rebout. Les résultats scientifiques de la mission seront analysés par des chercheurs en Afrique du Sud.

L'instrument mis au point par Expleo vient d'être livré au Centre spatial universitaire de Montpellier qui est chargé de son intégration sur la plateforme du nanosatellite miniature (ses dimensions sont de 10x10x10 cm pour 1 kilo) avant un lancement en orbite par SpaceX ou Vega dès début 2023.

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Le deuxième programme appelé Hydrosat vise à puiser dans les compétences acquises sur la nanosatellite Enso pour une mission cette fois commerciale pour le compte de l'État de Djibouti et toujours en collaboration avec le Centre spatial universitaire de Montpellier. Deux petits satellites d'un kilo seront envoyés en orbite (le premier dès fin 2023) afin de mieux suivre les changements climatiques dans le pays africain.

« Ces nanosatellites vont permettre de réaliser des relevés des niveaux d'eau sur le pays une fois par jour au lieu d'une fois par semaine aujourd'hui. Le recueil de données sera plus aisé alors qu'actuellement il est difficile d'accéder à certaines stations pour mesurer le niveau d'eau », explique la responsable du secteur spatial chez Expleo.

Former au New Space et attirer des talents

Au-delà de l'enjeu climatique, ces premiers nanosatellites vont permettre à Expleo de mettre un pied dans le New Space. « L'idée était de faire monter en compétences nos équipes sur le Newspace via le développement d'un petit satellite et de pouvoir ensuite proposer ces compétences sur le marché », précise Frédérique Rebout.

Expleo travaille déjà sur les nouveaux programmes d'Airbus et Thales (notamment pour les satellites flexibles Space Inspire) qui adoptent les codes du New Space en misant notamment sur des composants électroniques sur étagère pour faire chuter les coûts de production. Le marché des satellites de moins de 500 kg va exploser dans les prochaines années avec près de 14.000 petits satellites qui devraient être envoyés en orbite dans les dix prochaines années d'après un récent rapport d'Euroconsult.

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Un segment prometteur mais ultra-concurrentiel sur lequel Expleo compte fournir deux types d'activité.

« Nous voulons développer des charges utiles de nanosatellites pour des sociétés qui veulent monter des missions d'observation de la Terre par exemple. Nous allons les aider à spécifier l'instrument et à aller jusqu'à sa fabrication. D'autre part, Expleo veut développer une activité de conseil sur ce segment New Space pour l'intégration, l'assemblage et les tests des charges utiles de futurs nanosatellites. Nous pourrions aussi intervenir pour optimiser la production de constellations de petits satellites », détaille Frédérique Rebout.

Pour la dirigeante, ce type de projets New Space peut aussi servir « à attirer et retenir les talents » chez Expleo. La société d'ingénierie recrute toujours activement à Toulouse notamment des ingénieurs système, électronique, software et radiofréquence, des compétences très recherchées dans le secteur spatial.

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