Lhyfe lance la construction d'un site de production d'hydrogène vert à Toulouse

La société nantaise Lhyfe annonce ce mercredi 19 avril le début du chantier pour sa troisième unité de production d'hydrogène vert, non loin de Toulouse. D'une puissance de cinq mégawatts, l'usine devrait livrer ses premiers clients avant la fin de l'année 2023. Les détails.
Lhyfe a lancé à Toulouse la construction d'une unité de production d'hydrogène vert.
Lhyfe a lancé à Toulouse la construction d'une unité de production d'hydrogène vert. (Crédits : Lhyfe)

C'est une brique de plus dans la structuration de la filière hydrogène en Occitanie. La société nantaise Lhyfe annonce ce mercredi 19 avril le début des travaux pour un site de production d'hydrogène vert sur la commune de Bessières (Haute-Garonne), en périphérie proche de Toulouse. « L'usine sera située dans la Zone d'Activités du Triangle de la commune de Bessières, à une quarantaine de kilomètres de Toulouse, sur une parcelle d'environ 8.000 m2 », précise un communiqué diffusé il y a quelques instants.

C'est un projet supplémentaire de production d'hydrogène vert sur la région Occitanie, après l'annonce de la société H2V qui souhaite installer une usine entre Toulouse et Albi d'une capacité de 100 mégawatts à horizon 2028, sans parler des ambitions de Teréga sur ce territoire.

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Fondée en 2017, cette startup se positionne comme un producteur d'hydrogène renouvelable, à l'échelle française et européenne, en faisant appel à la technologie de l'électrolyse de l'eau et d'électricité renouvelable produite à partir de parcs éoliens. « Nous souhaitons que notre hydrogène renouvelable serve à la décarbonation de l'économie », commente le directeur commercial France de Lhyfe, Ghislain Robert, joint par La Tribune.

Pour l'entreprise qui emploie déjà 190 salariés, cette unité de production d'hydrogène vert en région toulousaine sera son troisième site de la sorte après ceux dans les Pays de la Loire, à Bouin (Vendée) et en Bretagne, à Buléon (Morbihan).

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Livraison jusqu'à 150 kilomètres autour de l'usine

Si les premiers coups de pioche n'ont eu lieu que tout récemment, Lhyfe se montre ambitieux sur le calendrier de livraison. « Dès cet été, vont se dérouler les travaux liés au process même de l'électrolyse de l'eau et nous nous attendons à produire nos premiers kilos d'hydrogène renouvelable à Toulouse avant la fin de l'année 2023, après une phase de tests de deux mois », présente Ghislain Robert. Avec une électrolyse d'une puissance de cinq mégawatts, cette unité de production sera capable de produire jusqu'à deux tonnes d'hydrogène vert par jour. À titre de comparaison, son site vendéen est d'une puissance d'un mégawatt et cinq pour celui du Morbihan.

« Parallèlement, nous sommes déjà en discussion avec plusieurs potentiels usagers et distributeurs pour l'exploitation de cette nouvelle unité de production. En fonction de la demande, ce site pourra voir sa capacité de production augmenter, cela a été prévu. Mais l'écosystème devra atteindre une certaine vitesse de croissance dans l'usage de cet hydrogène vert avant de l'envisager », commente le responsable commercial.

Dans son déploiement, Lhyfe mise sur une organisation que la société qualifie de semi-centralisée. Dans les faits, celle-ci se traduit par un site de production capable d'alimenter et répondre à la demande d'hydrogène vert dans un rayon de 100 à 150 kilomètres autour de lui, avant de distribuer l'énergie au format gaz dans des containers spécialisés.

Cette implantation pourrait ainsi plaire à l'industrie aéronautique engagée dans une quête à l'avion décarboné, notamment avec son futur Technocampus à hydrogène sur la base Toulouse-Francazal. L'aéroport de Toulouse, qui exploite des bus à hydrogène de Safra, pourrait lui aussi se montrer intéressé, tout comme la conseil régional d'Occitanie pour sa future quinzaine d'autocars rétrofités à l'hydrogène.

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Dans un projet global

Ce site de production automatisé qui emploiera au quotidien trois personnes pour sa supervision devrait se voir garantir une certaine demande, ce chantier s'inscrivant dans le projet Corridor H2 Occitanie lui-même inclus dans le projet européen Corridor H2.

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À l'échelle de l'Occitanie, l'ambition de la collectivité est de parvenir d'ici fin 2024 au déploiement de deux unités de production d'hydrogène renouvelable représentant six tonnes par jour de production cumulée, ainsi que sept stations de distribution d'hydrogène (de 600 à 1 200 kg/jour). Sans surprise donc, la région Occitanie, notamment à travers l'Arec, soutient financièrement l'implantation de Lhyfe à Toulouse, à hauteur de quatre millions d'euros en avances remboursables et 1,9 million en subventions. Pour autant, l'entreprise ne souhaite pas communiquer le montant global de son investissement à Bessières.

Ce maillage doit permettre d'alimenter en hydrogène vert à terme une quarantaine de camions à propulsion hydrogène, au moins autant d'unités frigorifiques à hydrogène (développées par l'usine Bosch de Rodez et les autocars de la collectivité régionale qui font l'objet d'un retrofit vers l'hydrogène à Albi chez Safra. « Nous allons être capable de proposer un prix autour de 10 euros pour le kilo d'hydrogène renouvelable et nous pourrons aller en deçà en cas d'une demande importante sur cette unité », projette Ghislain Robert.

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