Un ménage sur dix en vulnérabilité énergétique à Toulouse

Dans le Grand Bassin Toulousain, 11 % des ménages sont en situation de vulnérabilité énergétique, en 2015. C'est-à-dire qu’ils consacrent plus de 8 % de leurs revenus au chauffage de leur logement. Ceux occupant un logement ancien ou chauffé au fioul sont les plus exposés. Les ménages avec de faibles revenus, les personnes seules et les personnes âgées sont également impactés. Pour autant, les foyers d'Occitanie sont moins vulnérables sur le plan énergétique que ceux de l’ensemble des régions métropolitaines selon l'Insee.
Les ménages qui se chauffent au fioul sont particulièrement exposés à la vulnérabilité énergétique contrairement à ceux raccordés au gaz naturel.
Les ménages qui se chauffent au fioul sont particulièrement exposés à la vulnérabilité énergétique contrairement à ceux raccordés au gaz naturel. (Crédits : Pixabay.com - TBIT)

94 000. C'est le nombre de ménages en situation de vulnérabilité énergétique dans le Grand Bassin Toulousain, en 2015, selon une étude de l'Insee. Soit 11% des ménages, sur ces six départements d'Occitanie, qui affectent plus de 8 % de leurs ressources au chauffage de leur logement ainsi qu'à la production d'eau chaude sanitaire. Un pourcentage qui s'explique par divers facteurs qui, accumulés, alourdissent la facture énergétique. Parmi eux, l'ancienneté des logements.

"Les ménages occupant un logement ancien, souvent moins bien isolé, sont ceux dont les dépenses de chauffage grèvent le plus le budget. Dans le Grand Bassin Toulousain, la facture de chauffage moyenne d'un ménage occupant une maison de 100 à 120 m² s'établit à 1 200 euros par an pour une construction achevée après 1990, alors qu'elle dépasse 1 500 euros annuels pour une construction plus ancienne", indique l'Insee.

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Le mode de chauffage est également un facteur important. Les ménages qui se chauffent au fioul sont particulièrement exposés alors que ceux raccordés au gaz naturel sont peu vulnérables. Ce mode de chauffage ayant un coût modéré. Le chauffage électrique, dont le prix reste élevé, est surtout présent dans des logements récents qui ont une meilleure isolation, ce qui limite la consommation d'énergie. Le chauffage urbain est le plus économique. Malgré tout, 17 % des ménages utilisant cette énergie ont des dépenses conséquentes de chauffage, au regard de leur budget.

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"Ce mode de chauffage alimente des quartiers où réside une proportion importante de ménages pauvres. À Toulouse, c'est notamment le cas de l'usine d'incinération des déchets et ordures ménagères du Mirail qui chauffe 13 000 logements, dont des quartiers défavorisés comme Le Mirail, Bagatelle, Papus et La Faourette. Dans le Grand Bassin Toulousain, un tiers des utilisateurs de cette source de chaleur vivent sous le seuil de pauvreté", explique l'institut de statistiques.

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Les ménages pauvres et les personnes seules particulièrement exposés

En plus de la qualité de l'habitat et du mode de chauffage, le profil du ménage explique ce pourcentage de foyers en situation de vulnérabilité énergétique. En effet, les personnes seules sont particulièrement vulnérables puisque deux sur dix ont des dépenses de chauffage qui pèsent fortement dans leur budget. C'est aussi le cas des familles monoparentales qui, comme les personnes seules, n'ont qu'un seul revenu pour payer leurs factures (12 % de familles vulnérables). Les personnes âgées sont également exposées. Après 75 ans, le chauffage impacte le budget de 21 % des ménages et de 31 % des personnes vivant seules.

"Ces dernières occupent plus souvent de grands logements, plutôt anciens, initialement prévus pour accueillir une famille (conjoint, enfants). Les dépenses énergétiques pèsent alors fortement sur des revenus par ailleurs diminués (pension de retraite ou de réversion, minimum vieillesse)", indique l'Insee.

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Les ménages moins vulnérables en Occitanie qu'en France métropolitaine

Malgré tout, avec 13 % de ménages vulnérables sur le plan énergétique, les ménages d'Occitanie sont moins vulnérables sur le plan énergétique que ceux de l'ensemble des régions métropolitaines. Ils sont 13 % contre 15 %. En 2015, les ménages occitans dépensent en moyenne 1 218 euros par an pour se chauffer, soit 200 euros de moins que dans l'ensemble des régions.

"Cette situation s'explique par des dépenses de chauffage moindres dans la région, et non par le niveau de vie des ménages, inférieur à la moyenne nationale. La facture énergétique en Occitanie est la troisième plus basse, après la Corse et Provence-Alpes-Côte d'Azur", explique l'institut national.

Dans la région, la performance énergétique des logements est également meilleure. 15 % des logements sont énergivores (classe F ou G), contre 26 % sur l'ensemble du territoire métropolitain. Et, 28 % sont très économes (classe A, B ou C) contre 19 % au plan national.

"D'une part, l'habitat y est plus récent, en lien avec le dynamisme démographique de la région : un logement sur quatre a été construit après 2000, contre un sur cinq en métropole. D'autre part, l'Occitanie bénéficie de températures plus douces, grâce à l'influence des climats méditerranéen et océanique", détaille l'étude de l'Insee.

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Après le chauffage, c'est le carburant qui pèse le plus dans les dépenses des ménages résidant en France métropolitaine. 10 % des ménages ont des frais très élevés par rapport à leur budget pour leurs trajets en voiture les plus contraints (aller au travail, faire des achats ou accéder à certains services). Au total, 22 % des ménages sont en situation de vulnérabilité énergétique pour l'une ou l'autre de ces consommations, soit 5,9 millions de ménages dans le pays, selon une autre étude de l'Insee.

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Commentaires 3
à écrit le 07/01/2020 à 11:21
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Bonjour , prendre Toulouse comme référence en matière de précarité énergétique me semble un raccourci un peu facile et méprisant pour d'autres régions tout aussi concernées ! Habitant le nord Haute-Vienne , je chauffe au fioul une maison , ancienn...

à écrit le 07/01/2020 à 7:35
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Avec la reforme des retraites la majorité des retraités Sera dans ce cas. D autant plus qu on est frileux avec l age et les veuves à 1000 euros par mois auront une fin de vie de misere. Liberalisation de l energie pour appauvrir les gens et ce n est ...

à écrit le 07/01/2020 à 6:10
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C est pour ça que les parisiens sont complètement hors système, à mettre des taxes abusivement sur le gaz le fioul et l électricité dans tous les sens à la fin les gens se caillent les miches chez eux, ça ambiance le débat! Merci qui? La répressi...

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