Euro 2020 : Un bob aux couleurs de l'Equipe de France fabriqué en Occitanie

La société perpignanaise Ringart's a conçu, en collaboration avec la Fédération française de football, un bob destiné aux supporters des Bleus à l'occasion de l'Euro 2020. Un chapeau fabriqué par la chapellerie Crambes, installée dans le Tarn-et-Garonne. Après une année 2020 difficile en termes d'activité commerciale, cette mise en vente s'avère donc pleine d'opportunités pour cette entreprise, rachetée en 2019 par Benoit Besnault et son épouse.
La société Ringart's a confié la création des bobs officiels de la Fédération Française de Football à la chapellerie Tarn-et-Garonnaise Crambes.
La société Ringart's a confié la création des bobs officiels de la Fédération Française de Football à la chapellerie Tarn-et-Garonnaise Crambes. (Crédits : DR)

Alors que le coup d'envoi du premier match des Bleus pour l'Euro 2020 aura lieu mardi 15 juin, la Fédération Française de Football propose sur sa boutique en ligne un bob à l'image de son équipe. L'occasion pour les fans de football de compléter leur tenue de supporter. Conçu en collaboration avec la société perpignanaise Ringart's, ce chapeau disponible en trois tailles pour 64,90 euros a pour avantage d'être fabriqué par une chapellerie du Tarn-et-Garonne basée à Caussade, du nom de Crambes.

"C'est un modèle de bob que l'on a depuis longtemps dans nos collections. Mais l'édition Ringart's x Equipe de France a cependant des spécificités en termes de design : des broderies, un gros grain (ruban) et une porte d'entrée (intérieur du chapeau) particuliers... La FFF l'a personnalisé à son goût !", explique Benoit Besnault, dirigeant de Crambes.

Le bob, préparé depuis 2020, déjà couronné de succès ?

Les premiers échanges entre Crambes et la Fédération Française de Football ont eu lieu en 2020, avant que la compétition sportive ne soit reportée en raison de la pandémie. Depuis, Benoit Besnault et ses salariés ont envoyé des dizaines de propositions de design aux équipes de la FFF avant d'arriver à ce résultat. Une trentaine de déclinaisons du modèle phare sont également en vente, et comportent des broderies qui portent le nom des joueurs de l'équipe de France.

La collection rencontrerait un certain succès. Une commande de 50 bobs supplémentaires avait déjà été passée par la FFF après la mise en vente des 250 exemplaires sortis d'usine pour constituer cette édition limitée. Prudent dans le choix de ses mots, le dirigeant de Crambes indique à La Tribune qu'une nouvelle commande de bobs "à peu près du même ordre" a été passée plus récemment, sans donner plus de détails. Des commandes supplémentaires qui devront peut-être faire face à une limite d'ordre logistique et organisationnel selon le dirigeant, alors que la société affiche une capacité de production de 400 chapeaux par jour sur son site internet. "Nous sommes là pour répondre à la demande. Pour l'heure, notre capacité de production ne nous permet pas d'engranger de nouvelles commandes par rapport à ce qui a été prévu lors de la signature du contrat. Si c'est le cas, nous devrons faire des choix, cela fait partie du rôle de chef d'entreprise", souligne Benoit Besnault.

Mais le dirigeant n'écarte pas totalement l'idée d'un modèle inédit en cas de victoire des Bleus à l'issue de la compétition sportive.

Se faire connaître du grand public

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La société fabrique des bobs et des chapeaux pour des marques de luxe, mais aussi pour son propre compte (Crédits : Crambes).

Le bob, redevenu tendance ces dernières années, pourrait donc être l'accessoire de la relance pour Crambes grâce à la Fédération Française de Football, bien que le gérant soit incapable (clause de confidentialité oblige) de nous détailler les retombées économiques attendues grâce à cette opération.

"C'est un marché que nous sommes allés chercher, donc nous sommes forcément très contents de l'avoir et c'est un plus pour l'entreprise tant d'un point de vue de l'image, que des retombées économiques", indique Benoit Besnault, à la tête de Crambes.

L'image et la notoriété, c'est d'ailleurs tout l'enjeu de cette manoeuvre commerciale pour les gérants de Crambes, labellisée Entreprise du patrimoine vivant. C'est effectivement l'opportunité de présenter un savoir-faire français oublié des consommateurs.

"C'est un moyen de remettre en avant Crambes et ses usines, qui étaient un petit peu tombées dans l'oubli. C'est donc un moyen de faire connaître au grand public notre savoir-faire. Avec cette collection, nous proposons des produits français moyen-haut de gamme, sans un fil qui dépasse, avec un contrôle de chaque modèle. C'est aussi l'opportunité de pousser les gens à venir nous voir, puisque le site est ouvert à la visite", complète-t-il.

Car la société, qui a connu de beaux jours dans les années 1970 avec environ 250 salariés et 7.000 m2 d'espace de travail, voit en cette collaboration l'occasion de reconquérir ses clients ou d'en acquérir de nouveaux. Rachetée par Benoit Besault et son épouse en 2019, la société ne compte plus que 39 salariés en 2021, et se relève à peine d'une crise de la Covid-19 qui a considérablement ralentie l'activité économique.

Le monde d'après sera Made in France ?

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L'entreprise dit ressentir un intérêt grandissant pour le Made in France (Crédits : Crambes).

L'entreprise est donc à l'image de la désindustrialisation de l'Hexagone au cours des dernières décennies, ou à celle de la démocratisation du made in France post-Covid, au choix.

"Nous observons un frémissement lié au Made in France. Nous avons beaucoup de contact avec de grandes marques françaises, de luxe notamment, qui ont envie de re-localiser. Après, il faut aussi être réaliste. Nous n'aurons jamais des prix de revient équivalents à des pays de l'Europe du sud ou plus lointains. Il va falloir accepter de payer pour cet aspect français. Le but est de préserver l'emploi en France, notamment dans des régions qui ne sont pas très actives en terme de bassin d'emploi", fait savoir Benoit Besnault.

Un engagement financier des consommateurs qui doit être accompagné d'une volonté de relocalisation de l'industrie textile, comme c'est le cas avec Crambes, qui croule désormais sous les demandes d'entreprises du luxe comme Lacoste, alors qu'elle vendait encore des chapeaux italiens avant la crise sanitaire.

"Tout est fabriqué à la main à Caussade, en France, nous n'avons aucune opération de faite en dehors de nos ateliers. Nous tenons particulièrement à cela. Nous avions un domaine d'activité (le négoce) qui consistait à acheter et revendre des chapeaux qui venaient d'Italie pour leur grande majorité. Nous avons décidé d'arrêter cette activité parce que pour nous, l'âme de cette entreprise c'est bien de faire des chapeaux, pas de vendre des chapeaux fabriqués ailleurs", conclut le directeur général.

Raison pour laquelle Benoit Besnault et son épouse se portent volontaire pour confectionner des accessoires d'autres événements sportifs, avec le Stade Toulousain par exemple, mais aussi avec le comité d'organisation des Jeux Olympiques 2021, qu'ils ont déjà contactés.

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