Exclusif. Le Bulgare EnduroSat s'installe à Toulouse avec ses satellites partagés

EXCLUSIF. En pleine croissance, l'acteur bulgare du New Space, qui propose du covoiturage spatial à travers des nanosatellites partagés, s'installe à Toulouse selon des informations de La Tribune. À terme, une partie de la production des satellites d'EnduroSat produits actuellement à Sofia pourrait se faire depuis la Ville rose. Les détails.
Depuis peu, l'acteur du New Space EnduroSat s'est installé à Toulouse, pour y développer son offre de satellites partagés.
Depuis peu, l'acteur du New Space EnduroSat s'est installé à Toulouse, pour y développer son offre de satellites partagés. (Crédits : EnduroSat)

Le Franco-américain Loft Orbital n'est désormais plus le seul au sein de l'écosystème spatial toulousain à proposer une solution de satellites aux services partagés, ou autrement dit de covoiturage spatial voire de covoiturage satellitaire. Selon des informations de La Tribune, le Bulgare EnduroSat vient de s'installer à Toulouse avec la ferme intention de s'y développer lui aussi.

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Fondée à Sofia en 2015, la société - qui emploie 115 personnes dans la capitale de la Bulgarie - vient d'ouvrir officiellement une filiale française qui sera basée dans la Ville rose. Un véritable pas en avant pour cette jeune entreprise qui a, jusqu'à présent, réussi à se développer sans un écosystème spatial pleinement établi dans son pays d'origine.

"Nous arrivons à Toulouse avec humilité, ambition et excitation. On va tout d'abord y créer une équipe R&D, sur certains aspects. Elle sera composée de 10 à 20 personnes d'ici 12 à 18 mois", précise Emmanuel Sauzay, le directeur de la croissance d'EnduroSat dont les équipes toulousaines prendront dans un premier temps leurs quartiers au sein du Village by CA de Toulouse.

Ce Toulousain, anciennement salarié chez Airbus Defence and Space, est arrivé il y a seulement quelques mois au sein de la société bulgare avec une triple mission : diriger la filiale française, accompagner à la structuration de l'entreprise en interne dans sa phase de croissance et développer son business.

EnduroSat Emmanuel Sauzay

Le Toulousain Emmanuel Sauzay a notamment été recruté par EnduroSat pour diriger la filiale française de la société bulgare (Crédits : EnduroSat).

Bientôt une production de satellites à Toulouse ?

Si, in fine, la proposition de valeur sur le marché du spatial est similaire à celle de Loft Orbital, leur approche du marché est quant à elle bien différente. "Ils sont partis sur des satellites plus gros que les nôtres, de 150 kgs. Nous, nous sommes sur des nanosatellites, de 6u à 12u, et nous proposerons du 16u dès 2023", ajoute Emmanuel Sauzay.

Par ailleurs, si leur ambition est la même, à savoir limiter le nombre de satellites dans l'espace et donc lutter contre la multiplication des débris spatiaux en mutualisant des satellites pour le compte de clients chargés de fournir la charge utile, leur méthode d'approvisionnement en satellite est elle aussi différente. Loft Orbital achète des satellites auprès d'autres acteurs du New Space et se charge ensuite de développer l'interface logicielle pour faire le lien entre la charge utile du ou des clients prévus sur le satellite et celui-ci. Quant à EnduroSat, qui a été auparavant fabricant d'équipements pour nanosatellites puis fabricant de satellites lui-même avant de s'attaquer à ce marché du satellite partagé, c'est elle qui produit les satellites de ses missions de covoiturage spatial.

"Au-delà de faire la R&D, nous venons à Toulouse pour nouer des partenariats avec des acteurs clés du spatial, et pourquoi pas à terme, y produire certains de nos satellites (...) Aujourd'hui, nous les produisons tous en Bulgarie (...) Actuellement, nous avons des discussions avec un certain nombre d'acteurs français, aussi bien pour du business que pour le côté fournisseur d'équipements pour nos satellites", révèle le directeur de la croissance d'EnduroSat.

Des clients au rendez-vous

Actuellement en préparation d'une levée de fonds, la société bulgare fondée par Raycho Raychev ne communique pas sur son chiffre d'affaires, "mais nous faisons fois deux voire fois trois d'année en année depuis 2018", précise Emmanuel Sauzay. Néanmoins, quelques éléments attestent du fait qu'EnduroSat est en pleine croissance.

Tout d'abord, l'acteur bulgare du New Space, désormais néo-toulousain, vient de lancer son premier satellite partagé, au mois de mai, avec Space X. À son bord ? Deux charges utiles, dont une pour le groupe IBM. De manière globale, EnduroSat propose des plateformes satellitaires avec des missions d'observation de la Terre, de télécommunications (IoT), de démonstration en orbite de technologies innovantes, des programmes éducatifs, ou encore de la recherche scientifique.

Un autre lancement est déjà programmé pour la fin d'année 2022 et il affiche déjà complet dans sa capacité de transport de charges utiles. Même constat pour les deux autres lancements suivants. Au total, EnduroSat a déjà mis sur le marché huit phases de lancement de satellites partagés, avec des échéances plutôt courtes grâce à des collaborations avec différents lanceurs comme Isar Aerospace.

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"Nous voulons proposer tous les trois mois un sol de lancement à nos clients, qui peuvent comprendre plusieurs satellites. L'idée est d'avoir quatre séries de lancement chaque année", expose le directeur de la croissance.

Avec un ticket d'entrée à 250.000 euros, comprenant l'intégration de la charge utile et son exploitation pour les trois premières années, les caisses pourraient vite se remplir pour EnduroSat.

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