vorteX-io se rêve en champion de la surveillance hydrologique au sol, après une première levée de fonds

Après des subventions importantes obtenues à l'échelle européenne, la startup toulousaine vorteX-io est parvenue à séduire des investisseurs pour une première levée de fonds. Celle-ci doit ainsi permettre d'accélérer le déploiement de ses stations au sol de mesure et de surveillance des cours d'eau. Elle compte installer 2.000 équipements supplémentaires d'ici 2026. Les détails.
Le petit capteur installé sous le pont permet à vorteX-io de récolter des données sur les cours d'eau à ses clients.
Le petit capteur installé sous le pont permet à vorteX-io de récolter des données sur les cours d'eau à ses clients. (Crédits : Vortex)

Face à la croissance du nombre de catastrophes naturelles, certaines impliquant l'eau, la surveillance des niveaux d'eau est devenu un enjeu majeur, aussi bien pour préserver cette ressource que protéger les populations de celle-ci. « Seulement 20% des cours d'eau sont surveillés dans le monde et ce chiffre monte à 30% en France, en raison du coût important des capteurs », expose Guillaume Valladeau, un ancien collaborateur de CLS, une filiale du Cnes. Néanmoins, cette surveillance est complétée, mais surtout majoritairement assurée jusqu'à présent, par des moyens satellitaires.

« Seuls, les satellites ne sont pas capables d'apporter une solution complète à toutes nos problématiques autour de la surveillance des cours d'eau. Il est donc important de les associer à des stations au sol », assure celui qui pendant 15 ans à CLS était affecté à la surveillance  du niveau d'eau.

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Avec un autre ancien collaborateur de CLS, Jean-Christophe Poisson, a dès lors fondé la startup vorteX-io, à Toulouse, en 2019, avec l'ambition de proposer un système de mesure au sol du niveau des cours d'eau et de leur qualité à un prix raisonnable. Après plusieurs années de R&D, le duo est parvenu à mettre au point une solution brevetée de station au sol pour la surveillance des cours d'eau.

« Nous gardons la propriété des stations mais nous vendons la donnée en temps réel comme un service, sous forme d'abonnement, avec des prestations associées. Nous secouons le marché de la surveillance hydrologique avec des coûts cinq à dix fois moins chers que ce qui se pratiquait jusqu'à présent », tient à mettre en avant l'entrepreneur, président de vorteX-io.

Un outil d'aide à la décision

Une première version de la station de surveillance, qui s'installe à proximité immédiate des ouvrages d'arts, permettait de mesurer la vitesse d'écoulement des eaux, leur hauteur et fournir des images en journée. Une toute nouvelle version vient d'être mise au point avec des mécanismes plus pointus. Elle offre la possibilité de mesurer la température de l'eau en surface, la pluviométrie, le contenu organique de l'eau et de capter des images de jour comme de nuit.

« En chambre climatique, nous avons pu mesurer la durabilité de nos stations et nous pouvons nous engager sur une durabilité d'environ dix ans. C'est un point important pour nous car nous tenons à agir en faveur de l'environnement », souligne le cofondateur.

Jusqu'à présent, l'intégration des capteurs était assurée par la société tarnaise Syselec. Mais vorteX-io vient de changer de partenaire fournisseur, en optant pour Matlog, afin d'anticiper une montée en puissance de son déploiement commercial. Jusqu'au début de l'année 2024, seulement 200 stations ont été déployées par la startup toulousaine et ses 38 salariés, afin de se concentrer sur l'efficacité de son offre. Elle compte ainsi parmi ses clients des acteurs publics comme des agences de l'eau et des collectivités, mais aussi quelques opérateurs d'hôtellerie en plein air. Pour les séduire, vorteX-io compile les données sur une plateforme qui fournit des services stratégiques aux décideurs publics et privés : envoi de notification en temps réel en cas de risque, optimisation de la gestion de l'eau, sécurisation des infrastructures, anticipation des besoins agricoles et industriels, etc.

Désormais, une montée en puissance commerciale est espérée et même attendue, comme en témoigne ce changement d'intégrateur pour être capable de produire plus rapidement des capteurs de surveillance des cours d'eau.

D'importantes subventions décrochées

En parallèle, la startup toulousaine vient de boucler un premier tour de table de près de trois millions (2,9 millions exactement) auprès d'investisseurs qui sont la Banque des Territoires, les fonds à impact MAIF Impact et AFI Ventures, ainsi que la structure Space Founders.

« En complément, nous sommes allés chercher de la dette bancaire. L'objectif est d'avoir une équipe consolidée pour accélérer le business. Nous serons 41 à la fin de l'année 2024 », commente Guillaume Valladeau qui comptait seulement 13 salariés au début de l'année 2023.

vorteX-io, qui vise les deux millions d'euros de chiffre d'affaires cette année, compte déjà déployer 1.000 stations supplémentaires rien qu'en 2024, dans le cadre du programme du programme européen EIC Accelerator. Elle a ainsi bénéficié d'une subvention de 2,5 millions de la part du Conseil Européen de l'Innovation pour installer 500 de ses équipements en France et autant en Croatie, avec le souci de créer le premier service européen de prévision hydrologique en temps réel. Conjointement, la société toulousaine a été retenue dans deux appels à projets du plan France 2030, portant sur la mesure de la qualité de l'eau mais aussi pour créer une plateforme de distribution des données hydrologiques pour les ministères français.

Au total, l'entreprise vise les 2.000 stations supplémentaires déployées d'ici fin 2026 et vise les 80 collaborateurs à cette même échéance.

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