Omnium Finance a pour habitude de clôturer ses comptes fin septembre. Le groupe, qui a réalisé un CA de 247 M€ en baisse de 2,6% l'année dernière, n'est pas encore en mesure d'annoncer des chiffres consolidés mais les premières estimations ne sont pas bonnes. « Lors du dernier semestre, nos activités de distribution de produits de banque assurance représentent 41,4 millions d'euros, contre 107M€ l'an passé, précise Michel Chagvardieff. Pour la promotion immobilière, elles sont de 89M€, contre 218M€. Notre volume d'affaires est donc divisé par plus de sa moitié. Nous sentons une forte décélération depuis septembre 2008, l'année avait déjà été fortement impactée par la crise dans ses derniers mois. » Difficile pour une société qui a connu un développement exponentiel, passant de 5 salariés en 1996 à 500 en 2008.

Le groupe espérait bien se refaire une santé grâce aux effets des récentes lois Scellier Carrez qui prévoient des réductions d'impôts pour les investisseurs. « Sans elles, nous serions quasiment à l'arrêt, estime Michel Chagvardieff. Ce sont de bonnes mesures mais elles ne suffisent pas à redresser la situation. A cela, plusieurs explications. Il est difficile de trouver des produits immobiliers intéressants, le problème de confiance des ménages est crucial. Enfin, les conditions d'accords de crédits, plus limitées, jouent leur rôle. »

« Pour faire face à cette crise, nous avions fait un pari : faire le dos rond, alors que beaucoup d'acteurs licenciaient dès juillet dernier », affirme Michel Chagvardieff. Mais cela ne suffit plus. Cette crise est « plus longue que ce que nous prévoyions », note le directeur général. Qui évoque également le rapprochement opéré en 2008 avec le groupe Laurad. Cette prise de participation, à hauteur de 49,96%, vise à faire de cette alliance un des acteurs clés en France des services immobiliers et financiers. Mais elle nécessite une réorganisation interne selon le groupe toulousain.

Les effets conjugués de la crise et de ce rapprochement stratégique ont conduit l'entreprise à bâtir un « plan de sauvegarde de l'emploi, explique Michel Chagvardieff. Sur les 237 postes basés à Toulouse, 71 seront supprimés. Les deux tiers des effectifs seront conservés pour préparer le redémarrage de l'activité. Nous comptons modifier notre organisation pour mieux identifier nos activités de distribution d'un côté et de promotion immobilière de l'autre. Ce changement de stratégie est le fruit de cette crise. »

Un comité d'entreprise devait se tenir ce matin à Toulouse. Mais « nous avons obtenu un délai de 15 jours pour prolonger la consultation, explique Rachel Demont, déléguée syndicale Force ouvrière. Quinze jours supplémentaires pour négocier et soumettre nos questions sur la santé de l'entreprise. Omnium Finance a les moyens d'un plan de sauvegarde de l'emploi assorti d'indemnités ! Nous proposons le versement de 5 mois de salaire plus un mois par année d'ancienneté. » Aucun accord n'a pour l'heure été conclu. Pour Michel Chagvardieff, « nous nous engageons à faire le maximum pour accompagner ceux qui partiront ». Les salariés, eux, sont pessimistes face à cetter restructuration et pressentent « le démantèlement du groupe pour mieux le vendre », juge Rachel Demont. « Ce n'est pas du tout à l'ordre du jour, assure Michel Chagvardieff. Le rapprochement opéré avec Laurad est une synergie, en aucun cas un absorption ou un démantèlement préalable à la vente. »

En savoir plus :

- www.omnium-finance.com

En photo : Sur les 237 postes toulousains d'Omnium Finance, 71 seront supprimés (photo Rémi Benoit).