Les sportifs français confient leur fortune à Elite Patrimoine

Elite Patrimoine gère depuis Toulouse la fortune de quelques-uns des plus grands sportifs français. Ils sont 65 à faire confiance à cette discrète entreprise toulousaine dont 4 qui ont des revenus supérieurs à 10 millions d’euros par an.
L'équipe d'Elite Patrimoine gère la fortune de 90 clients dont 65 sportifs français.
L'équipe d'Elite Patrimoine gère la fortune de 90 clients dont 65 sportifs français. (Crédits : Rémi Benoit)

Installée derrière la Cité de l'espace à Toulouse, comme pour mieux atteindre les étoiles, l'équipe d'Elite Patrimoine travaille dans des bureaux vitrés où trônent maillots, ballons et autres chaussures de sport. Des objets personnels ayant appartenus à des stars du sport comme autant de preuve de l'attachement que portent les célèbres clients d'Elite Patrimoine à l'équipe managée par Frédéric Schatzlé, le président de l'entreprise et son associé Kévin Beesley. Le premier, passionné de football est le petit fils d'un des fondateurs du FC Nancy. L'autre, basketteur est allé jusqu'au centre de formation avant de rejoindre les bancs d'une école de commerce. À leurs côtés, on compte une dizaine de personnes "certains travaillent pour nous en exclusivité mais sont sous contrats, plusieurs sont salariés et d'autres sont associés".

Ensemble ils gèrent 90 clients dont 65 sportifs français parmi lesquels 40 internationaux. Ils accompagnent surtout des basketteurs dont sept joueurs NBA comme Evan Fournier qui joue au Magic d'Orlando, Rudy Gobert star de l'équipe du Jazz de l'Utah mais aussi Franck Ntilikina le plus jeune joueur du championnat américain à peine âgé de 19 ans qui vient de signer aux Knicks de New York ou encore Geoffrey Lauvergne qui évolue au Spurs de San Antonio au côté de Tony Parker. Parmi les clients d'Elite Patrimoine on compte aussi les stars du handball français : Thierry Omeyer, Daniel Narcisse, les frères Karabatic mais aussi la jeune génération Nedim Remili ou Ludovic Fabregas. Et puis il y a quelques footballeurs "peu nombreux mais de gros clients dont on ne peut pas citer les noms". Bref des sportifs de très haut-niveau dont les revenus sont au minimum de 300 000 euros par an mais dont certains, 4 pour être précis, ont des revenus supérieurs à 10 millions par an "ça va jusqu'à 24 millions pour l'un d'entre eux" précise Kevin Beesley sans pour autant trahir l'identité du sportif multimillionnaire dont il gère le patrimoine.

Du sur-mesure pour les sportifs

Tout commence en 1993 lorsque Fréderic Shatzlé, originaire de Nancy, débarque à Toulouse  pour prendre la direction régionale en tant qu'adjoint d'UFFB Sud Ouest, une banque en conseil de gestion de patrimoine. Il y crée en 2001 un département Sport baptisé UFF Sport Conseil "qui existe toujours" précise-t-il. L'homme quitte l'entreprise en 2008 pour créer en janvier 2009 Elite Patrimoine "avec pour objectif de faire de la gestion de patrimoine sur-mesure majoritairement pour une clientèle sportive professionnelle ayant des revenus importants". Car ce que constate Fréderic Schatzlé c'est qu'il n'existe pas ou peu d'offre spécifique destinée aux athlètes. Alors il s'engouffre dans la brèche et propose du "Multi Family Office" à ses clients c'est à dire un accompagnement sur la totalité de leurs besoins matériels que ce soit fiscaux, juridiques, sociaux, financiers ou encore immobiliers :

"C'est ça le sur-mesure. Cela consiste à adapter l'offre de produits d'investissements en fonction des besoins spécifiques du client. Là où une banque privée propose essentiellement des produits financiers et souvent autour de la maison, nous allons beaucoup plus loin. On va jusqu'à vérifier leur déclaration de revenus avec les experts comptables et les avocats fiscalistes, on les entoure aussi dans la gestion de leur budget parce qu'un sportif professionnel est souvent un jeune homme ou une jeune femme de 18 ans qui gagne beaucoup d'argent et qui vient rarement d'un milieu qui maîtrise des sommes pareilles".

Où les stars du sport investissent leur argent ?

Mais pour faire du sur-mesure, Elite Patrimoine se doit de trouver des solutions d'investissements qui soient les plus pertinentes et les plus compétitives possibles pour ses clients. Pour les placements financiers, l'entreprise toulousaine s'appuie sur le système classique à savoir les banques et les compagnies d'assurances françaises et étrangères. "Pour la partie immobilière c'est autre chose !" lâchent en cœur Fréderic Schatzlé et son associé Kevin Beesley. "Les distributeurs du marché immobilier nous ont beaucoup déçus. On a donc décidé de fabriquer nous-même, de produire nos propres produits. Et pour cela on a donc monté une société d'investissements : Elite Participation".

Cette SAS au capital de 1,5 million d'euros rassemble 22 des meilleurs clients d'Elite Patrimoine, désormais actionnaires d'Elite Participation. Et pour trouver des immeubles de caractère à Toulouse, Bordeaux, Paris et Nancy, elle s'appuie sur deux sociétés de marchands de biens. La première, Foncière Jean Lamour est une société lorraine qui réalise prés de 3 millions de CA : "on a pris une participation d'un tiers du Capital". La seconde Foncière Elite a été créée il y a tout juste deux ans. Son chiffre d'affaires s'élève à 1,2 million d'euros. "On a monté Foncière Elite pour avoir la capacité de saisir des biens immobiliers auquel on croit, que l'on réhabilite et revend à nos clients. Ces opérations se font en toute transparence. Et ça, ça change tout".  A Toulouse, Elite Patrimoine a déjà réalisé des opérations immobilières de ce type dans les quartiers des Chalets ou encore de la Côte Pavée et Guilhemery.

Mais avec Elite Participation, Eric Schatzlé et Kevin Beesley accompagnent aussi leurs clients dans des investissements plus "sportifs" : "C'est beaucoup plus risqué que le placement financier ou immobilier mais ça permet de vivre des choses différentes. A partir d'un certain montant de revenus, nos clients ont souvent besoin de se projeter dans une histoire, une aventure qui leur ressemble davantage" explique Kévin Beesley. C'est ainsi que les deux hommes ont permis aux basketteurs Rudy Gobert et Evan Fournier de devenir actionnaires de Hoops Factory, les salles de basket indoor qui fleurissent partout en France.

"Notre objectif et je dirais même plus, notre mission, c'est à minima que nos clients soient libérés de toutes contraintes à la fin de leur carrière. Grâce à nous leur retraite sportive doit rimer avec nouvelle vie, une vie de rentier".

En 2017, Elite Patrimoine s'est vu confier 21,2 millions d'euros par ses 90 clients. Et si pour l'avenir, Eric Schatzlé et Kévin Beesley ne souhaitent pas dépasser la barre des 100 clients, ils aimeraient développer une clientèle de plus en plus qualitative sur le plan des revenus : "l'appétit vient en mangeant...même si on veut rester des artisans".

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