François Auque, Astrium : « Le carnet de commandes s'élève à 15 milliards d'euros »

François Auque, PDG d'Astrium, était le 27 juin à Toulouse l'invité du Club Galaxie. Avant d'intervenir devant 200 personnes représentant le secteur spatial toulousain, il a répondu à nos questions. Quels sont les résultats d'Astrium pour les 6 premiers mois de 2011 ?

François Auque, PDG d'Astrium, était le 27 juin à Toulouse l'invité du Club Galaxie. Avant d'intervenir devant 200 personnes représentant le secteur spatial toulousain, il a répondu à nos questions.

Quels sont les résultats d'Astrium pour les 6 premiers mois de 2011 ?
Les prises de commandes d'Astrium ont atteint 781 millions d'euros au premier trimestre (T1 2010 : 1 234 millions d'euros). Ces commandes comprennent deux contrats à l'export, dont l'un concerne un satellite d'observation de la terre pour le Vietnam et l'autre un contrat d'équipement pour le centre d'essais et d'intégration de satellites du Kazakhstan. En 2010, Astrium a réalisé un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros. En 2011, je pense que nous serons un petit peu en dessous.
Parmi les événements qui ont marqué le premier semestre, il faut noter dans le domaine du transport spatial le succès extraordinaire du cargo spatial ATV 2 qui a fini sa mission pendant le salon du Bourget. A noter aussi la montée en puissance des travaux sur Ariane 5 ME qui pourra mettre en orbite 12 tonnes au lieu de 10 à l'horizon 2016. Sans compter le segment sol de Galileo signé pendant Le Bourget.

Où en est le programme Galileo ?
Nous allons lancer le 20 octobre les premiers satellites Galileo. A partir de ce moment-là, la Commission européenne et l'ESA ouvriront la compétition pour le deuxième lot de satellites Galileo.

Quel est le niveau du carnet de commandes ?
Fin mars 2011, le carnet de commandes d'Astrium s'élevait à 15,3 milliards d'euros, soit plus de trois ans de chiffre d'affaires.


De nouvelles commandes concernent-elles Toulouse ?
Le site de Toulouse qui est le plus important d'Astrium sera directement concerné par le contrat remporté en juin avec la Malaisie pour le satellite MEASAT-3b, un satellite de télécommunication qui doublera la capacité actuelle en bande Ku exploité par MEASAT.

L'aéronautique vit une époque d'euphorie. Ce n'est pas le cas du spatial...
Le spatial est beaucoup plus lié à la conjoncture que l'aéronautique car 70% de l'activité se fait pour le compte des gouvernements. Les 30% restant sont des satellites de télécoms dont les commandes sont dépendantes du dollar. Par ailleurs, nous avons réussi à développer des activités de services (20% de notre chiffre d'affaires). Ils sont notre moteur de croissance en observation de la Terre (Infoterra, Spot Image) et en télécoms militaires. Grâce aux services, nous sommes moins exposés à la conjoncture. Le revers de cela, c'est qu'il y a peu de croissance. En Europe, les contraintes budgétaires sont telles que nos budgets n'augmentent pas alors qu'ils augmentent partout ailleurs dans le monde.

Quelles solutions pour contrer l'émergence de nouveaux concurrents
les acteurs émergents ?
Il y a partout dans le monde des pays qui ont les ambitions spatiales que l'Europe avait dans les années 50 qui ont de l'argent et qui veulent développer leurs propres industries ! Imaginez que le budget spatial de l'Inde était en hausse de 48% les deux dernières années. Donc nous ne pouvons pas maintenir notre position sans le soutien très fort de nos gouvernements.


Propos recueillis par Emmanuelle Durand-Rodriguez



-François Auque, 54 ans, est président d'Astrium depuis décembre 2008. Né à Mazamet (Tarn), il fête ce mois-ci ses 20 ans dans le secteur spatial. Directeur financier d'Aerospatiale en 1991, il a successivement travaillé pour Aerospatiale Matra, EADS et Astrium. Membre du comité exécutif d'EADS, il est également coordinateur entre la Division Astrium et la Division Défense.

-Astrium qui a réalisé 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2010 compte 3 divisions : Space Transportation (transport spatial et infrastructures orbitales), Satellites et Services. La filiale d'EADS compte plus de 15 000 employés essentiellement en France, Allemagne, Royaume-Uni, Espagne et Pays-Bas. 3500 travaillent sur le site de Toulouse qui compte 7 salles blanches d'une superficie totale de 15 000 m2. Plus de 100 satellites ont été réalisés à Toulouse.

-Le Club Galaxie rassemble 63 entreprises essentiellement du secteur spatial. Créé en 2008, le club est présidé par Jean-Pierre Madier est co-dirigeant de l'entreprise Magellium. En Midi-Pyrénées, le secteur spatial regroupe 380 entreprises et compte 12 000 emplois, soit 50 % des emplois du secteur en France.

En photo : Sébastien Poncin, François Auque et Jean-Pierre Madier (Crédit Rémi Benoit)

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