À Toulouse, Ascendance Flight développe un avion hybride avec décollage vertical

Implantée depuis peu à Toulouse, la startup Ascendance Flight Technologies développe un petit aéronef hybride dans un premier temps, tout électrique, capable de décoller à la verticale. Porté par quatre anciens ingénieurs d'Airbus qui ont travaillé sur le projet E-Fan, l'avion ATEA devrait faire une démonstration grandeur nature à l'occasion des JO de Paris, en 2024. Pour atteindre cet objectif, plusieurs dizaines de recrutements sont prévus dans la Ville rose.
Ascendance Flight Technologies présente son appareil ATEA, développé à Toulouse, comme une alternative à l'hélicoptère.
Ascendance Flight Technologies présente son appareil ATEA, développé à Toulouse, comme une alternative à l'hélicoptère. (Crédits : Ascendance Flight Technologies)

Le plan de relance national dédié à la filière aéronautique, mais aussi le plan Ader de la Région Occitanie, accordent une importance toute particulière à l'innovation et à l'avion décarboné, en réponse à la crise de la Covid-19. C'est donc sur cette vague qu'entend surfer la jeune entreprise Ascendance Flight Technologies. Créée en 2018, cette startup est portée par quatre anciens ingénieurs d'Airbus, qui ont exercé au sein du projet E-fan de l'avionneur, un petit transporteur électrique.

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"Nous ne réutilisons pas le patrimoine d'Airbus, nous sommes sur un nouveau projet. Au fil du temps, nous avons pris conscience que certaines technologies pouvaient avoir un impact sur l'aéronautique, en lien avec l'écologie. Nous espérons ainsi apporter notre pierre à l'édifice, dans ce long chemin vers un transport aérien plus propre, avec cette aventure entrepreneuriale", explique à La Tribune Jean-Christophe Lambert, co-fondateur et CEO d'Ascendance Flight Technologies.

Dès lors, avec Clément Dinel, Thibault Baldivia et Benoît Ferra, ils travaillent ensemble depuis 24 mois sur le projet ATEA. Ce dernier, qui se présente comme une alternative à l'hélicoptère, est en réalité un petit aéronef permettant une réduction des émissions en vol de 50% grâce à son système hybride.

"Il combine un système de batteries électriques pour la phase de décollage et un moteur thermique pour la phase de vol. C'est un compromis qui présente le double avantage de réduire au minimum les nuisances sonores et assure la recharge des batteries en vol, limitant ainsi le temps d'immobilisation au sol", détaille le dirigeant.

Premiers essais à taille réelle en 2022

Réalisé en composite, cet avion nouvelle génération peut transporter quatre personnes (dont le pilote) sur une distance de 150 kilomètres, à une vitesse de 200 km/h. De plus, ATEA présente la particularité de réaliser des décollages et atterrissages de manière verticale.

"Cette technologie peut être efficace dans des localisations où il y a des problématiques d'accessibilité. D'un autre point de vue, son agilité et sa capacité de charge utile de 450 kg peuvent être utiles dans le secteur du service médicalisé ou du transport de personnes par exemple", imagine Jean-Christophe Lambert.

Développé en partenariat avec l'Onera (Office national d'études et de recherches aérospatiales), ce nouvel appareil a déjà fait ses preuves lors d'une première phase d'essais en 2018, avec un prototype à l'échelle 1/6, "riche d'enseignements" selon le CEO d'Ascendance Flight Technologies.

"Nous travaillons d'ores-et-déjà sur une nouveau prototype, à l'échelle 1 cette fois-ci, qui sera totalement électrique dont nous espérons un premier vol à l'horizon 2022. Mais d'ici là, nous allons développer d'autres prototypes pour tester diverses technologies, notamment autour de l'hybridation. Notre volonté est d'accompagner le transport aérien dans sa transition", lance-t-il.

Des dizaines de recrutements à venir à Toulouse

Mais la première grande échéance calendaire de la jeune entreprise sera 2024 et les Jeux Olympiques de Paris, durant lesquels la startup compte faire voler son appareil.

"Ce sera une étape majeure en termes de visibilité et de pré-commercialisation mais cela ne sera pas une fin en soi. Néanmoins, celle-ci marquera la fin d'une période intense de R&D", commente Jean-Christophe Lambert.

Et pour mener à bien cette période cruciale de R&D, Ascendance Flight Technologies a fait le choix de quitter la région parisienne et de venir s'installer à Toulouse, au Village by CA, tout en étant accompagné par l'incubateur régional Nubbo. À terme, il est prévu que l'entreprise s'installe sur l'aérodrome de Muret-Lherm pour mener à bien ses essais.

"Nous avions un besoin d'évoluer dans notre implantation afin de réaliser davantage d'essais et à Toulouse, il y a des infrastructures qui le permettent sans parler des compétences qui s'y trouvent grâce à un riche tissu académique".

Ce qui tombe bien pour l'entreprise néo-toulousaine car elle prévoit de recruter prochainement une dizaine de personnes, principalement en ingénierie mais aussi en commercial. Par ailleurs, si la douzaine de salariés actuellement dans les rangs d'Ascendance Flight Technologies ont fait le déménagement de Paris jusqu'à Toulouse, les dirigeants prévoient d'être plus de 50 d'ici 2022.

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Commentaires 4
à écrit le 16/07/2020 à 18:29
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il faudrait plutôt peu d'avions mais très gros, bien remplis et conçus uniquement pour aller loin, il faudrait que la plupart des liaisons continentales puisse être assurées par le train et surtout il faudrait concéder plus de temps aux déplacement. ...

à écrit le 16/07/2020 à 14:38
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Avec un moteur thermique à haute technicité peu gourmand et performant pour compléter c'est une très bonne idée à lancer en effet. Le décollage vertical lui mine de rien ferait beaucoup de bien si tous les avions en étaient équipés permettant de ...

à écrit le 16/07/2020 à 8:44
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Le décollage vertical, cela fait 75 ans qu'on en parle pour les militaires, les longues pistes bétonnées pour les appareil à réaction étant jugées trop vulnérables. Et cela fait aussi 75 ans qu'on s'en passe, parce que cela coûte très cher, et va de ...

à écrit le 16/07/2020 à 2:57
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Ces strartups sont séduisantes mais ne sont que des pompes à subventions qui s'éteignent quand la réalité apparaît au grand jour. On prend toujours comme alibi des ingénieurs d' un constructeur bien connu, une jolie maquette, et comme pour le sea bub...

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