Journée pluvieuse, mais heureuse, pour Fabrice Brégier. Le CEO d'Airbus a annoncé ce lundi lors d'une conférence de presse un nouveau record de livraisons et de commandes en 2013. Au sein du Delivery Center d'Airbus à Colomiers, une centaine de journalistes a assisté à ce "show" annuel. L'année, riche en événements pour l'avionneur européen, a été résumée dans un film introductif rappelant les grandes étapes qui ont jalonné 2013 : la première commande de Japan Airlines, le premier vol de l'A350 XWB, le Salon du Bourget, la livraison de l'A400M, etc.
Devant des dizaines de caméras, et "all in english", Fabrice Brégier a donc révélé un bilan 2013 "au-delà des espérances", aux côtés de John Leahy, le directeur commercial de l'avionneur, Tom Williams, vice-président des Programmes Airbus, et Günter Butschek, directeur des opérations.



Record historique
626 appareils livrés à 93 clients, 1.619 commandes brutes : Airbus a dépassé ses objectifs en 2013, et bat son rival américain Boeing, pour établir la meilleure performance commerciale de l'histoire de l'aéronautique. "Ce sont des résultats fantastiques, qui confirment que le marché est très bien orienté", s'est félicité Fabrice Brégier. En effet, les livraisons d'appareils sont en hausse pour la 12e année consécutive (en 2013, 38 de plus qu'en 2012). Fin décembre, le carnet de commandes affichait 5.559 appareils d'une valeur de 809 milliards de dollars au prix catalogue, l'équivalent de 8 années de production.

"La tendance des clients à opter pour des appareils de plus grande capacité génère des résultats positifs", explique le patron d'Airbus. La part de marché d'Airbus sur les appareils de plus de 100 sièges s'élève en effet à 51 %. "Nous sommes leaders sur le marché des avions gros-porteurs et sur les monocouloirs", affirme Fabrice Brégier.

2013, année des "first time"
2013 a été l'année de la première commande émanant du Japon, mais aussi celle du premier vol de l'A350 XWB, à Toulouse, "le temps fort que je retiens de 2013", avoue Fabrice Brégier. La certification de l'appareil est prévue pour le 3e trimestre, et sa mise en service pour le 4e trimestre. "2014 sera sans conteste l'année de la première livraison de l'A350", complète le CEO. 2013 a également été marquée par la livraison de l'A400M à l'armée de l'air française, "une grande fierté".

Aucune baisse de régime prévue, Airbus prévoyant de livrer "au moins autant d'avions en 2014" que son record de livraisons de 2013, selon le directeur des opérations d'Airbus, Günter Butschek. 2014 verra le premier vol de l'A320neo, et sera par ailleurs 2014 l'année des augmentations... de prix ! Depuis le 1er janvier, Airbus a augmenté le tarif de tous ses appareils de 2,6 %. Pour s'offrir un A320neo, il faut désormais débourser 102,8 millions de dollars, prix catalogue.

Du travail pour les ingénieurs
La fin de l'année 2013 a été marquée à Toulouse par des inquiétudes concernant le secteur de l'ingénierie. L'absence de nouveaux programmes Airbus fait craindre à certaines entreprises régionales partenaires des pertes d'emplois. "Jusqu'à 7.000 emplois menacés", annonçait en décembre Luc Marta de Andrade, délégué régional Midi-Pyrénées de Syntec Numérique. "Les sociétés de services qui ont été fortement impliquées dans les grands programmes avions d'Airbus vont connaître une baisse de charge forte en 2014 et 2015", affirme quant à lui le cluster Digital Place dans sa dernière note de conjoncture. Interrogé sur le sujet, Fabrice Brégier a brièvement, mais clairement répondu : "nos équipes d'ingénieurs ne vont pas chômer, il y a encore du travail en développement sur nos appareils. Par ailleurs nous avons parfaitement anticipé cette légère baisse de régime avec nos partenaires, qui n'ont pas à être inquiets. Ceux qui le sont, ce sont les mauvais."

Airbus prévoit 1.000 recrutements (dont la moitié sur Toulouse) en 2014.

Sophie Arutunian

© photo Rémi Benoit

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Réaction de Pierre Cohen : "Je félicite les dirigeants et toutes leurs équipes pour cette formidable réussite. Près de 70 000 personnes sont employées par les donneurs d'ordre et les sous-traitants. Ce succès industriel dope l'activité locale et nous permet d'être toujours la région la plus exportatrice de France."