Université : Toulouse à la (re) conquête de l’Idex

Après plusieurs mois de discussions, de polémiques et de rebondissements, la décision vient de tomber : quatre établissements d’enseignement supérieur toulousains vont opérer un rapprochement dans l’objectif de reconquérir le label Idex. Mais quel est l’intérêt de ce label ? Et pourquoi n’est-il pas souhaité par tous, notamment par les syndicats du personnel et des étudiants de l’Université Jean-Jaurès?
Les universités toulousaines tentent un rapprochement pour reconquérir le label Idex.

Ce lundi 18 décembre, les universités Jean-Jaurès et Paul-Sabatier, ainsi que les écoles d'ingénieurs INP et INSA, ont déposé auprès du Commissariat général à l'investissement (ministère de l'Education nationale) leur projet de création d'une université intégrée à l'horizon 2019.

25 millions d'euros par an en jeu

Ce rapprochement d'établissements appartenant à l'Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées (COMUE - Communauté d'universités et établissements) a en ligne de mire la reconquête du label d'excellence Idex décroché en 2013 et perdu en 2016. "Ce label nous autoriserait à répondre à des appels d'offres réservés à des universités labellisées. Nous gagnerions en visibilité auprès des étudiants et des chercheurs dans les classements internationaux et nous aurions des fonds supplémentaires", explique Jean-Pierre Vinel, président de l'université Paul-Sabatier. Alors que sur l'académie de Toulouse, le budget des établissements d'enseignements supérieur équivaut à 1 milliard d'euros par an, l'Idex offrirait 25 millions d'euros supplémentaires "pour créer des postes, inviter des chercheurs de haut niveau, monter des plateformes...", ajoute-t-il.

Une semaine sous haute tension

Mais ce projet a été émaillé de nombreux rebondissements. En effet, 68 % du personnel votant et 92% des étudiants votants de Jean-Jaurès se sont prononcés les 6 et 7 décembre derniers contre cette réunification.

"Les fonds de l'université seront répartis entre tous les sites, des écoles d'ingénieurs aux filières de sciences sociales. [Selon des] logiques de rentabilité, on laisse deviner où ira l'argent, au détriment de la qualité des enseignements", assure l'Union des étudiant(e)s de Toulouse, dont les doléances concernent aussi "les diplômes dont les frais d'inscription [pourraient ne plus être] encadrés" et "l'accès à l'université [qui pourrait devenir] de plus en plus élitiste."

Autant d'arguments balayés par l'Université Fédérale qui assure que frais d'inscriptions et mise en place d'une sélection sont décidés par le ministère de l'Education nationale.

L'UET soulève aussi des arguments plus transversaux : "Un des objectifs est d'économiser des fonds en regroupant des services administratifs. Les démarches seront alors beaucoup plus longues, avec une répartition aléatoire des différents services entre les deux universités."

Suspens jusqu'en mars 2018

Malgré ces désaccords, le Conseil d'administration de Jean-Jaurès a tout de même voté en faveur du projet Idex le 13 décembre, provoquant une grève du personnel et des étudiants de Jean-Jaurès le lendemain. Vendredi 15, le Conseil d'administration de l'Université Fédérale qui devait valider le dossier de candidature n'a pas pu se tenir suite à une intrusion d'une cinquantaine de personnes. Une consultation de ses administrateurs a eu lieu en urgence dans l'après-midi. La question "Approuvez-vous le nouveau dossier de candidature Idex ?" a reçu 79% d'avis favorables.

Ne reste plus désormais qu'à patienter jusqu'en mars 2018 pour savoir si le CGI accordera ce label. "Nul doute que s'il ne nous est pas donné, on irait quand même vers ce rapprochement, mais avec des modalités et des temporalités différentes ", conclut Jean-Pierre Vinel.

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