L'immobilier de prestige entre dans la tourmente

Alors que les Russes et les Américains renâclent à acheter sur la Côte d'Azur, les Toulousains boudent Toulouse et ses biens immobiliers haut de gamme. Depuis janvier, les spécialistes ont enregistré une chute brutale des transactions.Le constat est unanime. Après des années d'euphorie, les différents secteurs du marché de l'immobilier toulousain tombent un à un, rattrapés par la crise. Dernier touché, l'immobilier de prestige. Car si les prix ne baissent pas ou très peu, les transactions ont, elles, chuté de façon brutale depuis janvier 2009.

Alors que les Russes et les Américains renâclent à acheter sur la Côte d'Azur, les Toulousains boudent Toulouse et ses biens immobiliers haut de gamme. Depuis janvier, les spécialistes ont enregistré une chute brutale des transactions.

Le constat est unanime. Après des années d'euphorie, les différents secteurs du marché de l'immobilier toulousain tombent un à un, rattrapés par la crise. Dernier touché, l'immobilier de prestige. Car si les prix ne baissent pas ou très peu, les transactions ont, elles, chuté de façon brutale depuis janvier 2009.

« Le marché est devenu extrêmement attentiste depuis six mois », affirme Martial Vigier, gérant d'Eurim Immobilier, spécialisé dans la vente de châteaux, maisons de maître et autres appartements haut de gamme. « De quatre transactions par mois, nous sommes passés à une seule! » Même son de cloche chez cet autre spécialiste toulousain, Habitat Communication : « Nous accusons une baisse de 20 à 30 % de transactions », confie son gérant, Charles Joseph Abert.
A qui la faute ? Aux potentiels acquéreurs ou aux propriétaires ? « Parmi mes clients en recherche d'un bien, je compte un actionnaire de la Texaco, la célèbre compagnie pétrolière américaine », raconte Martial Vigier, « il m'a dit ' Prenons un rendez-vous pour le mois de juin. On verra alors comment la situation mondiale aura évolué '. Et il n'est pas le seul à avoir adopté cette démarche, bien loin de là ! ». « Quant aux propriétaires, ils ne veulent pas brader leur bien. Certains l'ont même retiré de la vente. Ils n'ont pas besoin de cet argent pour vivre. Ils peuvent donc se le permettre », poursuit Charles Joseph Abert, qui compte essentiellement parmi sa clientèle des cadres de haut niveau et des professions libérales.

Même constat chez le groupe toulousain Mercure, qui a vendu plus de 3500 châteaux en 25 ans : « Un propriétaire vient de refuser une proposition pour un appartement à La Daurade : notre client en proposait 350 000 € et ce vendeur n'a pas voulu bouger du prix de 399 000 €. De même pour cette ferme de caractère avec maison d'amis proposée à 795 000 € et pour laquelle nous venons d'avoir une offre à 700 000 €. Elle a été refusée tout simplement », raconte Anne de La Sauzay-Chassaigne, gérante de l'agence Mercure Toulouse Midi-Pyrénées Périgord.

Certains acquéreurs ont, eux, décidé de parier sur l'effondrement du marché. Mais les prix ne baisseront pas. C'est en tout cas ce qu'affirme Anne de La Sauzay-Chassaigne : « Le marché toulousain ne s'écroulera pas. Sur Toulouse et sa proche périphérie, il manque de beaux produits, d'où un plafonnement des ventes en volume. La demande étant forte, il n'y a aucune raison pour que les prix se corrigent fortement à la baisse ». Pas de doute non plus sur l'immobilier comme valeur refuge : « Aujourd'hui, l'immobilier de caractère se positionne encore plus clairement comme une valeur patrimoniale incontestable ».

Malgré la baisse des transactions, les spécialistes toulousains de l'immobilier haut de gamme ne semblent pas inquiets. « Certes, l'activité de notre agence a ralenti », explique Charles Joseph Abert, « mais il suffit de faire une belle vente pour avoir cinq mois de réserve. Et ce, d'autant plus que l'année 2008 a été excellente ! ». Chez Eurim Immobilier, le bilan est plus nuancé : « Nous avons envisagé de nous séparer de certains de nos collaborateurs mais, heureusement, nous ne sommes pas arrivés à cette extrémité », raconte Martial Vigier, « le levier fiscal que représente la loi Scellier a en réveillé toute une partie du marché. Nous nous sommes donc rabattus sur ce secteur. Faute de grives, on mange des merles ! »
Reste que les biens rares se vendent toujours, et au prix fort : « Je viens de négocier un appartement rue Ozenne, en plein cœur du centre historique de Toulouse. J'avais des doutes. Pourtant, il est parti à 4300 euros le mètre carré ! Pourquoi ? Parce que les acquéreurs recherchaient ce type de bien, à cette adresse bien précise », confie Charles Joseph Abert, avant de conclure, « notre secteur est un micro marché. Tout se vend ! ».

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