Laboratoires Pierre Fabre : développement international et stratégie de proximité

Les Laboratoires Pierre Fabre vont prendre livraison de leur centre de recherche sur le Cancéropôle. Un événement pour le groupe pharmaceutique qui confirme ses ambitions dans la lutte contre le cancer et sa volonté de consolider ses activités en Midi-Pyrénées.Les Toulousains ont vu le bâtiment surgir au fil des mois sur les ruines d'AZF. Avec leur architecture futuriste et leurs façades contemporaines, les futurs laboratoires de recherche du groupe vont bientôt symboliser le retour à la vie d'un espace marqué par la catastrophe de 2001.

Les Laboratoires Pierre Fabre vont prendre livraison de leur centre de recherche sur le Cancéropôle. Un événement pour le groupe pharmaceutique qui confirme ses ambitions dans la lutte contre le cancer et sa volonté de consolider ses activités en Midi-Pyrénées.

Les Toulousains ont vu le bâtiment surgir au fil des mois sur les ruines d'AZF. Avec leur architecture futuriste et leurs façades contemporaines, les futurs laboratoires de recherche du groupe vont bientôt symboliser le retour à la vie d'un espace marqué par la catastrophe de 2001. D'ici quelques mois, les chercheurs seront les premiers à travailler sur le site du Cancéropôle. C'est un symbole pour Toulouse, c'est un symbole aussi pour le Groupe Pierre Fabre qui a fait de l'oncologie et de la lutte contre le cancer une priorité stratégique.


C'est en 2004 que Pierre Fabre, créateur de l'entreprise en 1961, décide de regrouper à Toulouse ses unités de recherche et développement dédiées à l'oncologie (cancérologie). Implanté sur 17 hectares, le bâtiment de 41 000 m2 accueillera près de 650 cliniciens, pharmaciens, chercheurs et techniciens. Aujourd'hui dispersés à l'Hôtel Dieu à Toulouse, à Ramonville, à Labège, à Toulouse (Canal Biotech), à Vigoulet, à Castres et à Boulogne (92), ils vont intégrer des laboratoires flambant neufs. Le déménagement se fera petit à petit car il ne doit pas y avoir d'interruption des programmes de R&D en cours. « Nous avons, pour le Cancéropôle, une grande ambition liée aux compétences développées depuis longtemps sur Toulouse et Midi-Pyrénées dans le domaine des sciences du vivant, explique aujourd'hui Pierre Fabre dans son bureau du Carla à Castres. Il y a des chercheurs de grande qualité, il y a des équipes médicales de référence. L'amalgame de toutes ces compétences sera un atout considérable au service du patient. »

L'oncologie est un secteur prioritaire pour Pierre Fabre et représente 50 % de l'ensemble du budget total de la R&D. Cet engagement stratégique date des années 90 quand Pierre Fabre Médicament (l'une des trois activités du groupe avec la dermo-cosmétique et la santé familiale) a mis sur le marché la Navelbine, indiquée en particulier dans le traitement des cancers du poumon et qui a permis de traiter près d'1 million de patients depuis son enregistrement en 1989. Aujourd'hui, le portefeuille de Pierre Fabre Oncologie s'est enrichi de nouvelles molécules et les laboratoires vont déposer une demande d'Autorisation de mise sur le marché (AMM) aux États-Unis pour un anticancéreux de la vessie, Javlor. Proche des autres acteurs impliqués dans le Cancéropôle, (Sanofi-Aventis, Itav, Inserm, CNRS, future Clinique Universitaire du Cancer) Pierre Fabre souhaite aussi « bénéficier de l'effet campus ». Un atout pour le groupe qui, malgré sa taille moyenne au milieu des mastodontes du secteur que sont Pfizer, GlaxoSmithKline, Merck, veut consolider ses positions.
Dans le domaine du médicament, le groupe, présent dans quatre autres axes thérapeutiques principaux (système nerveux central, système cardio-vasculaire, dermatologie, médecine interne), compte 24 molécules en phase de développement. C'est dans le domaine de la rhumatologie que le groupe a réussi son meilleur coup cette année en obtenant, en janvier, l'autorisation de mise sur le marché américain du Milnacipran, un médicament développé à Castres dans l'indication de fibromyalgie, une maladie qui touche près de 6 millions de personnes aux États-Unis.

Très présente à l'export (59% du CA), l'entreprise (9 770 salariés) est pourtant un groupe résolument régional. « Il est probable, estime aujourd'hui Pierre Fabre, que développer l'entreprise depuis Castres est un défi à la logique, mais j'ai toujours souhaité partager la réussite de l'entreprise avec sa région d'origine. Je suis toujours resté fidèle à mes convictions : créer un groupe fort, ancré dans ses racines et résolument ouvert sur le monde ». En janvier, le groupe a annoncé un investissement de 71 MÄ et la création de 150 emplois sur le site industriel de Soual, dans le Tarn. L'usine, déjà dédiée à la dermocosmétique (qui avec des marques comme Ducray/A-Derma, Avène, Klorane, Galénic, René Furterer représente 47 % du CA) sera agrandie pour accroître les capacités de fabrication et de stockage.
Dans le Sud-Ouest, le groupe compte 57 sites. Pierre Fabre est le premier employeur du Tarn et le 2e employeur privé de Midi-Pyrénées. « Véritable locomotive en matière de développement » selon le président de la CCI de Castres, Michel Maurel, le groupe pharmaceutique est aussi très impliqué dans les problématiques d'aménagement du territoire. Pour désenclaver Castres, Pierre Fabre s'est engagé en faveur du projet d'autoroute Castres-Toulouse et il a fait en sorte que son groupe soit présent dans les instances de décisions territoriales. L'entreprise fait par exemple partie des fondateurs de Castres-Mazamet Technopole qui accompagne les projets innovants et les entreprises qui s'installent sur le territoire. L'association est d'ailleurs présidée par Philippe Leroux, vice-président de la Communauté d'agglomération de Castres-Mazamet et qui travaille chez Pierre Fabre. Autre marque de fabrique 100 % Pierre Fabre, l'extrême souci d'indépendance du groupe. Pour éviter tout risque de rachat, Pierre Fabre a mis à l'abri tous les titres de Pierre Fabre Participations (qui détient 60 % de l'entreprise) en les cédant, en août 2008, à la Fondation Pierre Fabre. Depuis quelques mois, Pierre Fabre S.A, la société holding du groupe compte ainsi trois principaux actionnaires : la Fondation Pierre Fabre, les actionnaires-salariés et Pierre Fabre lui-même. La direction générale de Pierre Fabre SA étant confiée à Jean-Pierre Garnier, ancien président de GlaxoSmithKline, le 2e groupe pharmaceutique mondial. Une organisation inédite puisque la Fondation (qui fête ses 10 ans cette année) détient la majorité de contrôle de la société mais ne la gère pas directement. Une organisation qui permet au groupe de sécuriser son capital mais qui donne toujours à Pierre Fabre le pouvoir de décisions stratégiques sur 3 points qu'il juge majeurs : le respect des métiers de l'entreprise, son indépendance et ses implantations géographiques. De quoi continuer à faire fonctionner une entreprise qui dans 2 ans fêtera ses 50 ans.

www.pierre-fabre.com

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