L'Occitanie met sur pied un pacte pour l'embauche face à la pénurie de candidats

Avec l'appui d'une cinquantaine de partenaires divers, le conseil régional d'Occitanie a présenté son "pacte pour l'embauche en Occitanie", composé d'une quarantaine de mesures. Celui-ci va mobiliser dès 2022 un budget total de 50 millions d'euros. Les détails.
Carole Delga, la présidente du conseil régional d'Occitanie, a présenté le pacte pour l'embauche en Occitanie, mercredi 23 mars à Toulouse.
Carole Delga, la présidente du conseil régional d'Occitanie, a présenté le "pacte pour l'embauche en Occitanie", mercredi 23 mars à Toulouse. (Crédits : Rémi Benoit)

Entre relance de l'activité économique côté employeurs et quête de bonnes conditions salariales côté candidats, le marché de l'emploi en Occitanie est en très forte tension sur la région Occitanie, comme dans d'autres régions de France. Rien que sur la métropole toulousaine, trois entreprises sur quatre ont fait savoir à La Tribune qu'elles sont confrontées à des difficultés de recrutement, dans le cadre de la sortie prochaine du StartEmploi qui recense les intentions d'embauche sur la quatrième ville de France. Malgré un taux de chômage le second ou le troisième plus élevé de France (selon les mois), l'Occitanie dispose de dizaines de milliers d'annonces non pourvues, et ce pour diverses raisons.

Le conseil régional d'Occitanie et sa présidente socialiste, Carole Delga, se sont engagés depuis le début de l'année 2022 dans une tournée des entreprises du territoire afin d'identifier les freins à l'embauche. L'élue, aussi présidente de l'association Régions de France, s'est ainsi rendue chez un transporteur, sur divers chantiers du BTP ou encore tout récemment chez le sous-traitant aéronautique gersois PMTL. "La croissance économique est là pour toutes ces entreprises mais elles font face à des difficultés à recruter", confirme l'élue régionale.

Ces visites, ainsi qu'une multitude d'entrevues avec des représentants de filière, syndicats professionnels, patronaux et de salariés, ou encore grandes entreprises vient de déboucher sur la présentation, mercredi 23 mars, d'un "pacte pour l'embauche en Occitanie" porté par la collectivité régionale, avec notamment l'appui du conseil départemental de Haute-Garonne.

Plusieurs mesures aux mains des entreprises

Celui regroupe une quarantaine de mesures, des nouvelles, comme d'autres existantes mais parfois méconnues. "En 2022, ce plan va déjà engager 50 millions d'euros dont 15 rien que pour le conseil régional d'Occitanie", précise Carole Delga. Car dans cette initiative, la collectivité est accompagnée de syndicats, grands groupes et filières, qui vont eux aussi injecter des financements dans le dispositif à travers les diverses mesures qui composent ce "pacte pour l'embauche en Occitanie".

La grande majorité des actions vise à soulager les professions en tension. Et l'une de ces mesures consiste à favoriser l'insertion des populations de quartiers classés comme prioritaires dans ces métiers en tension, alors que cette tranche de la population est généralement éloigné du marché de l'emploi. Pour cela, le groupe SNCF va mener dans plusieurs villes d'Occitanie des opérations de recrutement afin d'offrir 300 postes (CDI, CDD, alternances et stages) à des habitants de QPV de la région. Le conseil régional compte en faire de même dans l'espoir de recruter 500 chauffeurs pour son réseau de bus liO.

Pour soulager ces métiers victimes de pénurie de personnels, le conseil régional compte aussi renforcer avec son partenaire l'UIMM le dispositif "Passerelles Industries", qui est un sytème de transfert ou de prêt de salariés né pendant la crise sanitaire, notamment pour reclasser les salariés de l'industrie de l'aéronautique dans des filières moins victimes de la crise sanitaire. Ainsi le conseil régional va notamment financer l'expérimentation d'un "parcours professionnel polyvalent" dont les contours restent encore à définir.

Par ailleurs, ce plan prévoit la création d'au moins 500 emplois d'ici 2025 sur des territoires en tension de recrutement via des groupements d'employeurs, comme il en existe déjà aujourd'hui dédiés généralement à des professions et compétences spécifiques. Parallèlement, alors que la quête de sens et de conditions de travail idéales dirigent les choix des candidats pour s'intéresser à un employeur, le conseil régional va financer "des contrats de progrès" en lien avec les travaux d'une association régionale, dont son objectif est d'améliorer les conditions de travail en interne après audit et interventions de consultants.

Aides à la mobilité, garde d'enfants, revenu écologique jeune...

Côté candidats, la collectivité renforce son partenariat avec Action Logement afin de garantir une solution de logement sur tout le territoire régional en cas d'obtention d'un poste sur un métier en tension, via une batterie de dispositif comme des aides financières pour la caution par exemple ou des prêts à taux 0.

Dans la même logique de lever un maximum de freins à l'embauche, la collectivité va financer le prêt de véhicules pour les demandeurs d'emploi, aux salariés en reconversion suite à un licenciement économique et aux jeunes de 16 à 25 ans sans formation ni emploi, "avec déblocage du véhicule en moins de 24 heures", promet Carole Delga. La mise à disposition de véhicules pour de la location de courte durée, pour un entretien d'embauche, sera simplifiée, mais ce prêt s'excédera pas les six mois. La cinquantaine de partenaires qui composent ce "pacte pour l'embauche en Occitanie", vont également financer la création d'une aide régionale à la garde d'enfant. Complémentaire de l'aide de la CAF, cela pourra aller de 80 à 250 euros selon la future situation professionnelle du bénéficiaire.

Enfin, autre mesure phare, le conseil régional vient d'inclure dans ce "pacte" son futur revenu écologique jeune, qui offre une indemnité mensuelle en l'échange du suivi d'une formation vers un métier vert, la création d'une entreprise en ce sens ou la reprise d'une qui oeuvre pour la transition écologique. Selon l'âge du bénéficiaire, celle-ci sera de 689 euros à 1.000 euros. Pas moins de 1.500 jeunes de la région vont en bénéficier dès avril 2022, dans le cadre d'une expérimentation à destination des métiers du BTP et de l'agriculture et si celle-ci est concluante, le dispositif sera généralisé fin 2022.

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