Quel est l'impact du confinement sur la qualité de l'air d'Occitanie ?

La France traverse actuellement une période inédite de crise sanitaire liée au Covid-19. Avec le confinement de la population et le ralentissement de l’activité et en particulier des déplacements, quelles sont les conséquences sur la qualité de l’air dans la région ? Atmo Occitanie, l'association qui observe et mesure la qualité de l'air sur le territoire, fait un bilan de la première semaine du confinement écoulée. Les détails.
Jusqu'à 70 % de NO2 en moins à proximité du trafic routier.
Jusqu'à 70 % de NO2 en moins à proximité du trafic routier. (Crédits : CC)

Le confinement améliore la qualité de l'air en Occitanie. Depuis la mise en place des premières mesures du gouvernement pour limiter les déplacements, lundi 16 mars (fermeture des écoles, commerces non indispensables, etc.) et le début du confinement, mardi 17 mars, Atmo Occitanie a pu observer une diminution des concentrations de dioxyde d'azote à proximité des voies de circulation dans la région. Ainsi, lors de la semaine 12 de 2020, ces concentrations sont largement inférieures qu'à celles enregistrées sur la même période au cours des années 2017, 2018 et 2019. Pour rappel, avec une contribution à 67% des émissions régionales, les transports sont la provenance majoritaire en termes d'émissions d'oxydes d'azote.

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(Source : Atmo Occitanie)

Comme le démontre le graphique ci-dessus, durant la première semaine de confinement, la concentration de NO2 dans l'air près du trafic routier est, selon le jour de la semaine, entre 11 % et 76 % plus faible qu'en 2017, 2018 et 2019 à la même date.

Bien que plus progressive, une diminution du dioxyde d'azote est également observable dans les zones urbaines. Les concentrations ont baissé petit à petit au cours de la semaine pour atteindre une chute de 75% le samedi 21 mars 2020, par rapport à la situation observée en moyenne pour cette même journée au cours des 3 dernières années.

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(Source : Atmo Occitanie)

Pas d'impact sur la concentration en particules et la pollution à l'ozone

Toujours d'après l'association qui mesure la qualité de l'air de la région Occitanie, l'impact du confinement, sur les concentrations en particules fines (PM2,5) n'est pas visible sur cette première semaine. Leur niveau qui "reste très faible" selon Atmo Occitanie, a augmenté durant la première semaine de confinement par rapport à la même période au cours des années 2017, 2018 et 2019, d'après les deux graphiques ci-dessous. Et ce, que ce soit dans les zones près du trafic routier ou dans le secteur résidentiel qui contribue à près de la moitié des émissions totales de particules en fines (PM2.5) à l'échelle régionale, au travers notamment des dispositifs de chauffage.

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Les concentrations hebdomadaires en proximité trafic routier sur la région lors de la semaine n°12 (2020) et en moyenne sur cette même période au cours des années 2017, 2018 et 2019. (Source : Atmo Occitanie)

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Les concentrations hebdomadaires en milieu urbain sur la région lors de la semaine n°12 (2020) et en moyenne sur cette même période au cours des années 2017, 2018 et 2019. (Source : Atmo Occitanie)

Cependant, l'augmentation de particules fines n'est pas due au confinement. Deux situations particulières observées en Occitanie lors de cette semaine 12 empêchent d'évaluer son impact sur les concentrations de particules PM2,5. Premièrement, en début de semaine (de mardi 17 mars à jeudi 19 mars), la région Occitanie a été marquée par la présence dans l'air de particules sahariennes apportées par les masses d'air. Deuxièmement, en fin de semaine, les conditions météorologiques ont favorisé la formation de particules secondaires qui ont contribué à l'augmentation des concentrations de particules dans l'air ambiant.

En ce qui concerne la pollution à l'ozone, il est pour l'heure difficile de conclure sur l'impact de la diminution de l'activité sur la concentration d'ozone dans l'air cette première semaine, en raison de la forte influence des conditions météorologiques et des émissions de polluants précurseurs de l'ozone dans l'atmosphère, selon le rapport.

Une analyse similaire sur les différents impacts atmosphériques du confinement sera renouvelée dans les semaines à venir par l'observatoire.

Lire aussi : L'aéroport de Toulouse ne pollue pas, ou presque...

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