Quatre ans et puis s'en va ? La société d'actionnaires chinois Casil Europe qui a acheté à l'Etat 49,99% des parts de l'aéroport de Toulouse en 2015 (pour 308 millions d'euros) s'apprête à revendre sa participation. D'après une information publiée par La Dépêche du Midi, confirmée à La Tribune par l'un des candidats à la reprise, la banque parisienne Lazard a été mandatée pour gérer le dossier.
Selon nos informations, une vingtaine de candidats se sont déjà manifestés. L'an dernier, la Banque Populaire Occitane associée à Natixis et à la Caisse d'Epargne Midi-Pyrénées n'avait pas caché son ambition quant à une éventuelle prise de participation dans l'aéroport Toulouse-Blagnac (ATB).
Interpellé mardi 22 janvier au soir par La Tribune à l'aéroport de Toulouse, le président de Casil Europe, Mike Poon, a déclaré : "Pas de commentaire. Il s'agit d'une rumeur et nous ne commentons pas les rumeurs".
Un départ après une décision importante
De son côté, Charles Champion, président du conseil de surveillance de l'aéroport réagit dans nos colonnes :
"Nous n'avons pas eu de discussion à ce sujet au sein du conseil de surveillance. L'important est que cela ne remette pas en cause les décisions, la gouvernance, et le management".
Cette information intervient alors que les actionnaires de l'aéroport viennent de se mettre d'accord sur une doctrine concernant les dividendes. Sur les cinq prochaines années, ils pourront toucher jusqu'à 100% du résultat net (qui a atteint 14 millions d'euros en 2017). Depuis son arrivée, l'actionnaire chinois réclame "un retour sur investissement raisonnable", sous forme de dividendes.
Casil Europe aurait pu devenir actionnaire majoritaire dans le capital de l'aéroport en rachetant les 10,01% de parts restantes de l'Etat mais en février 2018 le gouvernement a annoncé ne pas vouloir les céder "pour le moment". Une décision qui pourrait avoir motivé le départ de ces actionnaires chinois...
Mais l'État peut légalement encore revenir sur sa décision et vendre ses parts jusqu'en avril prochain. Les actionnaires locaux veulent tout faire pour éviter cette hypothèse :
"Le plus important à mes yeux est de maintenir une majorité publique (État et les 4 actionnaires locaux) au sein de la société d'exploitation de l'aéroport.Tous les 4 (CCI, Métropole, Région, Département), nous sommes fermes sur ce point majeur et le redisons solennellement au gouvernement. L'Etat ne doit donc pas vendre les parts qu'il détient encore et qui assurent cette majorité", plaide Jean-Luc Moudenc, le président de Toulouse Métropole.
Reste à savoir si l'État prendra officiellement position dans les semaines à venir.
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