Ormain, cette pépite toulousaine du luxe de seconde main qui monte

En 18 mois, Ormain est parvenue à se créer une communauté et à dépasser ses objectifs de vente. Spécialisée sur la vente du luxe de seconde main, au travers du concept de dépôt-vente associé à un site internet, la société toulousaine veut se positionner comme un acteur référent sur le sujet. Après une collaboration avec les Galeries Lafayette, la startup vient d'ouvrir son showroom en plein coeur de Toulouse. Les détails.
Romain Gia et Bryan Taoui, les cofondateurs d'Ormain, spécialisée dans le luxe de seconde main, ouvrent leur première boutique à Toulouse.
Romain Gia et Bryan Taoui, les cofondateurs d'Ormain, spécialisée dans le luxe de seconde main, ouvrent leur première boutique à Toulouse. (Crédits : Rémi Benoit)

« Nous sommes largement au-dessus de notre business plan prévisionnel », se réjouit Romain Géa, cofondateur de l'entreprise Ormain avec son ami et associé Brayan Taoui. Si de mars 2022, date de début d'activité de la société toulousaine, à octobre 2022, celle-ci n'a réalisé au 46.000 euros de vente, elle a enregistré sur la même période en 2023 pas moins de 311.000 euros.

« Si nous comptons les mois de janvier et février, nous avons dépassé les 400.000 euros de ventes cette année et nous visons les 500.000 euros en 2023. Depuis le début de l'année 2023, notre activité a pris une dimension nouvelle », se félicite quant à lui Brayan Taoui.

Pour obtenir une telle croissance d'activité, Ormain et ses deux associés ont misé sur la vente de produits de luxe de seconde main, avec les codes de la première, en tenant la logique d'un dépôt-vente. Dans un premier temps, un déposant soumet au travers d'un formulaire en ligne son produit de luxe, accompagné de photos. « Nous avons un taux de rejet de 60%. Nous n'acceptons pas toutes les marques et nous ne gardons que les produits en excellent état voire à l'état neuf », précise Romain Géa. Une fois le produit entre les mains d'Ormain, celui-ci passe sous le logiciel détecteur de malfaçons de la startup Entrupy, laquelle dispose dans son capital de LVMH.

Lire aussiOrmain vend des produits de luxe de seconde main "avec les codes de la première"

Charge par la suite au vendeur et à la startup toulousaine de se mettre d'accord sur un prix de vente, tout en sachant qu'Ormain applique une commission d'environ 25% sur le prix de vente. Un modèle économique qui séduit dans l'Europe entière et même au-delà. « En plus de la France et de la Belgique, nous avons des dépôts en provenance d'Espagne, Italie, Suisse, du Qatar voire des Émirats arabes unis. Aujourd'hui, l'étranger représente 20% de nos dépôts », décompte Brayan Taoui.

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Au-delà de leur regard d'expert avisé, les deux fondateurs d'Ormain s'appuyent sur un logiciel développé par une startup américaine pour authentifier leurs produits (Crédits : Rémi Benoit).

Privilégier la discrétion

Mais la clientèle d'Ormain a désormais aussi la possibilité d'accueillir directement en physique les articles potentiels avant une future vente dans les nouveaux locaux de l'entreprise, au 14 rue Antoine du T à Toulouse. Écharpes, serviettes, porte-cartes, sacoches, sacs à main, vêtements, bijoux, éléments de décoration divers... Sur 80 mètres carrés de showroom en plein coeur de la Ville rose, les deux associés ont exposé une partie de leurs 600 références du moment dans une décoration très contemporaine, maquillant des murs d'un blanc intacte.

« Plusieurs clients ont partagé auprès de nous leur volonté de pouvoir essayer et voir les articles qui ont un intérêt à leurs yeux dans un cadre intimiste. Le même besoin a été remonté par des déposants qui parfois viennent avec 10 voire 12 articles de valeur dans un carton. Il y a un enjeu de sécurité et de bien-être. Cela peut parfois être gênant d'essayer un sac à plusieurs milliers d'euros devant tout le monde », justifie Romain Géa.

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Ormain est désormais locataire d'une centaine de mètres carrés à Toulouse (Crédits : Rémi Benoit).

Initialement, le duo d'associés était parti sur l'ouverture d'une boutique classique, avec l'idée d'être visible au détriment du côté intimiste. Finalement, ce dernier a pris le dessus suite aux multiples opérations de dépôt-vente physiques, organisées sous les yeux de tous, une semaine toutes les six semaines, au sein des Galeries Lafayette à Toulouse.

En plus d'offrir la possibilité de rendez-vous physique dans un lieu propre à Ormain, ce QG offre davantage de capacités de stockages à la jeune entreprise qui réalise en moyenne 70 ventes par mois sur sa plateforme en ligne (70% de maroquinerie) et qui recense 90.000 visite sur ce même site internet.

Des partenaires pour bientôt ?

Ces nouveaux locaux situés dans l'hypercentre de Toulouse sont aussi l'occasion pour Ormain d'agrandir leurs équipes. Jusqu'à présent, les deux cofondateurs étaient les deux seules personnes impliquées dans l'aventure. Mais l'ouverture de ce showroom, dont ils sont les locataires, a permis au duo de disposer de suffisamment de surfaces pour accueillir leur premier salarié. Il s'agit d'une personne en alternance, qui sera chargée du développement du marketing digital, de l'organisation d'événements et de la mise en avant des références à travers le shooting photo.

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« Jusqu'à présent, nous faisions appel à des prestataires externes. Ce recrutement est une première étape et nous avons la volonté d'internaliser à terme d'autres compétences, notamment sur l'authenfication des produits », projette Brayan Taoui.

Lui et son associé ne veulent désormais pas se précipiter après avoir connu une croissance rapide à leurs débuts, l'idée étant de se concentrer sur le développement du showroom dans les mois à venir. Ormain, indépendante sur le plan capitalistique, a néanmoins déjà été approchée par des maisons de maroquinerie de luxe pour d'éventuels partenariats financiers et commerciaux.

« Nous ne sommes pas encore prêts à répondre à ce type de proposition. Mais à terme, nous serions plus que honorés d'être le revendeur référent sur de la seconde main pour une grande maison de luxe. Je pense, à terme, que ces acteurs n'auront pas le choix que de s'associer à d'autres qui ont déjà une expérience sur la seconde pour développer ce marché. Actuellement, le marché de la seconde main à une croissance quatre fois supérieure à celle du neuf », observe Romain Géa.

Selon une étude de la Fintech Tripartie, le marché de la seconde main en France est évalué à sept milliards d'euros et 105 milliards en Europe.

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Commentaire 1
à écrit le 10/10/2023 à 20:56
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La seconde main est un créneau porteur qui monte en puissance chez les jeunes ils achètent ils vendent vêtements chaussures, accessoires divers etc. C'est un commerce florissant sur lequel le fisc à un œil toute fois !!! .

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