L'entreprise nantaise Raimond a été retenue pour prendre le relai sur le chantier de couverture du musée Aeroscopia, à Blagnac, après la faillite de l'entreprise Antonagelli. Le chantier accuse un retard de 4 mois et un surcoût de 370 000 euros. Bernard Keller, maire de Blagnac et porteur du projet, réfute les accusations de « dérives financières » soutenues par une partie de l'opposition municipale et annonce la reprise des travaux pour le 10 septembre. Interview.

Pourquoi avoir choisi l'entreprise Raimond pour reprendre le chantier ?
Nous avons réalisé, avec Oppidea qui est maître d'ouvrage, des consultations auprès des entreprises qui avaient répondu au premier appel d'offres. Quatre étaient donc susceptibles de répondre. Deux entreprises ont rapidement jeté l'éponge car l'une des exigences était la reprise des travaux au mois de septembre. L'offre la mieux disante émanait de l'entreprise Raimond et c'est une grande satisfaction d'avoir trouvé rapidement une entreprise pouvant reprendre le chantier dans de bonnes conditions.

Vous avez choisi de ne pas lancer un nouvel appel d'offres. Pour quelle raison ?
Cela ne me semblait pas responsable, autant d'un point de vue financier que sur le calendrier. Si j'avais lancé un nouvel appel d'offres, le chantier aurait eu 6 mois de retard supplémentaires. J'ai pris le risque de passer par une procédure accélérée, du fait des problèmes sur la structure du musée. Il y avait en effet des risques de chute de débris de laine de verre issus de la sous-couche qui pouvait se retrouver sur la rocade ou sur les pistes de l'aéroport.

Quelles seront les conséquences en terme de coût et de délai ?
C'est un chantier d'environ 16 à 17 M€ financé par la Ville de Blagnac, Toulouse Métropole, le Département, Airbus et la Région, qui a prévu de rajouter 800.000 euros supplémentaires au titre du programme de développement État-région. Sur ce type de chantier, il y a toujours des surcoûts, qui sont à l'heure actuelle de 370.000 euros. Ce surcoût ne sera pas entièrement assuré par la Ville. En terme de délai, j'ai toujours été prudent. Je pense que l'on peut raisonnablement penser que l'ouverture aura lieu en juin ou juillet 2014 de façon à ce que le délégataire puisse profiter de l'été pour lancer les visites. L'inauguration aurait alors lieu en automne.

Que répondez-vous à ceux qui parlent de dérive financière ?
C'est un grand projet qui marque l'identité de toute la région Midi-Pyrénées et de l'agglomération toulousaine, que l'on attend depuis 30 ans. Il y a toujours des surprises lorsque l'on se lance dans des projets comme celui-ci. Mais je trouve assez maladroit qu'une partie de l'opposition vienne nous chatouiller au moment où EADS vient s'installer à Blagnac et prendre le nom d'Airbus, qui est une fierté européenne, comme l'a rappelé Laurent Fabius la semaine dernière. Ce musée rappelle la fixation historique d'Airbus à Blagnac. Je sais qu'une partie de l'opposition utilise ce sujet en vue des municipales mais je n'ai aucune inquiétude. Je pense que les Blagnacais m'en auraient davantage voulu si j'avais tergiversé.

Quand est prévue la reprise effective des travaux ?
Tout est prévu pour que le chantier reprenne le 10 septembre. Je considère qu'il s'agit d'une première tranche du musée. Dans la décennie qui vient, il faudra lancer une deuxième tranche afin de couvrir un A320, un A340, un A380...

Propos recueilli par Paul Périé
© photo Rémi Benoit