« Cette enquête était essentielle pour comprendre nos clientèles, leurs motivations, afin d'ajuster nos offres et de dynamiser nos activités, explique le directeur de l'Office du tourisme de Toulouse Philippe Verger. Car cela fait des années que l'on se bat pour rééquilibrer la part du tourisme d'agrément par rapport au tourisme d'affaires ». Après avoir synthétisé pas moins de 2000 enquêtes quantitatives réalisées tout au long de l'année 2010, l'organisme a ainsi affiné sa vision du touriste à Toulouse et de ses habitudes de consommation.

Concrètement, le touriste dans la ville Rose est généralement soit un étranger, le plus souvent espagnol, allemand ou anglais, soit un vacancier originaire de Midi-Pyrénées. Tous deux représentent la clientèle la plus intéressante, « car ce sont eux qui ont le plus fort pouvoir de consommation » note Philippe Verger. L'enquête démontre ainsi que ces touristes sont principalement des cadres moyens, des retraités et des employés. Alors que les « excursionnistes » et les touristes qui ne restent que peu de temps se consacrent avant tout à une consommation non marchande (promenade en ville, visite des monuments, parcs et jardins), ceux qui restent plus de trois nuits diversifient leurs activités.

Ils pratiquent le shopping pour 47 % d'entre eux, la visite des musées de la ville (32 %), la découverte de la gastronomie locale dans des restaurants traditionnels ou encore jouissent des diverses animations culturelles que propose Toulouse (21 %). À noter que la visite de la Cité de l'Espace occupe 9 % d'entre eux, « ce qui nous permet de rallonger la durée de la visite et de toucher une clientèle familiale que l'on a du mal à atteindre sur la destination globale que représente Toulouse » poursuit Philippe Verger. Le niveau de consommation d'un touriste atteint 300 à 400 € sur deux jours.

Mais ce que révèle surtout cette enquête, c'est la montée en puissance des chambres d'hôtes, dont les gérants demandent désormais à être inscrits sur le site de l'Office de tourisme toulousain. « C'est un hébergement qui est très demandé, notamment par la clientèle étrangère. Les touristes veulent des lieux de charme, calmes et en milieu urbain » note ainsi le directeur de l'Office du tourisme de Toulouse. Leur envie a visiblement été entendue, puisque là où « il n'y avait que quatre établissements de chambres d'hôtes il y a 4 ans, il y en a aujourd'hui une quarantaine, ce qui représente environ 200 chambres ». Pourtant, l'enquête de l'Office du Tourisme met en exergue la part importante de l'hébergement non marchand, qui recueille 61 % des déclarations. Pour Philippe Verger, ce phénomène est « lié à la crise, ainsi qu'au développement démographique de Toulouse : les gens viennent voir leurs parents ou leurs amis et en profitent pour visiter la ville ».

Enfin, Toulouse doit faire des efforts en termes de propreté, de gestion du trafic routier et du stationnement. Un comité de pilotage sera mis en place cette année pour améliorer l'accueil des touristes étrangers à l'aéroport, dans les taxis, à l'Office de tourisme ou encore dans les restaurants, « dont les cartes ne sont généralement pas traduites en anglais ». La ville mise également sur les TIC, par exemple avec une application pour smartphone, une nécessité à l'heure d'une « logique concurrentielle forte avec les différentes métropoles régionales et européennes ».

Simon Castéran

En photo : Philippe Verger, directeur de l'Office de tourisme de Toulouse (© Simon Castéran)