Le Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), autrement dit, la ligne à grande vitesse Bordeaux - Toulouse et Bordeaux - Espagne, élaboré par Réseau ferré de France (RFF) doit permettre de relier Paris à Toulouse en 3 h10 dès 2020, avec la création du tronçon Bordeaux-Toulouse. Frédéric Perrière, directeur des études GPSO - RFF, a précisé les prochaines étapes fondamentales de la construction de la LGV entre Bordeaux et Toulouse. « Le tracé définitif devrait être adopté d'ici la fin de l'année (le comité de pilotage aura lieu en octobre) et la déclaration d'utilité publique est attendue en 2014. »

« Le démarrage des travaux est prévu entre fin 2016 et début 2017 », a précisé Eric Spitz, le secrétaire général aux affaires régionales (Sgar) de la Préfecture de Midi-Pyrénées. Qui a rappelé la signature lundi 11 avril d'une convention, à Bordeaux et à Toulouse, qui engage les collectivités et RFF à respecter le calendrier fixé. « Cette convention engage aussi les collectivités territoriales quant au financement. Sur les 6, 9 milliards d'euros que coûtera le GPSO, la région Midi-Pyrénées devrait contribuer à hauteur de 800 millions d'euros. »

Christian Maudet, le chef de la mission GPSO - RFF, a indiqué qu'il n'y aurait pas de nouvelle gare à Toulouse. Il a en revanche confirmé les nouvelles infrastructures prévues à Montauban et Agen, les deux villes désservies sur le tronçon de la LGV Bordeaux - Toulouse, qui faciliteront les interconnexions avec le réseau TER.

Il a aussi été question du raccordement de la ligne nouvelle au réseau existant à Saint-Jory, au nord de Toulouse. « La mise à quatre voies est toujours en cours de discussion. La décision devrait intervenir avant l'été 2012 », a indiqué Christian Maudet.

Eric Spitz a évoqué le Schéma national d'infrastuctures de transport (Snit). Ce document doit mettre en œuvre les orientations décidées lors du Grenelle de l'Environnement, notamment en ce qui concerne la pollution et les modes de transports. D'où la proposition inscrite de construire plus de 2.000 kms de lignes d'ici 2020. Un débat sans vote est programmé au Parlement dans les semaines à venir.

La question écologique a largement été abordée lors de ce petit-déjeuner. L'urbaniste Jean-Paul Laborie et Clarisse Schreiner, de l'Agence d'urbanisme de l'Aglomération toulousaine, sont revenus sur les impacts de l'arrivée de la LGV. « Le fait qu'il y ait un report des utilisateurs de l'avion vers le train est une chose très positive pour le développement durable, a indiqué Clarisse Schreiner. Cela aura un impact important sur les émissions de gaz à effet de serre. »

De plus, des études d'impact écologique sont actuellement en cours. « Cinq millions d'euros ont été consacrés à ces études, a précisé Frédéric Perrière, et nous avons fait réaliser plusieurs inventaires biologiques. »

La réalisation de ce Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest va accroître l'attractivité de certaines villes. « Le trafic de la gare Matabiau devrait augmenter de 20% avec la LGV, estime Frédéric Perrière. Toulouse deviendra un nœud crucial dans le réseau ferroviaire français et vers l'Espagne. »

Victor Matet

En photo : Clarisse Schreiner, de l'Agence d'urbanisme de l'Agglomération toulousaine, Jean-Paul Laborie, urbaniste, Eric Spitz, Sgar de la Préfecture de la région Midi-Pyrénées, Emmanuelle Durand-Rodriguez, rédactrice en chef d'Objectif News, Frédéric Perrière, directeur des études GPSO-RFF et Christian Maudet, chef de la mission GPSO-RFF. ((© Rémi Benoit)