Biomédicaments : GTP Bioways investit 12 millions d'euros à Toulouse dans deux unités de production

À travers sa filiale toulousaine GTP Tech, le groupe spécialisé dans l'accompagnement des biotech pour la production de médicaments va investir une douzaine de millions d'euros dans la Ville rose. Soutenu financièrement par France Relance de part les enjeux de souveraineté autour de ce projet, celui-ci va générer la création d'une cinquantaine d'emplois sur le secteur de l'Oncopole. Les détails.
La biotech GTP Tech, entité du groupe GTP Bioways, va bénéficier des 12 millions d'euros d'investissement pour booster ses activités.
La biotech GTP Tech, entité du groupe GTP Bioways, va bénéficier des 12 millions d'euros d'investissement pour booster ses activités. (Crédits : GTP Bioways)

Après notamment Flash Therapeutics et Evotec, c'est au tour du groupe GTP Bioways d'annoncer des investissements significatifs à Toulouse dans le secteur des biotechs. Installée dans le quartier de l'Oncopole, cette entité va investir 12 millions d'euros dans deux nouvelles unités de production pour des biomédicaments.

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"Dans les biotech, il y a deux types d'entreprise. Celles qui développent des médicaments et celles qui proposent des services aux premières. Nous faisons partie de ces dernières", explique à La Tribune Eric Devic, le directeur général et fondateur de GTP Tech.

Fondé en milieu d'année 2019, ce groupe est né du mariage de quatre entités différentes avec la stratégie de vouloir accompagner de A à Z les biotech dans l'élaboration d'un candidat médicament, de la phase de R&D à la production d'un lot clinique. GTP Tech, initialement une spin-off du CNRS et de l'université Paul Sabatier, a ainsi été rachetée par ce groupe deux ans en arrière pour répondre à cette volonté.

"Il y avait un côté plafond de verre. Il était difficile de rester une petite société indépendante dans ce secteur. Il fallait absolument grossir. On est dans un univers où il faut une certaine taille critique. C'est d'ailleurs le gros problème de la France en général, qui a soit des startups de 20 à 30 personnes ou bien des grands groupes, mais pas de PME ou très peu, qui ont fait la réussite industrielle d'autres pays comme l'Allemagne ou la Belgique", poursuit le dirigeant.

Participation à la production de vaccins contre la Covid-19

Avant son rachat, la société toulousaine GTP Tech employait 28 salariés, pour un chiffre d'affaires de 3,5 millions d'euros. Aujourd'hui celui-ci est de 4,5 millions, avec 42 salariés et à l'horizon 2026, la filiale de GTP Bioways espère atteindre les 18 millions d'euros, dont 12 grâce à l'investissement dans ces deux nouvelles unités de production. Celles-ci vont principalement accélérer l'activité de GTP Tech.

"Nous sommes une entreprise spécialisée dans la production de protéines recombinantes, produites à partir de cellules non-humaines. Nous sommes sur cet axe depuis une dizaine d'années et nous aidons ainsi les biotech à développer leur molécule. Nous travaillons sur les procédés de production de celle-ci et sur son innocuité notamment", expose Eric Devic.

L'investissement va permettre dès lors au groupe GTP Bioways "d'offrir plus de disponibilités" sur ce segment à travers GTP Tech, le groupe disposant déjà d'une unité de production à Saint-Julien-en-Genevois.

Dans ce premier site industriel de Haute-Savoie, les protéines combinantes produites ne se font qu'à partir de cellules mammaliennes, et par kilos d'anticorps. Avec les deux futures lignes de production à Toulouse, la plus importante d'entre elles se fera à partir de cellules microbiennes et l'autre ligne sera consacrée aussi à de la production à partir de cellules de mammifères mais pour des quantités de quelques grammes.

"Ces deux nouvelles lignes seront complémentaires de celle de Saint-Julien-en-Genevois. La ligne en système microbien servira à la production de protéines à visée thérapeutique ou vaccinale ainsi que d'enzymes utilisées pour la fabrication de vaccins à ARNm et d'ADN synthétique. L'autre, dédiée à la production mammifère en petites quantités, permettra la fabrication de biomolécules à visée vaccinale ou de matières premières à usage pharmaceutique utilisées pour la production de thérapies cellulaires", détaille Eric Devic.

Soutien financier de France Relance

Ces nouveaux services devraient rapidement entrer en fonction, les travaux devant débuter avant la fin de l'année, pour une livraison au dernier trimestre 2022 pour la ligne de production mammifère et premier trimestre 2023 pour la ligne en système microbien. Un calendrier plutôt efficace pour ce type de projet rendu notamment possible grâce au soutien financier de l'État, à travers France Relance, pour 5,9 millions d'euros, face aux enjeux de souveraineté qui entourent ces travaux.

"Nous réintroduisons un savoir-faire qui a totalement disparu en France. Sur les vingt dernières années, les biotech françaises ont orienté leurs travaux sur le marché des cellules mammaliennes, pourtant plus chères à la production, mais le marché était là. Aujourd'hui, plus aucune entreprise française ne peut proposer la production de protéines combinantes à partir de cellules microbiennes pour des tiers, c'est ce que nous voulons faire car la demande est à nouveau là", justifie le dirigeant toulousain.

GTP Bioways a fait appel à l'expertise de V3ie (filiale de Validapro) pour l'ingénierie du futur bâtiment (qui accueillera les deux nouvelles lignes) et les processus de conformité aux réglementations internationales. Avec la concrétisation de ces projets, sa filiale GTP Tech emploiera une centaine de personnes à Toulouse d'ici 2025.

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