L'Occitanie s'attend à accueillir de nouveaux « Territoires d'industrie »

Alors que le gouvernement s'apprête à révéler la nouvelle promotion des « Territoires d'industrie » pour la période 2023-2027, la région Occitanie espère en obtenir davantage que sur l'appel à candidatures précédent. Censé accélérer la réindustrialisation sur différents territoires donnés, ce programme a permis de capter 140 millions d'euros de subventions pour les entreprises de la région jusqu'à présent. Les détails.
Jusqu'à présent, l'Occitanie dénombre dix Territoires d'industrie sur son territoire, comme ici à Alès (Gard).
Jusqu'à présent, l'Occitanie dénombre dix Territoires d'industrie sur son territoire, comme ici à Alès (Gard). (Crédits : Schneider Electric)

L'Occitanie s'attend à renforcer son tissu industriel à moyen terme. Et pour cela, ce territoire mise sur le dispositif national « Territoires d'Industrie ». Celui-ci consiste à soutenir des bassins déjà industrialisés en mettant sur pied une stratégie locale de reconquête industrielle, basée sur du soutien à de l'ingénierie locale et la subvention d'investissements productifs, avec le soutien financier des conseils régionaux et de l'État.

« Nous avons aujourd'hui dix* Territoires d'industrie. Nous espérons entre trois et dix nouveaux territoires labellisés sur le prochain appel à candidatures, en supplément de ceux que nous avons déjà », fait savoir Jalil Benabdillah, le vice-président de la région Occitanie en charge de l'Économie, l'Emploi, l'Innovation et la réindustrialisation.

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Après une première phase de 2018 à 2022, qui a débouché sur la labellisation de 149 Territoires d'industrie en France, le gouvernement lance une seconde phase de ce programme clé dans sa quête de réindustrialisation, pour la période 2023-2027.

« L'ambition de cette nouvelle phase va être de soutenir des filières encore plus locales, très ancrées dans leur territoire avec des circuits courts. Nous avons déjà reçu plus de 200 dossiers de candidatures, il y aura forcément des déçus », souligne Jean-Baptiste Guesquin, le directeur du programme « Territoires d'Industrie » auprès des Ministères de l'Economie et Transition écologique et Cohésion des territoires.

Les lauréats de la seconde version seront connus le 9 novembre, à l'occasion d'une réception à Paris. Pour cette nouvelle phase, le gouvernement prévoit une enveloppe annuelle de 100 millions d'euros, à laquelle il faudra ajouter les soutiens financiers des conseils régionaux et des intercommunalités.

Un chef de projet pour chaque lauréat

Rien que sur la période 2018-2022, le conseil régional d'Occitanie a injecté 66 millions dans ses dix « Territoires d'industrie », somme qu'il faut compléter avec le soutien des autres collectivités. En Occitanie, ce sont un total de 140 millions d'euros d'aides qui ont été déployés, tous acteurs confondus, pour 150 projets accompagnés.

« En Occitanie, ce programme est un franc succès. Nous avons des dynamiques qui se sont mises en place sur les territoires concernés. Parfois, on vient seulement en appui de certains investissements, sinon pour de l'ingénierie... C'est vraiment du cas par cas, projet par projet. Cette démarche est souvent un déclic pour des projets latents dans les cartons depuis bien longtemps », se réjouit Julien Tognola, le directeur régional de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités à la DREETS Occitanie.

Bien que cette première expérience est saluée de la part de tous les acteurs, le conseil régional d'Occitanie a, plusieurs fois, tiré la sonnette d'alarme sur l'animation de ces Territoires d'industrie. « C'était inégal d'un territoire à un autre. Il faut remettre du punch », met en garde Jalil Benabdillah, ancien référent du Territoire d'industrie d'Alès. « Cette nouvelle version est l'occasion de corriger ce qu'il y a à améliorer. La présence d'un chef de projet sera systématique dans la phase 2, contre un dossier sur trois auparavant. Il ou elle sera la cheville ouvrière de chaque dossier », répond Jean-Baptiste Guesquin.

Cette modification intervient alors que le Ceser Occitanie a, dans un rapport datant de 2019, pointait du doigt ce manque de dynamisme dans l'animation de certains territoires labellisés. L'instance consultative avait à l'époque aussi regretté l'absence d'un volet formation dans chaque dossier et demandé la création d'un campus des métiers sur chaque zone géographique concernée.

Les services de l'État ont enregistré 18 dossiers de candidature en Occitanie pour cette nouvelle phase, après la clôture de l'appel à candidatures début octobre. Les ministères concernés par le programme seront ainsi très exigeants sur la feuille de route proposée par chaque candidat. « Territoires d'industrie, ce n'est pas juste un label », insiste Julien Tognola.

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« Travailler à l'acceptabilité des usines »

Ce dynamisme en Occitanie n'est pas anodin. La collectivité régionale - qui porte une politique pro-entreprise avec la socialiste Carole Delga - veut renforcer son poids industriel. Pour preuve, elle est déjà la troisième région de France en montants mobilisés et captés pour le plan de développement économique national France 2030. Selon la DREETS, les entreprises d'Occitanie ont récolté plus d'un milliard d'euros pour 360 projets.

En parallèle, le vice-président de la région Occitanie délégué à la réindustrialisation a entamé une tournée des intercommunalités pour flécher du foncier disponible et compatible avec l'accueil d'investissements productifs.

« Sensibiliser les élus locaux et travailler à l'acceptabilité des usines est un enjeu majeur. Nous revenons tout doucement dans un système où nous ne voulons pas voir des usines proches de chez nous. Seulement, c'est un enjeu de souveraineté. Il faut savoir ce que nous voulons... », peste Jalil Benabdillah.

Cette initiative de l'élu régional intervient alors que le gouvernement attend de la part des intercommunalités des dossiers pour faire remonter à ses services et identifier 2.000 hectares de foncier industriel pour accueillir des projets d'usine.

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*Aurillac - Figeac - Rodez, Bassin d'Alès, Béziers-Sète, Castelnaudary Castres, Gard Rhodanien, Interdépartemental Gers Tarn-et-Garonne, Narbonne, Pau - Tarbes, PETR Comminges et Nestes et PETR d'Ariège.

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