Pourquoi l'aéroport de Toulouse-Blagnac va faire l'objet d'un nouveau pacte autour de son avenir

Afin de résoudre les problèmes de nuisances aériennes, de développement foncier des communes voisines ou encore les problèmes de mobilité dans la zone, la plateforme aéroportuaire de Toulouse fait l'objet d'une concertation collective depuis plusieurs mois. Ce travail, qui réunit 100 personnes, doit déboucher sur "un pacte gagnant-gagnant pour tous" d'ici fin 2022, sous l'égide de la préfecture. Les détails.
L'aéroport de Toulouse-Blagnac fait l'objet d'une concertation depuis plusieurs mois.

Non, il ne s'agit pas d'un nouveau pacte d'actionnaires comme il en a pu exister du temps où la plateforme aéroportuaire de Toulouse était la propriété des Chinois. Ou comme cela a été fait lors de l'arrivée d'Eiffage aux commandes de l'aéroport Toulouse-Blagnac. L'État, par l'intermédiaire de son préfet de région Etienne Guyot, souhaite "un pacte gagnant-gagnant", pour assurer le développement de l'aéroport sur les 25 prochaines années.

 "À mon arrivée, cela m'a surpris de constater qu'il n'y avait jamais eu de réflexion économique globale autour de cet aéroport, important pour Toulouse, stratégique pour sa région et le pays. Mais aujourd'hui, nous avons un certain nombre de difficultés à résoudre autour de cette infrastructure", justifie le préfet, à la manoeuvre dans ce dossier.

Tout d'abord, ce bassin économique de plusieurs dizaines de milliers d'emplois s'est développé par sa taille et il faut donc aujourd'hui revoir son aménagement. Les communes situées autour de l'aéroport font l'objet d'une pression foncière importante face à l'essor démographique de l'agglomération toulousaine, tout en étant contraintes par les normes qui empêchent de construire autour d'un tel site en prévention du bruit. Les habitants touchés par les nuisances aériennes sont de plus en plus nombreux, entre développement des communes et hausse du trafic aérien. Par ailleurs, les difficultés de mobilité dans la zone ne cessent de croître. Pour les collectivités locales, la préfecture et les associations de riverains, le constat est identique : "nous sommes dans une impasse".

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Un sujet qui dépasse la question des nuisances sonores

Face à ce constat, l'État, avec le soutien de la société gestionnaire du sixième aéroport commercial français et des collectivités locales, a lancé en mars 2022 "les Ateliers du Territoire". Un exercice de concertation collective qui existe ailleurs en France, sur d'autres problématiques, qui doit déboucher sur ce fameux "pacte gagnant-gagnant" pour tous.

"L'idée est de trouver un bon équilibre entre toutes les préoccupations générées autour de cet aéroport qui est un poumon économique considérable. Nous avons un sujet qui dépasse largement la problématique des nuisances aériennes. Il faut dessiner des perspectives d'avenir, afin de garantir le devenir du territoire pour les générations futures et faire de ce pacte un outil de long-terme évolutif", commente Etienne Guyot.

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Pour plancher sur le sujet, une centaine de membres se réunit depuis le début de l'année 2022. Si les acteurs économiques locaux, les élus et les associations sont concernés, des économistes, sociologues et démographes sont également de la partie. Ensemble, ils ont organisé la concertation collective en trois temps.

Tout d'abord, il était question de lancer ce travail en partant d'un diagnostic commun et partagé. La deuxième étape a consisté à définir les ambitions et priorités pour l'aéroport Toulouse-Blagnac et son environnement proche. Celles-ci ont été dévoilés lundi 10 octobre. Il s'agit de faire de la plateforme aéroportuaire un lieu d'innovation environnementale, d'intégrer l'aéroport dans les territoires voisins et d'encourager un développement économique durable.

Les conclusions en fin d'année

À partir de ces ambitions, "le G100" - comme aime le définir la préfecture de région - va se réunir plusieurs fois en session de travail d'ici le mois de décembre pour définir et arrêter les actions à mettre en oeuvre sur chaque objectif, qui définiront le "pacte gagnant-gagnant". "Une centaine d'actions sont déjà sur la table", fait tout de même savoir le préfet.

Tout d'abord, la préfecture a promis de mener une étude afin d'évaluer l'impact potentiel d'un couvre-feu sur l'aéroport Toulouse-Blagnac. Par ailleurs, l'idée est d'avoir des possibilités de compensation environnementale autour de la plateforme aéroportuaire pour les sujets d'aménagement locaux, et non plus à l'autre bout de la planète. Autre exemple, l'autorité organisatrice des transports en commun de l'agglomération toulousaine Tisséo est sollicitée pour améliorer la desserte en transports de la zone afin d'affaiblir l'usage de la voiture individuelle dans la zone.

Les "Ateliers du Territoire" de Toulouse doivent présenter les conclusions de leur travail à la fin de l'année 2022. Ce travail viendra ainsi compléter le nouveau Plan de prévention du bruit dans l'environnement (PPBE), comprenant 26 mesures pour limiter le bruit de l'aéroport de Toulouse, qui vient tout fraîchement d'entrer en vigueur.

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