C'est une avancée déterminante pour la startup toulousaine Limatech. Le jeune fournisseur aéronautique vient de livrer ses premières batteries au lithium : « Ce sont des livraisons pour essai en vol. Nos clients peuvent enfin toucher, tester et utiliser nos batteries pour des essais. C'était très attendu...Mais elles ne sont pas encore destinées aux avions finaux », commente Florence Robin, la présidente de Limatech. Ces derniers jours, la jeune pousse a livré ses trois premières batteries à trois clients différents. Avant d'équiper des avions qui circulent dans le ciel, la jeune pousse est dans l'attente de la certification européenne dite « ETSO », qui permettra à ses batteries d'équiper des avions en service.
« Nos batteries ont passé l'intégralité de nos tests, nous sommes désormais dans l'attente d'un retour des institutions avant la fin du premier semestre 2024 », précise la dirigeante.
La startup développe, depuis 2016, des batteries au lithium pour des applications aéronautiques. Elles se veulent plus puissantes et plus propres que les batteries au plomb et au lithium cadmium, majoritairement présentes dans l'industrie aéronautique actuellement.
Selon l'entreprise, ses batteries sont « trois fois plus légères, 2,5 fois plus efficaces et durent 2,5 fois plus longtemps que ces anciennes technologies ». Surtout, les batteries de ce nouvel entrant français sur le marché affichent une puissance de 24 volts. Une capacité adaptée pour l'aviation commerciale, certaines applications dans la défense et des engins type Falcon de Dassault Aviation.
« Nous regardons pour adresser, avec la même batterie, des marchés supplémentaires. Mais nous avons aussi été lauréats du plan France 2030, à hauteur d'un million d'euros, pour développer des batteries d'une puissance de 50 volts et répondre particulièrement au marché de l'aéronautique hybride », souligne l'entrepreneuse.
Décollage commercial attendu en 2025
Limatech, qui lors du dernier salon du Bourget a noué un partenariat de distribution pour ses batteries avec OEMServices (notamment pour les avions ATR et Bombardier CRJ ou encore les hélicoptères), s'attend donc à enregistrer son premier chiffre d'affaires en 2024.
« Il ne sera pas important. Pour nous, le vrai décollage est espéré pour 2025 et nous visons la rentabilité deux à trois ans, après notre prochaine levée de fonds en série A que nous préparons », fait savoir Florence Robin.
En ce sens, le fournisseur aéronautique vient de lancer une campagne de financement participatif, dédiée aux investisseurs particuliers. Ces derniers peuvent ainsi signaler leur intention d'investissement directement sur le site internet de l'entreprise, jusqu'à la fin du mois d'avril.
« Actuellement, nous sommes à 639.000 euros de demandes enregistrées par 238 personnes participantes », se félicite la présidente de Limatech
La startup espère récolter deux à trois millions d'euros par ce biais, avant de compléter son tour de table avec des groupements de business angels, des fonds d'investissement classiques et de la dette bancaire : « En tout, nous devons aller chercher 20 millions d'euros », précise Florence Robin. Ce tour de table attendu pour 2024 doit permettre à la jeune entreprise de financer le lancement de la production industrielle de ses batteries au lithium dans sa nouvelle usine dans la Vallée de la batterie, à Grenoble. Usine pour laquelle elle a été accompagnée financièrement par le plan France 2030, une nouvelle fois.
La société, qui emploie deux experts en certification aéronautique à Toulouse en plus d'y avoir son siège social, a préféré implanter sa ligne de production pilote en région grenobloise, où elle peut compter sur certains partenaires industriels. La quarantaine de collaborateurs de Limatech devrait être renforcée par sept recrutements en 2024, avant de doubler l'équipe d'ici deux à trois ans.
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