Avec ses maisons pliables, il veut secouer le secteur de l'habitat

Un entrepreneur toulousain a lancé il y a quelques mois la société Little Giant Modular. Avec celle-ci, il commercialise des maisons pliables à partir de conteneurs maritimes de 35 m2 minimum. L'idée est de proposer un habitat à un prix très attractif et donc démocratiser l'accès à la propriété.
Les maisons pliables de Little Giant Modular sont réalisées à partir de containers maritimes chinois.
Les maisons pliables de Little Giant Modular sont réalisées à partir de containers maritimes chinois. (Crédits : Little Giant Modular)

« Les nouveaux consommateurs ne pratiquent plus l'investissement immobilier comme les anciens. Ils ne veulent plus mettre tout leur argent dans un crédit immobilier et avoir peu de marge pour une vie sociale à côté », estime Patrick Barrière. Cet entrepreneur toulousain a lancé en décembre dernier la société Little Giant Modular. Son business ? Vendre des maisons... pliables, à un prix attractif.

Ses logements, réalisés à partir de conteneurs maritimes neufs produits en Chine, sont vendus TTC à 35.000 euros pour sa version de 35 m2, ou encore 58.000 euros pour sa version en 70 m2. Pour les besoins de la mise aux normes du marché français, et tout particulièrement la RE2020, le modèle de 70m2 devrait être commercialisé en France autour d'une centaine de milliers d'euros.

« Il n'y a rien sur le marché du neuf à ce prix. Même à 100.000 euros, nous restons à 1.400 euros le mètre carré alors qu'un maçon pour le même bien va prendre autour de 2.300 euros », analyse l'entrepreneur.

Faut-il donc voir avec Little Giant Modular l'équivalent d'un Uber de l'habitat, bien qu'il faut y ajouter les coûts de transfert du logement évalués à 2.000 euros et le foncier ? Est-il exact de parler d'un logement low-cost ? « Ce n'est pas du haut de gamme, mais plutôt un moyen de gamme honorable. Mon logement ce n'est pas les trois petits cochons non plus, ça tient ! », se défend Patrick Barrière.

Plusieurs usages

Bien que la maison témoin ne sera disponible qu'au cours de l'été prochain, certains de ses prospects ont déjà franchi le pas et passé des commandes fermes auprès de la jeune entreprise toulousaine. Un module de 35 m2 a été vendu pour une résidence dans le Cantal, un autre de même taille pour une surélévation dans une maison déjà existante et un dernier pour une résidence sur une île française d'outre-mer. De plus, des discussions sont aussi engagées avec un acteur institutionnel pour réaliser un village des saisonniers.

« Nous pouvons couvrir plusieurs usages avec ces maisons containers pliables. Bien que ce soient uniquement des maisons de plain-pied, cela peut être par exemple une micro-crèche, une extension de bureaux, des agrandissements d'entreprises divers, du logement pour du camping, etc. », liste l'entrepreneur.

L'idée de ces maisons pliables est venue à l'esprit de Patrick Barrière suite à un voyage aux États-Unis, où il a pu observer de très près les mobil-homes américains qui, une fois installés, ont des mécanismes d'extension multipliant ainsi la surface habitable. Dans le cas du module de 35 m2 de Little Giant Modular, plié celui-ci fait seulement 13 m2. Ses dimensions, conteneur plié, lui permettent de ne pas être considéré comme un convoi exceptionnel, ce qui réduit les coûts d'un transfert éventuel de 4.000 euros habituellement à 2.000 euros selon des chiffres avancés par la société toulousaine.

Le mécanisme de la maison pliable proposé par Little Giant Modular est géré par son fournisseur chinois. Une fois le conteneur maritime réceptionné en France, Patrick Barrière se charge de trouver des artisans pour mener à bien tout le second oeuvre.

Une cinquantaine de ventes espérée d'ici fin 2023

Si le succès est au rendez-vous pour cette nouvelle offre dans le monde l'habitat, le dirigeant ouvre la porte à la création d'une usine pour internaliser le second oeuvre. Et pour le moment, le marché semble réceptif à son innovation.

« J'ai beaucoup de potentiels clients qui attendent la maison témoin avant de se positionner. J'ai eu jusqu'à 150 mails par jour depuis la création de la société. Pour l'instant, je suis seul sur le développement de la société avec une dizaine de commerciaux en free-lance sur le continent africain notamment, au Portugal ou dans les Dom-Tom. Nous allons faire évoluer cela gentiment », décrit le patron.

En proposant un logement moins onéreux et surtout mobile grâce là aussi à des coûts de transfert moindres, et un partenariat avec une entité pour des pilotis provisoires, Patrick Barrière veut remplir son carnet de commandes rapidement. Il ambitionne de vendre une cinquantaine de maisons dès 2023 et pourquoi pas 2.000 d'ici cinq ans.

En cas de succès commercial de ses maisons pliables, ce professionnel de l'habitat qui produit des maisons en bois à Toulouse depuis 20 ans avec sa société Easywood devra faire un choix quant à l'avenir de celle-ci. Si je fais les deux, cela serait au détriment d'une des deux sociétés et c'est impossible, conclut l'entrepreneur qui estime que nous sommes à « un tournant de l'habitat » qu'il ne veut pas louper.

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