L'Andorre en discussion avec la France pour ses énergies renouvelables

Un groupe de travail rassemblant une centaine de représentants d'entreprises et d'institutionnels français et andorrans s'est retrouvé lundi 19 novembre à Toulouse. Son objectif, permettre aux entreprises françaises de contribuer à la transition énergétique de la principauté d'Andorre. Cette dernière veut réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 37% d'ici à 2030.
L'énergie photovoltaïque est encore anecdotique en Andorre.
L'énergie photovoltaïque est encore anecdotique en Andorre. (Crédits : Rémi Benoit)

La principauté d'Andorre s'affiche en ordre de marche vers la transition énergétique. Signataire de l'Accord de Paris sur le climat, l'État prévoit de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 37% d'ici à 2030. Ses efforts concerneront notamment le secteur de l'énergie.

Encaissée au milieu des Pyrénées avec peu d'ensoleillement mais aussi peu de vent, l'Andorre peut difficilement rendre rentable l'installation de panneaux solaires et d'éoliennes. La principauté produit donc à peine 17% de l'énergie dont elle a besoin. C'est une énergie d'origine essentiellement hydraulique, grâce à la Centrale hydroélectrique de Les Escaldes. Une part anecdotique de l'énergie provient de la biomasse et du photovoltaïque. Le reste est importé. La principauté est donc très dépendante des réseaux espagnols et français.

"Nos deux pays sont fortement engagés dans la transition énergétique, avec l'Accord de Paris, la loi sur la transition énergétique, le plan climat, et une loi pour la transition énergétique propre à Andorre. Avec 17% d'énergies renouvelables, l'Andorre a une marge de manœuvre extrêmement intéressante" a précisé Didier Kruger, directeur régional de la Dreal, lundi 19 novembre à l'occasion de la rencontre du groupe de travail franco-andorran sur la transition énergétique.

Une quarantaine d'entreprises représentées

Ce groupe a réuni une centaine de participants au centre international de conférences de Météo-France à Toulouse. Parmi eux, 65 représentaient une quarantaine d'entreprises françaises et 35 émanaient des institutions et des entreprises andorranes, dont Forces électriques d'Andorra, le fournisseur historique d'électricité.

"Nous souhaitons que les entreprises andorranes puissent rencontrer les sociétés françaises pour échanger sur des projets qui puissent aboutir sur des partenariats. Nous pensons que le savoir-faire français est intéressant pour nous car nous avons des objectifs de production d'énergie renouvelable très ambitieux et nous avons besoin que les choses se fassent très vite", explique Silvia Calvo Armengol, ministre de l'Environnement, de l'agriculture et du développement durable de la Principauté d'Andorre.

La mise en place de ce groupe de travail fait suite à une visite de Brune Poirson, secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire dans ce pays le 7 juillet dernier. Une déclaration d'intention avait alors été signée entre la Principauté d'Andorre et la France pour renforcer la collaboration entre les deux pays en matière de transition énergétique.

L'Occitanie veut être première région à énergie positive en 2050

Il faut dire que la France poursuit un objectif proche de celui d'Andorre, avec un objectif de 32% d'énergie renouvelable en 2030 et une première étape à 23% d'ici 2020. Mais de son coté, la Région Occitanie veut aller plus loin. Elle envisage d'être la première région d'Europe à énergie positive. Pour cela, elle devra notamment réduire de moitié la consommation d'énergie dans les habitations et multiplier par trois la production des énergies renouvelables. En 2017, 38% de la consommation électrique en Occitanie était renouvelable.

"L'Occitanie a des atouts pour atteindre ses objectifs. Il est plus facile de faire de l'éolien et du solaire dans une région où nous avons du soleil et du vent", relève Didier Kruger. C'est là un des obstacles auxquels doit faire face l'Andorre. C'est effectivement plus difficile pour l'éolien. Mais ils peuvent faire du photovoltaïque, et ils font déjà de l'hydraulique. Les atouts et les contraintes ne sont pas les mêmes".

Les premières conclusions du groupe de travail franco-andorran sur la transition énergétique sont attendues en début d'année 2019.

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