"Il nous manque 35% de clientèle étrangère", regrette Vincent Garel, conseiller régional et président du comité régional du tourisme d'Occitanie. Pour tenir cette comparaison, l'élu s'appuie sur les rapports d'activité des professionnels du tourisme de la région en 2021, par rapport à ceux de 2019. L'exemple le plus marquant de cette fuite en avant des touristes étrangers dans la région est la cité mariale de Lourdes et son tourisme de pèlerinage, où le territoire a perdu plus de trois quarts de son activité touristique en l'espace de quelques mois.
Pour séduire à nouveau cette clientèle, au pouvoir d'achat supérieur généralement à celui d'un groupe de touristes français, le CRTL a mené une action d'envergure à la mi-mars. L'organisme régional a fait venir à Toulouse, le temps d'un colloque, une centaine de voyagistes (autocaristes, tours opérateurs et agences de voyages) qui oeuvrent auprès des touristes étrangers et limitrophes de la France, ainsi qu'une quinzaine de CE de grands groupes. En amont, ces représentants ont pu découvrir le territoire de l'Occitanie et ses aspects touristiques à travers huit circuits découvertes le week-end précédant ce colloque.
"En Occitanie, le tourisme repart bien, mais pour les groupes c'est plus compliqué. Cette tranche de l'activité des professionnels du tourisme a été touchée par des contraintes sanitaires particulièrement importantes. Et nous sommes la première région de France à organiser à nouveau cet événement d'échanges professionnels pour les groupes", commente Vincent Garel.
Relancer la venue de groupes
Pour la relancer, ces professionnels, dont la clientèle intéresse particulièrement l'Occitanie, ont été mis en relation par le CRTL de la région avec une centaine de prestataires touristiques du territoire (hôteliers, lieux de visites et activités diverses, offices de tourisme). "Notre objectif est de ramener de l'activité à nos professionnels locaux en favorisant la mise en relation avec des voyagistes", explique Vincent Garel.
Ainsi, lundi 14 mars, 2.000 rendez-vous BtoB d'une quinzaine de minutes étaient déjà programmés en amont de cet événement qui s'est déroule au coeur de l'arche Marengo à Toulouse. "Les professionnels venus rencontrer nos prestataires peuvent effectuer jusqu'à 17 rendez-vous dans la journée, mais nous estimons qu'ils peuvent doubler ce chiffre grâce aux moments de battement comme la pause déjeuner", explique une personne du CRTL chargée de l'organisation de la journée.
Sur la précédente édition de ce rendez-vous, en 2019, celle-ci avait permis d'attirer un millier de groupes dans la région Occitanie, soit 180.000 personnes, pour environ 500.000 nuitées touristiques consommées. Pour l'édition 2022, la structure connectée au conseil régional espère secrètement faire aussi bien en termes de retombées économiques dans ce contexte de relance, sans pour autant que la crise sanitaire ait disparu. Surtout que les professionnels présents ne préparent pas 2022, mais plutôt 2023.
"Nous sommes là pour concocter des circuits à la semaine ou des produits à la journée voire des thématiques autour du voyage durable, dans le cadre de notre catalogue pour 2023", témoigne le directeur général d'un tour opérateur qui travaille auprès de clientèles belge, suisse et japonaise. "En tant que spécialiste de la France sur le marché allemand, nous sommes ici pour construire l'offre de 2023 en renouvelant nos circuits et pourquoi pas changer certains hôtels pour apporter de la nouveauté", commente une commerciale de Touren Tourisme dont 70% de l'offre est basée sur l'Occitanie. Autre exemple, un autocariste belge, qui a fait voyagé 30.000 personnes en 2019, est venu à cet événement toulousain avec l'objectif de développer une offre de City breaks autour de certains lieux clés de la région comme le Canal du Midi, Toulouse, le Gers, les Pyrénées ou encore Lourdes.
Coupe du monde de rugby, une opportunité
Bien que l'Occitanie vise la clientèle allemande, anglaise, néerlandaise, espagnole et belge, le territoire mise beaucoup sur la Coupe du Monde de rugby 2023, pour laquelle Toulouse va accueillir cinq matchs, mais pas que.
"Nous attendons l'officialisation en Occitanie de l'accueil de plusieurs camps de base de nations qualifiées. En s'appuyant la-dessus, l'idée est de faire de l'Occitanie le camp de base des supporters étrangers qui viendront en France pour suivre la compétition. Le discours sera 'venez séjourner sur cette terre de rugby en Occitanie pour ressentir l'esprit du rugby'", expose le président du CRTL d'Occitanie.
La structure prévoit ainsi de nombreuses actions de communication à destination des populations dont le pays aura un match à Toulouse, ou bien leur camp de base en Occitanie avant la fin de l'année 2022. L'année 2023 sera dédiée à la communication auprès de la clientèle française, sur cet événement. Mais au total, le CRTL va investir une enveloppe de 1,4 millions d'euros dès 2022 pour renforcer l'attractivité de la destination Occitanie. Pour ce faire, elle pourra notamment s'appuyer sur la signature récente de huit Contrats de destination, générant d'importantes subventions de la part de l'agence Atout France.
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