Le Toulousain Lyra va lancer sa propre solution pour encaisser avec un smartphone

Le groupe toulousain Lyra, qui a réussi à se faire un nom sur le marché du e-commerce avec sa plateforme de paiement Payzen présente chez 65.000 marchands en France, veut passer un nouveau cap. L'ETI compte lancer au printemps 2024 sa propre solution pour encaisser des paiements sans contact depuis un simple smartphone.
Le Tap to phone permet aux vendeurs d'encaisser les paiements sans contact depuis un simple smartphone.
Le Tap to phone permet aux vendeurs d'encaisser les paiements sans contact depuis un simple smartphone. (Crédits : Shutterstock)

C'est une innovation qui pourrait changer la vie des commerçants. Le Tap to phone ou Tap to pay permet aux vendeurs d'encaisser les paiements sans contact depuis un simple smartphone. Plus besoin donc de faire appel à un terminal de paiement. Alors qu'Apple a lancé le 14 novembre cette fonctionnalité pour les détenteurs d'un iPhone en France, le groupe toulousain Lyra a confié à La Tribune qu'il compte lancer sa propre solution de paiement sans contact au cours du deuxième trimestre 2024.

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Une alternative au terminal de paiement pour les commerçants

L'ETI ne veut pas encore déflorer sa solution mais son président Alain Lacour indique : « Nous préparons le lancement d'une solution Tap to phone qui sera évoluée puisqu'on pourra payer avec des cartes bancaires mais aussi avec d'autres moyens de paiement comme un QR Code depuis une application mobile. »

« Cette application peut intéresser tous ceux qui encaissent en mobilité comme les taxis. Pour eux, le tap to phone représente une alternative beaucoup moins onéreuse à un terminal de paiement. Cela permet aussi à un site touristique pendant les périodes de rush de limiter la file d'attente avec à côté de la caisse des personnes supplémentaires chargées d'encaisser les paiements depuis leur smartphone. C'est facile et rapide et cela ne demande pas de formation particulière. Même les magasins physiques cherchent à se digitaliser de plus en plus et à se tourner vers ce paiement en mobilité pour que les vendeurs finissent la vente sans retourner à la caisse et limiter le risque de perdre des ventes », développe Aurélie Tible, directrice marketing de la société.

Fondé il y a plus de 20 ans dans l'agglomération toulousaine, Lyra occupe une place à part dans l'univers des fintechs en France. Avec sa solution de paiement star baptisée Payzen, le groupe a réussi à s'imposer comme un outsider du paiement e-commerce face à Atos, acteur historique sur ce créneau dans l'Hexagone avec 65.000 sites de e-commerce équipés. Lyra revendique le titre de première marque blanche de France (autrement dit une solution de paiement fournie par la société aux couleurs de la banque) avec une présence au sein de La Banque Postale, Société générale, Crédit du Nord et du groupe Banque Populaire-Caisse d'Épargne.

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Payer un ticket pour la tour Eiffel en roupies

Pour passer un nouveau cap, le groupe compte, outre le Tap to phone, proposer aux commerçants d'intégrer encore plus de moyens de paiement internationaux. « Cette année, nous avons eu l'occasion de lancer Payconiq (système de paiement électronique qui a démarré ses activités en Belgique),  le système de paiement instantané indien UPI. Nous sommes en train de préparer l'intégration du Hollandais iDEAL, du Suisse Twint, du Chinois Alipay+ et du Portugais MB Way », énumère Alain Lacour.

Avant d'ajouter :

« Désormais, les touristes indiens vont pouvoir acheter un billet de la tour Eiffel en roupies en présentant un QR code depuis l'application de leur banque indienne. Les nouveaux grands pays comme le Brésil, l'Inde et la Chine préfèrent que leurs citoyens paient avec les moyens de paiement nationaux plutôt que de devoir utiliser une carte américaine de type MasterCard ou American Express. »

 L'ETI emploie près de 250 collaborateurs près de Toulouse. 250 salariés supplémentaires travaillent dans une dizaine de filiales à l'étranger qui représente plus de la moitié du chiffre d'affaires de l'entreprise (80 millions d'euros en 2022). Lyra s'est imposée comme une référence notamment en Argentine où sa solution est utilisée par exemple sur le réseau de bus de Buenos Aires pour recharger les cartes des utilisateurs. La société connaît aussi un développement soutenu de son activité au Brésil et en Inde.

En forte croissance (avec près de 90 millions d'euros de chiffre d'affaires prévus en 2023), Lyra rencontre des difficultés de recrutement. « Nous avons recruté 59 personnes en un an mais dans le même temps 32 salariés sont partis. Nos talents sont chassés par des groupes avec la promesse d'un poste en 100% télétravail depuis la campagne toulousaine avec un salaire parisien », regrette Alain Lacour. Pour autant, Lyra affiche l'ambition de devenir la première licorne française autofinancée.

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Commentaire 1
à écrit le 20/11/2023 à 15:10
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C'est vrai que la fraude via le numérique (emblématique en France) n'est pas encore assez remarquable, alors pourquoi ne pas l'étendre plus avant au paiement numérique via le smartphone. Si la technologie numérique est sensiblement formidable et haut...

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