Scopelec. Les salariés écrivent au président de la République

Des salariés, syndicats et le conseil de surveillance de Scopelec, favorables à une reprise de la société en coopérative comme elle fonctionne actuellement, ont pris la plume pour écrire au président de la République. Ils demandent à Emmanuel Macron d'agir pour qu'Orange, dont l'État est actionnaire à hauteur de 20%, revoie sa position à l'égard de New Scope. Portée par les salariés, cette offre de reprise en Scop saura le 28 décembre quelle offre le tribunal de commerce de Lyon retient entre la leur et celle du consortium mené par Circet.
Scopelec connaîtra le 28 décembre son ou ses repreneurs.
Scopelec connaîtra le 28 décembre son ou ses repreneurs. (Crédits : Rémi Benoit)

"Perdu pour perdu, nous ferons tout ce que nous pouvons", confiait il y a quelques jours un proche du dossier Scopelec favorable à une poursuite d'activité en société coopérative. Ce vendredi 16 décembre, des salariés, les syndicats et le conseil de surveillance ont pris la plume pour écrire au président de la République, Emmanuel Macron.

"Depuis plusieurs mois, les femmes et les hommes de Scopelec, plus grande coopérative ouvrière de France, se battent pour préserver leur emploi et leur savoir-faire mis au service de la transformation numérique du pays (...) Si elle a connu des difficultés, cette société a, pendant plusieurs décennies, bâti son succès sur une originalité : une gouvernance à laquelle les salariés sont associés et un partage collectif des fruits de leur travail. Eux sont prêts à poursuivre sur ce chemin et ont d'ores et déjà amorcé une diversification de leurs activités", écrivent-ils.

En redressement judiciaire depuis fin septembre en raison de la perte de contrats majeurs avec Orange, la société coopérative spécialisée dans les télécommunications est dans l'attente d'un ou plusieurs repreneurs. Seulement, 70 % des salariés se sont exprimés, à l'occasion d'une consultation interne, pour une reprise en Scop. Cette volonté a mené Carlos Verkaeren, l'actuel président du directoire de Scopelec, a proposé une offre de reprise, New Scope.

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"Monsieur le Président, à l'heure où vous portez les enjeux d'actionnariat salarié, soutenir ce projet est la garantie que les fruits du travail des femmes et des hommes de Scopelec ne seront pas reversés à des actionnaires en France ou à l'étranger mais à leurs salariés et à leurs sociétaires sur notre territoire", ajoutent-ils.

L'État est actionnaire d'Orange

Comme écrit dans cet extrait, les salariés et sociétaires de Scopelec espèrent par cette initiative le soutien du chef de l'État.

"À l'heure où le destin de ces centaines de salariés et le projet qu'ils portent collectivement nécessitent le soutien de tous, nous vous demandons, en tant que chef de l'Etat, premier actionnaire d'Orange, d'obtenir que cette entreprise reconsidère une position injustifiée qui va à l'encontre des principes que vous portez en particulier en matière de souveraineté économique.

Pour comprendre ces propos, il faut se remémorer que La Tribune a révélé le 7 décembre une lettre d'Orange, adressée au juge du tribunal de commerce en charge du dossier. Dans celle-ci, il fait clairement part de sa préférence pour une offre de reprise menée par un consortium Circet-Folliateam-Solutions 30. Une telle décision signifierait la disparition de Scopelec, alors qu'un accord de soutien financier existait entre Orange et New Scope pour soutenir le redémarrage de l'activité. Un paradoxe.

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Mieux disant socialement

Si Orange se défend de toute prise de position ou soutien, et évoque plutôt "des avis sur les capacités opérationnelles des candidats", le timing de cette lettre est tout sauf anodin. Le lendemain, le 8 décembre, les candidats et les organes de la procédure étaient réunis au tribunal de commerce de Lyon pour défendre leur offre dans une audience décisive. À l'issue de celle-ci, tous les organes de la procédure ont suivi les préconisations d'Orange, client principal de Scopelec encore, et se sont positionnés pour une reprise par le consortium mené par le groupe Circet.

"Le 28 décembre prochain, le tribunal de commerce de Lyon annoncera sa décision après avoir laissé peu de perspectives, le 8 décembre dernier, à l'offre de reprise interne présentée par Scopelec, la seule qui ait consulté les salariés concernés", regrettent les rédacteur de cette lettre envoyée au président de la République.

Le seul point qui penche en faveur de New Scope est le volet social. L'offre de reprise en société coopérative annonce vouloir reprendre près de 1.500 salariés, contre 1.100 pour Circet. Suffisant pour renverser la vapeur ?

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Commentaire 1
à écrit le 16/12/2022 à 21:22
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effectivement c'est toujours triste la disparition d'entreprise dite "privée"... Mais une entreprise avec un seul "gros" client , c'est risqué ....voilà le résultat D'autre part , pleurer c'est bien mais quand on regarde de près le travail réalisé ...

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