"La tentative de municipalisation du scrutin a fait 'pschitt'." Interview du candidat sortant, le PS Jean-Jacques Mirassou

Candidat sortant sur le canton de Toulouse 9, en binôme avec Marie-Dominique Vezian, le socialiste Jean-Jacques Mirassou est arrivé en tête du 1er tour avec 35,55 % des voix. Confiant dans sa réélection, il entend poursuivre la politique de Pierre Izard, dont il s'estime un successeur "aux épaules assez larges" pour gérer le Département.

Quels enseignements tirez-vous du 1er tour ?
La première chose, c'est que l'abstention est moins forte qu'attendue. C'est un bon signe pour la démocratie. Le mauvais signe en revanche, c'est le niveau du FN, même s'il est moins haut que prévu.

Nous avons fait campagne sur le bilan du Département. Il a été reconnu par l'immense majorité des électeurs. La tentative de municipalisation du scrutin, organisée par le maire de Toulouse, a fait "pschitt". La plupart des candidats de la droite qui se présentaient sont à la mairie ou à la métropole. Ils ont brouillé les cartes et ont mélangé les compétences entre la Métropole et le Département.

Comment devraient s'articuler les relations entre ces institutions ?
En tant qu'ancien sénateur, je vous dirais que c'est le Parlement qui fixera cela. Le plus cher désir de la droite, c'est de faire comme à Lyon, c'est-à-dire de fusionner le Département et la Métropole sur le territoire de cette dernière. Le but inavoué de Jean-Luc Moudenc est de s'emparer des finances du Département pour financer des projets municipaux qu'il ne peut financer.

Le vote des électeurs révèle-t-il un rejet de cette vision selon vous ?
Les Toulousains se sont déterminés sur le bilan du Département qui sert de bouclier social pour ceux qui ont des difficultés à affronter la crise. Nous injectons 600 millions d'euros dans l'assistance sociale. Nous allons au-delà de nos compétences obligatoires en assurant la gratuité des cantines et des transports scolaires. Ce sont des choix politiques.

La future assemblée gardera cela et mènera également des opérations en faveur du numérique, de la télé-médecine et de la transition énergétique. À la différence de la mairie de Toulouse, le monde associatif, y compris culturel, sera soutenu. Nous ne baisserons pas la voilure. Le Département n'est pas une institution figée. Il s'adapte à la société.

C'est votre programme de futur président de Haute-Garonne ?
Avant d'en arriver là, il faut être désigné par les militants et élus à l'assemblée. Je dirai dimanche soir si je suis candidat. Après 17 ans au Conseil général, 6 ans au Sénat et des années au conseil municipal de Toulouse, on peut prétendre avoir les épaules assez larges pour gérer une assemblée départementale.

Mais il faut attendre le résultat des élections, même si je suis assez confiant. Je m'attendais à un scrutin plus difficile. Là, c'est un bon vieux combat droite-gauche. J'affiche un optimisme lucide.

Quelle serait votre première action en tant que président du Département ?
Saluer l'action de Pierre Izard. Et ensuite, développer la démocratie en mettant en place des conseils cantonaux laïcs et républicains pour trouver un juste milieu entre la démocratie représentative et la démocratie directe. Au regard des événements de cette année, il faudrait aussi insister sur la citoyenneté dans les collèges.

Poursuivriez-vous la politique de Pierre Izard sur des dossiers comme celui de l'aéroport de Toulouse et du prolongement de la ligne de métro B ?
Absolument. Depuis 17 ans, j'ai toujours partagé ses options, notamment parce qu'elles ont toujours été discutées par le PS. Le futur président du Département doit s'opposer à la privatisation de l'aéroport et doit maintenir ses engagements pour le PLB.

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