"Airbus est de retour sur le marché de l'emploi" (Thierry Baril, DRH)

Airbus se met en ordre de bataille pour préparer la sortie de crise. Après avoir supprimé 10.000 postes à cause du Covid, l'avionneur européen vient d'annoncer au moins 6.000 recrutements dans le monde en 2022. Si le constructeur reste l'employeur préféré des ingénieurs en aéronautique, le groupe est confronté à une guerre des talents pour embaucher des profils en intelligence artificielle ou en cybersécurité. Raison pour laquelle une école digitale Airbus verra le jour dès 2022.
(Crédits : Rémi Benoit)

"Nous sommes de retour sur le marché de l'emploi", clame Thierry Baril, directeur général des ressources humaines d'Airbus. "Après une période compliquée avec une chute de 40% de l'activité sur les avions commerciaux et qui a nécessité de mener un certain nombre d'adaptations de l'entreprise, nous voilà aujourd'hui dans une nouvelle dynamique consistant à préparer l'avenir", ajoute-t-il.

À l'été 2020, le géant européen de l'aéronautique et du spatial avait annoncé un plan de 15.000 suppressions de postes dans le monde, réduit au final à 10.000 départs volontaires. Un véritable coup de massue pour les salariés et l'ensemble de la filière.

Deux ans plus tard, Airbus parie sur des remontées de cadences spectaculaires avec 65 avions A320NEO dès l'été 2023 et des études sont en cours pour tendre vers 70 à 75 appareils par mois. Le groupe doit aussi préparer l'arrivée de l'avion à hydrogène à l'horizon 2035 et rester à la page des dernières innovations en matière d'intelligence artificielle et de robotisation.

6.000 recrutements dans le monde

Pour préparer les nombreux challenges de la reprise, le groupe dévoile ce mercredi 19 janvier un plan de 6.000 recrutements à travers le monde pour le premier semestre de 2022, un objectif qui pourra être revu avant l'été en fonction de l'activité du groupe.

"Nous ne sommes pas encore tout à fait revenus dans la même dynamique qu'avant crise où nous avons pu atteindre 9.000 à 10.000 recrutements par an au niveau mondial mais cette annonce vient confirmer la reprise d'activité", estime Thierry Baril. Le détail des embauches par pays sera dévoilé dans les prochaines semaines" à la fois dans les pays natifs d'Airbus (Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, France) mais également l'ensemble des zones géographiques du monde dans lesquelles nous intervenons".

Ces dernières années, la montée en cadences sur l'A320 avait accéléré les embauches sur le site de Hambourg et les recrutements étaient moindres à Toulouse même si la Ville rose avait enregistré 1.200 embauches rien que sur l'année 2019. "Globalement, ce sera encore le cas", confirme le DRH d'Airbus. Pour autant, la future ligne d'assemblage A321 attendue fin 2022 à Toulouse devrait nécessiter 500 emplois "avec un certain nombre de recrutements nouveaux pour pouvoir accompagner le démarrage, le lancement, mais également la réalisation de cette ligne".

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Une école digitale Airbus dès 2022

Au-delà de ses activités historiques, Airbus doit faire face à "une guerre des talents" dans toute une série de nouveaux métiers.

"Airbus est depuis 15 ans l'entreprise préférée des jeunes diplômés de l'aéronautique où choisir de nous rejoindre est un réflexe. Mais sur des compétences plus tech, nous ne sommes même pas dans le top 5. C'est pourquoi nous devons redoubler d'efforts en matière d'attractivité pour intéresser les jeunes et les plus expérimentés", remarque Thierry Baril.

Le groupe annonce même la création de l'école digitale Airbus dès 2022 pour former et fidéliser ce type de profils. "Cette école sera un peu sur le modèle de nos lycées qui sont plutôt orientés sur des activités de production au niveau bac ou bac pro. Cette nouvelle structure se positionnera plutôt sur un niveau de licence ou de master dans le domaine du digital", précise le dirigeant.

Parmi les 1.500 recrutements prévus de nouvelles compétences, figurent des postes pour accompagner la robotisation de la supply chain et de la production. Le groupe n'échappe pas aux bouleversements liés à la numérisation de l'économie avec des besoins en matière de cybersécurité et d'intelligence artificielle.

Et puis, le groupe doit préparer ses équipes à l'arrivée de l'avion à hydrogène. En plus des recrutements, Airbus lance actuellement des formations de mise à niveau sur les technologies hydrogène qui devraient toucher 5.000 salariés.

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