Et si le futur de l'assistance au pilotage des avions était imaginé par Continental ? La holding allemande a acquis une renommée internationale avec son activité de fabrication de pneus automobiles. En France, près de 10 millions de pneus pour camions utilitaires, motos et vélos sortent chaque année de son usine de Sarreguemines (Grand-Est).

Ce qu'on sait moins c'est que la holding allemande dispose à Toulouse de son unique usine française capable de fabriquer des équipements électroniques pour l'automobile. Le site occitan produit en grande série des badges pour clés de voiture, des systèmes de pression de pneus et des unités de commande électronique pour contrôler les divers accessoires électroniques dans la carrosserie d'un véhicule.

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De petites séries pour des marchés de niche

Depuis 2019, Continental s'est aussi doté d'une ligne de production pour des petites séries, de 2.000 à 50.000 pièces par an, qui emploie 25 salariés. La principale innovation de cette ligne est de pouvoir fabriquer en série des innovations imaginées sur place par plus de 200 ingénieurs toulousains de Continental à destination des industriels de l'automobile, mais pas uniquement. Le groupe affiche aujourd'hui l'ambition d'une vaste diversification.

« Notre force est de réutiliser le savoir-faire de Continental pour imaginer des produits spécifiques pour marchés de niche. Cela concerne en premier lieu l'automobile sur des segments de petits volumes et avec des besoins spécifiques. Mais c'est aussi, de la diversification dans d'autres domaines comme le ferroviaire, l'aéronautique ou même l'industrie », explique Michel Cheny, responsable des ventes du développement commercial au sein de Continental Engineering Services.

Sur sa nouvelle ligne, l'équipementier fabrique par exemple des badges de clés pour le constructeur italien de voitures de luxe Maserati (20.000 produits par an).« Le nombre de voitures vendues chaque année par ce constructeur est limité, raison pour laquelle notre ligne peut les intéresser », explique Marc Lumia, responsable de l'ingénierie industrielle chez Continental. L'outil de production séduit aussi les constructeurs automobiles avec la montée en puissance progressive de ventes de voitures électriques. Continental a déjà fourni des équipements pour la Zoé électrique de Renault. Le groupe produit aussi des modules additionnels de charge pour les véhicules utilitaires Renault et est chargé de décliner ce type de boîtier pour le futur véhicule utilitaire 100 % électrique du constructeur français qui doit entrer en service à partir de 2026, le Renault Flex E Van.

Dans le domaine aéronautique, Continental a déjà vu voler un prototype de surveillance de l'équipage des avions. Le système est composé d'une caméra et d'algorithmes capables d'analyser la vision du pilote. « Cela permet aux compagnies aériennes de mieux comprendre le comportement des pilotes, leur niveau d'attention pour améliorer un peu l'ergonomie du poste de pilotage, mais aussi prévenir de l'endormissement et envoyer en cas de besoin des alertes pour que le copilote prenne le relais », décrypte Michel Cheny. Le prototype a déjà été testé sur un vol Toulouse-Bangkok avant la Covid.

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Continental est aussi en discussion avec des équipementiers du ferroviaire en Europe pour déployer un système d'affichage tête haute couplé avec un dispositif d'alerte anti-collision. L'innovation pourrait aussi être appliquée à la conduite des tramways en ville pour détecter les piétons traversant sur la voie. En matière de mobilités douces, Continental a enfin conçu avec la startup parisienne Urban Circus une veste pour les cyclistes détectable automatiquement par les caméras et Lidars des voitures.