Les syndicats d'Orange alertent sur les réductions d'effectifs en Occitanie

La fusion des directions d'Orange de Nouvelle Aquitaine et d'Occitanie pourrait entraîner la fermeture de plusieurs boutiques, ainsi qu'une décroissance importante des effectifs jusqu'en 2022 d'après le syndicat CFE-CGC. Parallèlement, l'opérateur télécoms lance un chantier de grande envergure à Balma pour réunir une grande partie de ses équipes régionales.
En Occitanie, 52 boutiques portent l'enseigne Orange.
En Occitanie, 52 boutiques portent l'enseigne Orange. (Crédits : Ronen Zvulun / Reuters)

En avril 2019, Patricia Goriaux a été élue présidente d'Orange Grand Sud-Ouest dans le cadre du regroupement des directions Orange Sud-Ouest (Nouvelle Aquitaine) et Sud (Occitanie), un territoire qui regroupe 25 départements et 13 000 collaborateurs. Une réorganisation qui inquiète le syndicat CFE-CGC (représentant les cadres) qui voit en cette décision un risque d'accélération des fermetures de sites Orange dans les villes moyennes comme Albi, Cahors ou encore Tarbes.

30% de postes en moins

"Entre fin 2016 et 2022, Orange aura perdu près de 30% de ses équivalents temps plein CDI en Occitanie", calcule la CFE-CGC. Selon ce dernier, les effectifs déclinent de 3,5% par an dans les sites de l'opérateur télécoms en région alors que 80% des emplois du groupe sont concentrés en Île-de-France.

"Nous sommes vigilants et inquiets car tous les centres de décision en région ont été diminués. Nous sommes en train d'étouffer l'Île-de-France alors qu'en région, il y a des besoins importants", souligne le président de la CFE-CGC, Sébastien Crozier.

En Occitanie, Orange compte 52 boutiques et selon le syndicat, 25% des salariés présents fin 2017 sur la région devrait quitter le groupe pour partir à la retraite à horizon 2022, avec un pic de départs en 2019. Des départs qui ne devraient pas être remplacés.

12 fermetures pour zéro ouverture

De plus d'après la CFE-CGC, depuis le début 2017, 12 enseignes ont fermé leurs portes tandis qu'aucune n'a été créé, avec des boutiques de plus en plus distantes dans les villes moyennes. C'est notamment le cas des habitants de Foix (Ariège) qui doivent se déplacer à Pamiers (à 22km) depuis la fermeture de l'unique boutique en 2017.

"La digitalisation a pris la main en terme de redistribution. Pourtant, les boutiques sont un élément-clé, notamment pour les plus fragiles comme les personnes âgées. C'est un facteur important de la fracture numérique car ce sont des espaces pédagogiques où les gens peuvent apprendre et se renseigner", explique le représentant.

Quant à Toulouse, c'est l'enseigne place Wilson qui fermera courant 2019. Parmi la quinzaine d'employés concernés, une partie va changer de boutique tandis que l'autre a fait le choix de changer de métier, tout en restant au sein d'Orange.

"Nous avons déjà des difficultés à replacer tout le monde ainsi que des cadres qui sont en situation de risques psychosociaux (RPS) car trop de travail pour une personne, c'est ingérable", argumente Virginie Ducourty, responsable du syndicat en Occitanie.

Sollicitée par la rédaction, "la direction d'Orange ne souhaite pas répondre par voie de presse aux organisations syndicales", ajoutant que "tous les sujets concernant notre territoire sont régulièrement discutés localement avec les organisations syndicales, dans le cadre d'un dialogue social constructif".

1 250 salariés regroupés à Balma

En parallèle, Orange a prévu un projet d'envergure pour la Ville rose. Un campus de 17 000 m2 situé à Balma et dont les portes ouvriront en 2020. Le complexe sera composé de quatre bâtiments de bureaux et regroupera 1250 salariés jusqu'ici éparpillés sur 16 sites différents.

"Notre ambition est de proposer à nos salariés de nouveaux environnements de travail, collaboratifs, dynamiques, conviviaux et bien sûr digitaux. Ceci afin d'encourager le travail collectif, la transversalité entre les équipes et de travailler plus encore en mode agile au service de nos clients", expliquait lors du lancement Patricia Goriaux, directrice d'Orange Grand Sud-Ouest.

Un projet qui vise à faciliter la coopération entre les services, et en particulier ceux de la direction régionale (les trois-quarts des futurs occupants) mais également à réduire les coûts, tout en étant une vitrine de la marque pour les clients entreprises et professionnels. Néanmoins, le syndicat s'inquiète de la mise en place du concept de "sans bureau fixe" (flex desk) pour les futurs employés.

 "Cet environnement de travail n'est pas du tout adapté à certains métiers comme celui de développeur. Cela est déstabilisant pour eux en plus d'entraîner une perte des liens sociaux. Un sentiment de déclassement peut se créer et engendrer un désengagement dans l'entreprise", affirme Sébastien Crozier.

Le syndicat regrette enfin que le parking de 770 places soit "sous-dimensionné" dans un quartier très encombré aux heures de pointe.

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