Depuis hier, plusieurs centaines de salariés de Thales Alenia Space à Toulouse se relaient pour bloquer les locaux de tests de satellite, afin de peser sur les négociations salariales prévues lundi avec la direction sur le site de Cannes, où la sortie du satellite Globalstar a également été empêchée. Lancée à l'appel de l'intersyndicale CFDT-CFE / CGC-CGT, le mouvement fait suite à plusieurs réunions infructueuses le 1er et le 16 février, au cours desquelles la direction de Thales Services a refusé de revoir l'augmentation salariale de 0,8 %, « ce qui est bien loin de l'inflation annoncée par l'Insee » souligne le communiqué des syndicats. Les salariés grévistes de Thales Alenia Space ont donc « bloqué en interne le service de test de satellite, ce qui est peut-être moins spectaculaire mais beaucoup plus efficace », explique Eric Mougeat de la CGT. A cette heure, les négociations seraient arrêtées à une augmentation à 2,5 %.
« Nous sommes maintenant à 1,15 % d'augmentation, note Athéna Lartigue, déléguée CGT de Thales Services. Comme nous sommes une société de services, et que nous n'avons pas participé auparavant à des actions spécifiques, la direction a visiblement cru qu'elle pouvait agir comme elle le souhaitait », tandis que chez Thales Electron Devices, l'augmentation atteindrait 3 %. Et encore, à Thales Services, « le taux de 1,15 % concerne les ingénieurs de niveau 2 » directement impliqués dans la production, alors que pour ceux de niveau 3, qui ont la responsabilité des équipes, le taux reste à 0,75 %. Pour les techniciens, qui forment 20 % des effectifs, l'augmentation générale est de 0,8 % et l'augmentation individuelle est de 0,35 %.
Même mécontentement à Thales Avionics, où les salariés ont organisé un petit déjeuner ce matin dans les couloirs de la division. « Nous demandons une augmentation de 2,3 % du salaire moyen, explique Alain Marin de la CGT, 80 € d'augmentation minimum pour les non-cadres et l'intégration d'une part variable dans le salaire sous la forme d'un 13e mois ». Mais visiblement, « la direction est restée à une augmentation de 2,1 % et a considéré que la négociation était terminée, mais nous allons continuer pour montrer que ce n'est pas encore le cas ».
La direction de Thales Alenia Space n'a pu être jointe vendredi pour donner sa réaction.
Simon Castéran
En photo : l'augmentation salariale annuelle est source de conflit au sein de Thales (© Thales)
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