Grâce à la radio, le Toulousain Mediameeting aide les entreprises à communiquer en temps de crise

En cette période de confinement, les contenus audio sont très consommés. Spécialisé dans la création et la production de contenus audio et diffusion de webradios pour entreprises, le groupe toulousain Mediameeting voit ses activités augmenter. Soucieux de communiquer, manager et rassurer leurs salariés confinés en télétravail, chômage partiel ou encore sur le terrain en ces temps de crise, de plus en plus d'entreprises choisissent la radio interne (podcasts, émissions live, webradio).
Le groupe compte entre 30 % et 50 % de demandes supplémentaires.
Le groupe compte entre 30 % et 50 % de demandes supplémentaires. (Crédits : DR)

"Lorsque les choses ne vont pas bien, il est important de se parler", affirme Anne-Marie de Couvreur, présidente de Mediameeting. Durant cette période de crise, de plus en plus de dirigeants choisissent l'oral pour manager et parler à leurs équipes. Une aubaine pour Mediameeting, spécialisé dans la production et la diffusion de podcasts et webradios d'entreprises.

Les clients fidèles du groupe toulousain ont augmenté leur volume d'activité dans des proportions importantes. Le leader de la voice business company en France est sollicité tous les jours par des entreprises qui souhaitent créer des podcasts, des webradios ou des émissions live de communication interne afin de conduire leur structure durant cette période et se préparer à l'après crise. Le 1er opérateur français de radios d'entreprises compte entre 30 % et 50 % de demandes supplémentaires en cette période.

"Nous sommes dans un monde qui est en train de s'oraliser. Et cela va augmenter dans les années qui viennent. Le podcast explose en France. En janvier 2020, près de 100 millions de podcasts étaient téléchargés chaque mois en France. Le confinement ne fait qu'augmenter ce phénomène. De plus, et depuis toujours, les crises se conduisent à l'oral. Le monde qui s'oralise et la crise sanitaire conjugués, font que la majorité des entreprises la gèrent à l'oral", avance la présidente du groupe.

Une proximité psychologique

Selon les formats et les entreprises, l'usage fait des outils de communication de crise qu'offre Mediameeting est différent. Mais le but est commun : partager de l'information de façon facile et rapide à des centaines de salariés, souvent répartis partout en France, qu'ils soient en télétravail confinés ou toujours contraints de se rendre au travail en ces temps de pandémie. Les différents contenus sont réalisés par les équipes internes de Mediameeting qui compte autour de 180 salariés (journalistes, animateurs, techniciens, etc). Ces derniers sont capables de "démarrer un programme en moins d'une semaine".

"Par exemple, dans la grande distribution alimentaire qui est très mobilisée et en surchauffe en ce moment, le podcast audio est utilisé pour partager leurs savoirs, les décisions, les consignes, les expériences ainsi que des messages pour se soutenir en cette période difficile. Les émissions live elles, permettent au PDG de dialoguer avec leurs salariés en cas d'arrêt de l'activité par exemple ou si l'entreprise traverse des difficultés ou si elle se prépare à reprendre. Cela permet d'expliquer des choses pas toujours simples à ses effectifs et de répondre à des questions parce que les gens ont peur. Enfin, les webradios servent à l'accompagnement des salariés confinés en télétravail ou en chômage partiel. L'entreprise maintient ainsi un lien social avec ses collaborateurs. Tous ces programmes rencontrent un très grand succès en terme d'audience", illustre la dirigeante.

Mediameeting

Anne-Marie de Couvreur (au centre), Frédéric Courtine ( à sa droite) et Jean-Louis Simonet (à gauche) sont les trois fondateurs associés de Mediameeting (Crédits : Mediameeting).

Une centaine de clients

À l'heure actuelle, des groupes comme Intermarché ou encore Cargalass utilisent l'un de ces outils pour manager leurs équipes en cette période de confinement. En tout, le groupe toulousain compte une centaine de clients de tous les secteurs d'activités (industrie, service, collectivités, ministères, etc.). "Nos clients sont historiquement de grandes entreprises du SBF 250 (Société des Bourses Françaises) et du CAC 40. Nous comptons de plus en plus d'ETI", précise Anne-Marie de Couvreur.

Ces derniers doivent débourser entre 1 500 et 3 000 euros pour un podcast de crise, entre 15 000 et 20 000 euros par mois pour une webradio qui émet tous les jours et entre 3 000 et 6 000 euros pour une émission live.

"Nous avons investi 3 millions d'euros, depuis deux ans, pour créer et développer Bubblecast, la première plateforme de podcasts privée en France. Elle nous permet d'embarquer tous les clients. Ils possèdent un espace en marque blanche sur la plateforme, où sont répertoriés l'ensemble des podcasts, émissions et webradios. Les différents membres des entreprises peuvent échanger dans un espace commentaire. La principale caractéristique de Bubblecast est qu'elle est truffée de traqueurs d'audience."

Le démarrage initial sur la plateforme Bubblecast est lui facturé 3 000 euros, plus un coût d'hébergement de 250 euros par mois. Les tarifs affichés par Mediameeting sont parmi les plus élevés du marché mais s'expliquent par "la performance d'audience" qu'offre le groupe ainsi que la qualité des outils.

Une seconde activité au ralenti

Si l'activité "business" se porte bien chez Mediameeting, celle du broadcast, connait elle des difficultés durant cette crise sanitaire provoquée par la pandémie Covid-19. En effet, le groupe possède également des radios FM (Toulouse FM, 47 FM à Agen ou encore Gold FM à Bordeaux, etc ) ainsi que l'agence de presse audio A2PRL, spécialisée dans les flashs d'information en marque blanche.

"En ce moment, le chiffre d'affaires du broadcast est proche de zéro, ce qui est le cas de toutes les radios en France. L'agence de presse, qui créé du contenu pour près de 170 radios abonnées en France, va globalement bien."

Durant cette période de confinement, prés de 90 % des salariés de l'entreprise sont en télétravail. Le chômage partiel lui, concerne "une petite partie des équipes broadcast" travaillant au sein des radios FM ou A2PRL.

"Dés la première semaine, nous avons démonté 25 de nos studios numériques afin de les réinstaller au domicile de nos salariés en télétravail. Nos collaborateurs sont en sécurité chez eux. De plus, nous possédons un système informatique et des outils collaboratifs qui nous permettent de travailler à distance", raconte la cofondatrice de la société.

En 2019, le groupe, fondé en 2004, a clôturé son exercice comptable avec un chiffre d'affaires de près de 10 millions d'euros. La partie business représente à elle seule près de 70 % de ce chiffre d'affaires.

"Pour 2020, je suis incapable de faire un prévisionnel. En ce moment, c'est très dur pour tout le monde, mais je suis persuadée qu'il y aura un monde d'après qui ne ressemblera pas à celui d'hier. Nous allons traverser des moments difficiles mais je crois qu'il y a des opportunités formidables qui s'ouvrent et qui s'ouvriront", conclut Anne-Marie de Couvreur.

Lire aussi : "Le e-commerce en Occitanie est affecté par cette crise sanitaire" (J-P Crenn)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.