Molex : deux dirigeants de l'entreprise sont toujours séquestrés par les salariés

Le bras de fer continue entre la direction de Molex et les syndicats de l'entreprise de Villemur-sur-Tarn (31). Depuis hier soir, Marcus Kerriou, le co-gérant de Molex Sarl, filiale française de Molex et Coline Colboc, directrice des ressources humaines, sont toujours séquestrés dans les locaux de Villemur-sur-Tarn.

La Direction départementale du travail est chargée de la médiation.

Dans le même temps, en tant que représentant du CE, Denis Parise devait être assigné pour « séquestration », à 17h, devant le Tribunal de grande instance de Toulouse. Pour la direction, « la fin de la séquestration sera le préalable à toute négociation ». La thèse de la direction devait être défendue par les deux avocats, Me Thierry Viala et Me Stéphanie Stein.

« Ce sont des documents qui ont mis le feu aux poudres, explique le délégué syndical. Nous en avons pris connaissance hier. Ils attestent que des moules avaient été dupliqués, à notre insu, aux Etats-Unis, bien avant l'annonce du plan de licenciements. Ainsi, Molex pouvait fournir le marché européen en contournant la France et donc Villemur-sur-Tarn. Hier, lorsque nous avons appris la nouvelle, ça nous a mis hors de nous. Et voilà comment quelques minutes plus tard, au terme d'un comité d'entreprise, deux représentants de la direction de l'entreprise ont été séquestrés dans nos locaux. Aujourd'hui, dans un courrier interne de Peugeot adressé à son service achat, auquel nous avons eu accès, nous avons découvert que cette information était bel et bien confirmée. C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Contrairement à la direction qui avait tout prévu depuis de longs mois, nous n'avions pas prémédité cette séquestration » précise Guy pavant.

Les salariés n'ont pas l'intention de céder. Ils ont posé leurs conditions : « nous voulons 100 millions d'euros d'indemnités. Cela correspond au dédommagement du préjudice subi. Nous souhaitons également le maintien de l'activité sur place et nous voulons le rapatriement des moules qui ont été fabriqués aux USA avant l'annonce de la fermeture du site de Villemur-sur-Tarn » explique Guy Pavant. « Il n'est pas question de les laisser faire, nos patrons se comportent comme des bandits », regrette Guy Pavant.

Les syndicats sont conscients de commettre un délit en séquestrant les deux responsables de Molex. En fonction de la décision du tribunal ou en cas d'échec de la médiation, une intervention de des forces de l'ordre ne serait pas exclue.

Fin octobre 2008, la direction avait annoncé son intention de fermer, à la fin du premier semestre 2009, cette unité de connecteurs électriques et de licencier ses 283 salariés.

Le président de la Région, Martin Malvy consiidère que "le Gouvernement doit être extrêmement attentif au problème soulevé par les syndicats de Molex et au risque de protectionnisme et de repli sur soi de certains pays. Si les fabrications de Villemur ont été transférées aux Etats-Unis - et le problème dépasse Molex - cela est d'autant plus inadmissible s'agissant d'un groupe qui fournit en partie les industriels français et européens".

De son côté, Kader Arif, tête de liste PS pour la région Grand Sud-Ouest aux prochaines européennes " regrette un tel durcissement dans le conflit social qui oppose les salariés de l'usine Molex à sa direction, il ne faut pas pour autant perdre de vue que la principale responsabilité de cette situation incombe avant tout aux dirigeants et aux actionnaires de l'entreprise".

En photo : la mobilisation des « Molex » est toujours intacte même si les modes d'action ont changé

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