Le mécénat pour sauver le Canal du Midi doit rapporter 30 M€ en 15 ans, l'objectif 2013 a été atteint

L'abattage et la replantation des platanes malades du Canal du Midi ne fait que commencer. Le plan de sauvetage établi par Voies Navigables de France s'étale sur 15 ans et va nécessiter un coût total de 200 M€. Un tiers de cette somme sera procuré par des financements innovants au sein desquels s'inscrit une campagne de mécénat lancée en 2013, la plus vaste de France. Point d'étape.
Le Canal du Midi, à Toulouse. © photo Fred Marie

Qu'est-ce qui peut bien provoquer l'abattage imminent de 15.000 arbres sur les bords du Canal du Midi ? La réponse est le chancre coloré, maladie incurable causée par un champignon microscopique qui décime les platanes. 200 M€ seront nécessaires afin de financer la campagne d'abattage et de replantation des platanes, échelonnée sur 15 ans. Si l'État et les collectivités territoriales prennent en charge un tiers de cette somme chacun, un tiers devra également être apporté par des "financements innovants". C'est pourquoi Voies Navigables de France a lancé en août 2013 une grande campagne de mécénat, dirigée vers 3 axes : le grand public (dons jusqu'à 2.500 €), les donateurs intermédiaires et les grands donateurs (dons supérieurs à 50.000 €). L'objectif de dons a été atteint pour 2013 avec 330.000 € récoltés.

Un club des entreprises mécènes a vu le jour

"Les trois axes de la campagne sont concomitants, explique Pascal Vinet, chargé de mission au sein de la mission mécénat. Chacun peut donc y participer." Le tissu économique des régions Aquitaine, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées est particulièrement ciblé. Pour preuve, un club des entreprises mécènes a vu le jour en décembre 2013, sous l'impulsion de René Bouscatel, président du Stade Toulousain. Près de 25 entreprises ont déjà rejoint le club et apporté leur soutien à cette campagne de "mécénat croisé", alliant "intérêts patrimoniaux, écologiques et économiques".

Pascal Vinet expose l'importance du Canal du Midi dans les régions qu'il parcourt : "c'est une œuvre d'art, une vitrine au niveau national et international. Et le platane est son emblème." Le chargé de mission insiste également sur le poids économique du canal qui "transporte 500.000 touristes par an". "Il s'agit de fédérer les entreprises autour de ces enjeux et d'un vrai projet de proximité", conclut-il. Le mécénat étant d'autre part considéré par l'État comme acte philanthropique, il permet aux entreprises et particuliers donateurs de bénéficier en contrepartie d'une déduction fiscale.

Objectif 2 M€ de dons par an

Les donateurs individuels ainsi que le club des entreprises mécènes ont jusqu'alors permis de récolter 330.000 €. "L'objectif de collecte a été atteint en 2013", rapporte Pascal Vinet qui se dit "enthousiaste" quant à la réussite de la campagne. "L'objectif est de réunir 2 millions d'euros par an dans les années futures, sur les 3 axes de mécénat", détaille-t-il. L'accent est notamment mis sur la communication pour créer "une prise de conscience et une implication". C'est pourquoi le site internet replantonslecanaldumidi.fr a vu le jour, tout comme le label de soutien "canal du Midi, c'est mon histoire aussi" ainsi que des urnes pour les micro-dons installées auprès de partenaires du tourisme.

L'éventualité d'un vaccin ?

L'hostilité de certains riverains face aux vagues d'abattage des arbres ainsi que l'éventualité d'un vaccin permettant de soigner les platanes est une contrainte avec laquelle Pascal Vinet doit composer. "Actuellement, il n'y a pas de vaccin. Un protocole scientifique comprenant plusieurs années de tests est en phase de signature. Dans le meilleur des cas, on ne pourra parler de traitement que vers la fin d'année 2017. La seule solution est d'abattre les arbres et de les brûler. Il est également important de communiquer sur les replantations." Les arbres replantés ne seront pas uniquement des platanes. "Sur 240 kilomètres, ce ne sont pas les mêmes paysages, différentes typologies d'arbres seront donc replantées, justifie Pascal Vinet. On ne sait pas encore quelle espèce sera majoritaire mais celle-ci ne dépassera pas 40 % des arbres replantés."

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