Industrie du futur : Emmanuel Macron lance à Figeac un appel à projets de 100 millions d'euros

Six mois après le lancement du plan Industrie du futur à Figeac par François Hollande, le ministre de l'Économie était dans le Lot ce lundi 12 octobre. Évoquant la nécessité d'une "renaissance industrielle", Emmanuel Macron a annoncé le lancement d'un appel à projets de 100 millions d'euros destiné à soutenir les PME qui investiront dans la fabrication additive, la robotique, les nouveaux matériaux composites ou encore la réalité augmentée. Il a été sifflé par des manifestants de la CGT scandant "Nous sommes tous des salariés d'Air France".
Emmanuel Macron à Figeac ce lundi 12 octobre

Emmanuel Macron en est persuadé, avec le plan Industrie du futur, "on peut tabler raisonnablement sur deux à trois points de PIB supplémentaires en France à long terme". Lancé par François Hollande en avril dernier à Figeac, le plan Industrie du futur a pour vocation d'acquérir d'ici 3 à 5 ans un leadership européen voire mondial dans trois domaines : la fabrication additive, la virtualisation de l'usine et les objets connectés, la réalité augmentée.

Un appel d'offres de 100 millions d'euros

Six mois après la venue de François Hollande, c'était donc au ministre de l'Économie et de l'industrie de venir ce lundi 12 octobre dans le Lot pour promouvoir ce plan. Emmanuel Macron s'est rendu dans la matinée près de Figeac chez le fabricant de ponts Matière puis, dans l'après-midi, sur le site de Whylot (moteurs électromagnétiques).

"Ces exemples montrent la nécessité, pour gagner la compétition internationale, d'investir et de se moderniser. La robotisation permet de produire plus vite et moins cher que les grands concurrents asiatiques. Mais il faut aussi investir en capital humain pour former des gens qui étaient soudeurs à programmer la soudure et surveiller la machine, avec des tâches également moins pénibles. L'entreprise Matière est en avance sur ce point puisqu'elle réalise plus de 60 % de son chiffre d'affaires à l'international. Dans un marché en souffrance, elle a dû aller chercher de la croissance à l'extérieur", a expliqué Emmanuel Macron.

En début d'après-midi, le ministre a annoncé par ailleurs le lancement d'un appel à projets de 100 millions d'euros. Mis en œuvre par le Commissariat général à l'investissement, il sera opéré par BPI France dans le cadre de ce plan Industrie du futur. Il vise notamment à développer la robotique, la fabrication additive, les nouveaux matériaux composites et la réalité augmentée. "Et d'autres appels d'offres suivront", a-t-il précisé lors d'une table ronde organisée à Figeac par Madeeli, l'agence du développement économique, de l'export et de l'innovation de Midi-Pyrénées.

Emmanuel Macron lors de la table ronde organisée par Madeeli © photo Rémi Benoit

"Ici, la mécanique et le spatial sont de bons contre exemples dans l'industrie française. Le Lot dispose d'un des leaders dans la mécanique grâce à sa proximité avec un grand pôle aéronautique et spatial à Toulouse et j'aimerais qu'il y ait beaucoup de Mécanic Vallée (pôle d'entreprises lotoises dans la mécanique, NDLR) en France", a-t-il déclaré devant un parterre d'industriels, de chefs d'entreprise et d'élus.

"Cela suppose d'organiser les filières. C'est de la responsabilité des grands donneurs d'ordre d'aller chercher les TPE et les PME et de les aider dans la montée en gamme et de ne pas laisser au bord de la route les sous-traitants. Sinon, les entreprises ne pourront pas se transformer, avec les conséquences que l'on imagine sur le plan de l'emploi."

Inauguration de la première maison des services au public

Le ministre de l'Économie a également profité de son déplacement à Bagnac-sur-Célé pour inaugurer la première maison des services au public en France dans un bureau de La Poste.

"Il s'agit de tisser un partenariat entre La Poste et d'autres opérateurs de services publics tels que la MSA, la Sécurité sociale, Pôle Emploi, EDF, GDF... Par sa présence, les agents vont permettre aux concitoyens d'avoir accès à tous ces services. La Poste doit s'adapter à un monde qui change. Dans quelques mois, grâce à la loi d'activité et de croissance, il sera possible ici de passer l'examen théorique du permis de conduire", a avancé Emmanuel Macron.

D'ici 2016, La Poste doit en installer 500 sur les 1 000 prévues en France.

"Nous sommes tous des salariés d'Air France"

En marge du déplacement du ministre, plusieurs dizaines de représentants syndicaux de la CGT se sont rassemblés à Figeac pour défendre les services publics. "Dans la région, des postes de gendarmes ont été supprimés, des écoles et des bureaux de poste ont fermé, on est en train de liquider les services publics", considère ainsi Jacques Montal, membre de la CGT et de l'association des usagers des services publics.

"Nous sommes tous des salariés d'Air France", ont aussi scandé les manifestants. Un des militants a brandi une chemise avec le slogan "Macron, la prochaine, c'est la tienne". Le cortège a sifflé le ministre à son arrivée.

cgt

Emmanuel Macron a été pris à parti par la CGT © photo Rémi Benoit

Emmanuel Macron a de son côté dénoncé une nouvelle fois les violences commises à l'encontre des dirigeants d'Air France lundi dernier : "Ce sont des individus isolés et ces agissements ont été condamnés par l'ensemble des organisations syndicales. La priorité aujourd'hui est au dialogue. Air France est face à des défis extrêmement importants face à la concurrence des compagnies à bas coût et des compagnies du Golfe. Il est fondamental que toutes les parties se parlent pour construire ensemble le meilleur plan possible."

Une relance des bourses régionales

Dans le cadre de la loi Macron, le gouvernement a demandé un rapport sur la pertinence de la relance de bourses à l'échelle régionale pour soutenir le financement des PME et des ETI. Mais, à Toulouse notamment, les professionnels de la bourse ne voient pas l'utilité d'une relance de ces bourses dans une économie aussi mondialisée.

Sur ce dossier, Emmanuel Macron nous a confié :

"Notre économie a besoin de plus de fonds propres et les fonds propres ne se trouvent pas uniquement chez les investisseurs institutionnels qui sont aujourd'hui soumis à des réglementations de plus en plus contraignantes. Je vois deux leviers de financement alternatifs : le crowdfunding, que nous avons encadré avec une loi pour protéger les épargnants, et, d'autre part, les bourses régionales que nous allons expérimenter. Elles permettront à des acteurs locaux de financer avec des fonds propres d'autres acteurs locaux pour leur propre développement. Il ne faut pas penser que tous les financements sont à Paris, ils sont dans les grands centres productifs régionaux."

A lire aussi : Emmanuel Macron a réagi à la polémique sur la privatisation de l'aéroport Toulouse-Blagnac et s'est exprimé sur les futures privatisations des aéroports de Nice et de Lyon.

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