Polémique autour des futurs bâtiments de Sciences-Po Toulouse. Le directeur de l'école réagit.

Le président de l'Université de Toulouse et le directeur de l'IEP rencontrent demain le maire de Toulouse au sujet de la relocalisation de l'IEP sur le site du Bazacle. La municipalité a en effet émis un avis défavorable au projet. Ce dernier, qui prévoit la réhabilitation de l'ancien site EDF et la construction d'un nouveau bâtiment, a déjà suscité la désapprobation des riverains. Avant la réunion demain, interview du directeur de Sciences-Po Toulouse, Philippe Raimbault.
Philippe Raimbault, directeur de l'IEP



Quelle a été votre réaction après l'annonce de l'avis défavorable émis par la Mairie sur le déménagement au Bazacle ?

C'est avant tout une grande surprise, on ne s'attendait pas à cet avis défavorable. On a l'habitude d'avoir un dialogue constant avec la Communauté urbaine, mais on ne s'attendait vraiment pas à cet avis négatif. Nous allons rencontrer le maire mercredi matin et nous espérons vivement que nous allons pouvoir permettre au projet d'avancer et de se concrétiser.

Quel a été votre sentiment à l'annonce de cette nouvelle ?
Mon sentiment, c'est une certaine perplexité et une pointe d'inquiétude car pour l'instant nous n'avons pas de solutions...

Pourquoi cet avis défavorable ?

Le reproche porte essentiellement sur des considérations d'ordre esthétiques. Ce qui est reproché c'est que le projet architectural s'insère mal dans l'environnement du quai Saint-Pierre.

Les riverains se sont opposés au projet. Pouvez-vous nous réexpliquer la chronologie ?

La chronologie est simple. Après un appel d'offres, le cabinet toulousain GGR architectes (Gouwy-Grima-Rames) a été sélectionné, en avril 2013. Dès le mois de mai ou juin, nous avons rencontré les riverains pour leur présenter le projet et prendre en compte leurs remarques, ce qui est normal dans un tel processus. Ensuite, nous leur avons alors présenté 3 amendements. Le premier : baisser d'un étage le nouveau bâtiment qui sera construit aux côtés des bâtiments déjà existants. Le deuxième amendement : s'éloigner de leurs propres bâtiments. Initialement, il était prévu que nous construisons les locaux à 2,50 m. Après révision ils sont à 7,60 m. Le troisième amendement : revoir la façade de la partie moderne du bâtiment qui ne leur plaisait pas et qui, selon eux, ressemblait à un radiateur.
Avec ces modifications, l'IEP perdait 500 m2 ce qui, pour moi, est une concession qui n'est pas négligeable. Certains riverains avaient d'ailleurs reconnu les efforts concédés et étaient prêts à accepter le projet. Pourtant, en septembre 2013, alors que nous avions présenté le projet amendé aux riverains, un noyau dur de riverains toujours opposés au projet ont déposé une pétition pour le contester. Ils l'ont déposé auprès de la mairie toulousaine, du préfet de Toulouse, de la ministre de la Culture et même de la rectrice. Ce qu'il faut préciser c'est que leur pétition est basée sur la proposition initiale et non pas sur la deuxième proposition. On a eu l'impression de ne pas être dans le dialogue avec ces riverains là, c'est pourquoi en décembre 2013, nous avons déposé le permis de construire auprès de la préfecture, basée sur la proposition amendée que nous avions formulée.

Qu'attendez-vous de cette rencontre avec le maire demain ?

Nous voulons avant tout comprendre. Nous avons déjà modifié le projet suite à la plainte des riverains mais, si le refus est lié à l'esthétisme du bâtiment, nous sommes prêts à encore revenir dessus et proposer de nouvelles modifications.

Quelles sont les alternatives possibles si jamais l'État refuse le permis de construire ?
Des alternatives ? Aujourd'hui, je n'en ai pas. J'ai 1.800 étudiants qui seront à la rue en septembre 2016 car les locaux actuels ne sont plus aux normes. J'espère que la Mairie aura des alternatives à nous proposer mercredi. Si elles sont sérieuses, nous sommes prêts à les étudier.

Propos recueillis par Émilie Lauria
© photo DR

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