LGV Bordeaux-Toulouse : avis positif du Conseil d'État, mais toujours pas de financement

Après l'avis favorable du Conseil d'État, la publication de la déclaration d'utilité publique pour la LGV Bordeaux-Toulouse est prévue d'ici au 8 juin. Cette décision marque une avancée cruciale pour lancer les travaux de la ligne à grande vitesse. Mais la question du financement reste entière.
Les travaux devaient commencer en 2017 pour une mise en service à l'horizon 2024

Le secrétaire d'État chargé des Transports Alain Vidalies a annoncé ce mercredi 25 mai que le Conseil d'État a émis un avis favorable "au projet de décret déclarant d'utilité publique les travaux nécessaires à la réalisation des lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax". Le ministère précise que cette "étape majeure ouvre la voie à la signature et à la publication de la déclaration d'utilité publique, qui interviendra avant le 8 juin".

Pour rappel, la construction de la LGV doit relier Toulouse et Bordeaux en 1h05 et ramènerait Toulouse à 3h15 de Paris, contre plus de cinq heures actuellement, nécessite 9,2 milliards d'euros d'investissement (en comptant l'aménagement des gares de Bordeaux et Toulouse). Les travaux doivent commencer en 2017 pour une mise en service à l'horizon 2024.

La question du financement reste entière

Le 30 mars 2015, la commission d'enquête publique a émis un avis défavorable sur le projet. Dans ce rapport, les commissaires estiment que la construction de la LGV présente "une rentabilité socio-économique faiblement positive" et que les retombées économiques "favoriseront essentiellement les deux grandes métropoles" Bordeaux et Toulouse.

Par ailleurs, le problème du financement reste entier.

À l'origine du projet en 2008, 58 collectivités locales ont donné leur accord de principe. Le deal était clair : les collectivités de Midi-Pyrénées s'engageaient à financer la première tranche de travaux, soit la construction de la ligne entre Tours et Bordeaux, en contrepartie du prolongement de la LGV jusqu'à Toulouse.

Mais, dès 2012, le Lot-et-Garonne et le Gers ont annoncé se retirer du projet pour des raisons budgétaires. Sur les 35 collectivités qui ont accepté de financer le tronçon Tours-Bordeaux, seule une dizaine est à jour dans les versements. Les autres ont préféré geler leur participation au projet. C'est le cas notamment du Conseil départemental de Haute-Garonne, qui devait verser 500 millions d'euros.

"Nous avons changé d'époque. Les anciens accords paraissent aujourd'hui aberrants et relèvent du grand délire. Nous n'allons pas financer une ligne Tours-Bordeaux sans avoir l'assurance que le TGV arrive à Toulouse, a déclaré fin mars Georges Méric, son président. D'autre part, avec la réforme territoriale, la compétence transports n'est plus du ressort du Département mais de la Région. Si j'ai le choix entre financer six collèges neufs et donner 200 millions pour la LGV, je privilégierais d'abord les collèges."

De son côté, le président de Toulouse Métropole Jean-Luc Moudenc a expliqué le 23 mai à La Tribune Toulouse :

"La DUP qui doit être prise prochainement est un acte juridique fondamental. Par ailleurs, il y a une convergence entre Carole Delga, Georges Méric et moi-même pour demander à l'État - une fois qu'il aura annoncé la DUP - de réunir les principaux financeurs de la LGV pour actualiser et consolider le plan de financement. Cette convergence politique est forte et nouvelle et elle devrait amener l'État a ouvrir cette discussion qu'il refuse depuis plusieurs années."

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Commentaire 1
à écrit le 26/05/2016 à 15:21
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Quelle honte cette ligne Paris Toulouse. Aujourd'hui : 8h00 en classique, pire que tu transport à bestiaux et 5h30 en "TGV" pour quasiment 100 € l'aller. Pour aller en Chine, il faut 10 heures d'avion. Il est incompréhensible qu'il n'y ait des...

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