Pourquoi Daher a jeté son dévolu sur les Transports Chabrillac

Fragilisée tout particulièrement par la crise sanitaire, la société toulousaine de transport exceptionnel (notamment pour le spatial et l'aéronautique) Transports Chabrillac est absorbée par le groupe Daher. Pour ce dernier, c'est l'occasion de renforcer ses positions dans la logistique et de se structurer davantage dans ce domaine. Les détails de cette opération.
Les Transports Chabrillac sont absorbés par le groupe Daher.
Les Transports Chabrillac sont absorbés par le groupe Daher. (Crédits : Transports Chabrillac)

L'avionneur et l'équipementier aéronautique Daher met les bouchées doubles sur l'une de ses autres activités ces derniers temps, à savoir la logistique. Après avoir créé une business unit dédiée au transport il y a un peu plus d'un an, tout en ouvrant dans la foulée un centre d'innovation pour la logistique de 600 m2 à Cornebarrieu (Haute-Garonne), le groupe vient d'annoncer la réalisation d'une opération de croissance externe dans ce registre.

Daher a ainsi officialisé l'acquisition de la PME toulousaine Transports Chabrillac. «L'exceptionnel est notre métier », résume Jérôme Pasdeloup, le président de la société. Fondée en 1948, les Transports Chabrillac se sont faits un nom grâce à du transport de pièces exceptionnelles dans le domaine du spatial, de l'aéronautique, de la défense et de l'art en particulier.

« En 2022, nous avons bouclé l'exercice avec un chiffre d'affaires de trois millions d'euros, avec environ une cinquantaine d'opérations réalisées », fait savoir le dirigeant.

Seulement, deux raisons majeures ont conduit Jérôme Pasdeloup à céder son entreprise à Daher, bien qu'il va accompagner la transition pendant deux ans comme consultant indépendant.

Une société fragilisée par la crise sanitaire

Tout d'abord, le dirigeant de la société familiale approche de la retraite et il n'a personne dans son entourage pour assurer la succession, ni même au sein de ses 17 salariés, malgré la réflexion engagée depuis fin 2019. «J'aurais eu quelqu'un pour me succéder, la réflexion aurait été sûrement différente », admet-il par la même occasion.

Par ailleurs, les Transports Chabrillac ont été fragilisés par la crise sanitaire et l'arrêt d'activité qui en a découlé. « Nous sortons de trois années qui ont affaibli l'entreprise, avec une année 2020 particulièrement dévastatrice. Nous avons perdu six conducteurs, plus de 50% de nos capitaux propres et des contrats ont traîné en longueur. Et pour relancer cette machine, il faut des reins solides », constate Jérôme Pasdeloup.

Désormais convaincu qu'une cession devenait nécessaire, c'est ainsi qu'il s'est lancé dans l'élaboration d'une liste d'entreprises avec lesquelles il serait prêt à discuter et une autre avec lesquelles il ne donnerait aucune suite. Ayant déjà collaboré avec Daher et connaissant ses méthodes, Jérôme Pasdeloup avait inscrit le nom du groupe dans le premier listing.

Une complémentarité des expertises

Informé de la volonté de Jérôme Pasdeloup de céder sa société, Sylvain Ruelle, à la tête de la business unit Transports de Daher, s'est intéressé de près au dossier jusqu'à le ficeler.

« Les Transports Chabrillac vont nous apporter un savoir-faire que nous n'avions pas jusqu'à présent, celui du spatial. Avant cette opération, nous étions uniquement dans l'aéronautique, cependant nous avons déjà été sollicités par des acteurs du New Space pour certaines opérations de transport. Donc pour nous, cette opération a un sens et affiche une certaine complémentarité dans l'optique d'offrir une offre logistique de bout en bout et sur plusieurs secteurs » , commente Sylvain Ruelle.

Si les Transports Chabrillac (qui devraient être renommés Daher Transports) sont reconnus pour leur savoir-faire de transport exceptionnel au sein du continent européen, Daher a quant à lui le savoir-faire pour du transport entre deux continents. Et c'est ce schéma qui a motivé le vice-président de Daher a bouclé l'acquisition.

En s'appuyant notamment sur les véhicules des Transports Chabrillac capables de déplacer des lanceurs type Ariane, Sylvain Ruelle veut porter le chiffre d'affaires de sa business unit autour de 100 millions d'ici trois à quatre ans, contre 80 aujourd'hui.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.