Rouge Tanin, quand Maguelone Pontier se lance dans le négoce de vin

Dépoussiérer le monde du vin. C'est avec cette ambition en tête que Maguelone Pontier, la patronne du MIN de Toulouse, a lancé Rouge Tanin en 2019. L'entreprise, installée à Toulouse, est spécialisée dans la production et le négoce de vins. Ces derniers sont réalisés à partir du raisin récolté, dans Hérault, dans les vignes familiales. Commercialisée depuis peu, la marque a déjà séduit quelques restaurants de la Ville rose. Rouge Tanin espère écouler 100 000 bouteilles, par an, d'ici 2025. Présentation.
La directrice du Min de Toulouse se lance un nouveau défi entrepreneurial.
La directrice du Min de Toulouse se lance un nouveau défi entrepreneurial. (Crédits : Rémi Benoit)

Rouge Tanin, c'est une histoire de femmes et de famille. Fondée en 2019 par Maguelone Pontier et Céline Michelon, Rouge Tanin est une entreprise de production et de négoce de vins. Elle propose des vins rouge, blanc et rosé "légers", faits par des femmes, de la production à la vente en passant par l'assemblage, et des bouteilles aux étiquettes originales, qui mettent en avant des femmes.

"Mes parents sont des agriculteurs céréaliers et ont des terres dans l'Hérault. Avec mon père, nous avons acquis, dans le département, 6 hectares de vignes et nous sommes également en partenariat avec un couple d'agriculteurs qui détient une exploitation viticole. L'une d'elles, le Mas de Bayle, située à Villeveyrac, est certifiée ISO 14001, Haute Valeur Environnementale (HVE). Il s'agit d'un système de management environnemental qui place l'exploitation sous le signe de l'agriculture durable. Près de 80% du domaine est même aujourd'hui travaillé sans aucun herbicide", explique Maguelone Pontier, co-fondatrice de Rouge Tanin et la directrice du Marché d'intérêt national de Toulouse.

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Mettre en lumière les vins du Languedoc

Si la production se fait dans l'Hérault, le siège social de Rouge Tanin lui, est basé à Toulouse. L'ensemble des vins produits via les deux parcelles de terre sont vendus par Rouge Tanin dans la Ville rose. Le but de la société est de faire connaître au plus grand nombre les appellations Languedoc et Grès de Montpellier.

"À Toulouse, les vins de Fronton, Caillac, Bordeaux, Bourgogne, etc. sont les plus courants. Mais il n'y a aucun vin du Languedoc qui est mis en lumière alors que nous sommes les plus grands producteurs de vin et les plus gros exportateurs de rosé dans l'Hérault", regrette celle qui est originaire de ce département.

Ainsi, depuis moins d'un mois, des bouteilles de Rouge Tanin - Julia (rouge), Talon de Vigne (blanc), Bottes Jarretelles (rosé) - sont commercialisées auprès d'une dizaines de restaurants et cavistes toulousains comme Chez Moustache, la Brasserie du Stade Toulousain ou encore Ô Cochon qui Fume. Les prix affichés vont de 7,50 à 14 euros la bouteille. Les particuliers peuvent également commander via le site internet de la marque.

"Nous vendons aussi sous marque blanche. Nous personnalisons les étiquettes pour certaines entreprises. Géographiquement, nous ciblons Toulouse, Montpellier, leurs environs et Paris."

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Perpétuer l'histoire des femmes de la famille

L'objectif de la société est d'écouler, d'ici fin 2020, 10 000 bouteilles. Pour l'heure, un tiers a déjà été vendu. En 2021, l'entreprise familiale attends un rendement plus important avec une production de 30 000 bouteilles. D'ici 5 ans, elle vise un volume de 100 000 bouteilles.

Pour l'exercice 2020, qui est sa première année d'activité, Rouge Tanin souhaite atteindre un chiffre d'affaires de 80 000 euros. Aujourd'hui, seules Maguelone Pontier et son associée, travaillent au développement de la marque. Selon le succès de cette dernière, un commercial pourrait être embauché, dans les mois à venir, même si la porteuse de projet reste convaincue "que l'on vend mieux ses produits".

"Je veux incarner la marque Rouge Tanin et garder un lien au produit. Ce projet me tient à cœur. Mon but n'est pas de m'enrichir, mais de me rapprocher de ce métier qui me rappelle mon enfance, l'histoire de ma famille et de ses femmes et les vignes de mes parents."

La concurrence rude qui existe dans le monde plutôt élitiste et masculin du vin ne fait pas peur à cette fille d'agriculteurs. Bien au contraire, elle voit cela comme un nouveau défi à relever.

"Il est temps de dépoussiérer ce monde. En 2017, j'ai repris la direction du Marché d'intérêt national de Toulouse qui était à l'époque très endetté. J'ai été nommée pour le redresser et l'assainir. Et c'est aujourd'hui chose faite. À l'époque, nous étions à - 200 000 euros de résultat net et aujourd'hui nous affichons + 747 000 euros", conclut-elle.

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Commentaire 1
à écrit le 09/03/2020 à 12:44
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"Mes parents sont des agriculteurs céréaliers " Une histoire qui part mal...

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