Automobile : le préfet annonce un plan régional de 2 millions d'euros pour soutenir la filière

Des états généraux de l'automobile ont eu lieu ce matin à la préfecture de région, à Toulouse. Le préfet, Dominique Bur, a annoncé « un plan de soutien de 2 millions d'euros de crédits. Un premier million ira à l'indemnisation des salariés en chômage partiel, un second million sera consacré à leur formation. » Les organisations syndicales, qui espéraient en apprendre plus sur la répartition précises de ces aides, restent sur leur faim.

La filière automobile emploie, directement ou indirectement, près de 30.000 personnes en Midi-Pyrénées.

Le 9 février dernier, Nicolas Sarkozy présentait son Pacte auto et annonçait une enveloppe de 7 milliards d'euros pour les constructeurs et 700 millions pour les sous-traitants. Jusqu'à présent, les acteurs de la filière attendaient d'en savoir plus sur la répartition de ces aides. La réunion de ce matin en préfecture de région, présidée par le préfet Dominique Bur, a réuni une trentaine de personnes : patrons, syndicats et élus. Bernard Raynaud, vice-président du Conseil régional de Midi-Pyrénées, était également présent. La rencontre a permis de définir les modalités du plan de soutien à la filière auto au niveau régional. « Le premier volet, social, représente deux millions d'euros de crédits, précisait le préfet Dominique Bur à la sortie de la réunion. Un million pour l'indemnisation des salariés en chômage partiel et un autre million pour leur formation. Un Comité territorial nous permettra de travailler sur ces questions avec les partenaires sociaux. Nous avons prévu de nous retrouver mi-avril pour faire un nouveau point sur la situation. Par ailleurs, nous allons mettre en place une autre mesure, économique cette fois : les entreprises pourront faire appel à des consultants pour les aider dans leur gestion de la crise. »

Président régional du Conseil national des professions de l'automobile (CNPA), Jean-Louis Pech, a jugé cette réunion « intéressante et importante. Reste qu'il faut voir comment adapter le plan annoncé aux entreprises. » Le montant de l'enveloppe ne semble pas le convaincre : « Au CNPA, nous représentons environ 4.000 entreprises et 20.000 emplois : garages, concessionnaires, etc. 2 millions d'euros ? Faites le calcul ! » « Je suis resté sur ma faim, indique Thierry Bonhbure, de Force ouvrière (FO). Nous, syndicats, pensions que nous allions parler de mesures concrètes, de répartition des sommes, de chiffres précis. Un Comité territorial a vu le jour ; il sera chargé d'analyser la situation et d'émettre des recommandations. Il aura sans doute un rôle à jouer, mais il faut que ses mesures s'appliquent rapidement : certaines entreprises sont déjà acculées. »

Xavier Petrachi, délégué central de la CGT, est arrivé à la préfecture de région avec deux questions : « l'indemnisation du chômage partiel et Molex ». En juin prochain, le site de Villemur-sur-Tarn, délocalisé, fermera et 283 emplois disparaîtront. « Quand Nicolas Sarkozy a présenté le Plan auto, il a insisté sur un point : les entreprises seront aidées si elles s'engagent à ne pas délocaliser, reprend Xavier Petrachi. Molex est un cas typique. L'Etat doit tenir ses engagements. Mais le préfet a choisi d'éluder la question lors de la réunion. En sortant, on ne sait pas quoi dire aux salariés de Villemur. » Le délégué CGT soulève un autre point : « Le chef de l'Etat a annoncé qu'au 1er avril, l'indemnisation des salariés en chômage partiel serait relevée à 75% du salaire brut. On sent bien qu'il y a des réticences à appliquer cette mesure. On nous a dit que des négociations étaient en cours. Mais le 1er avril, on y est, maintenant ! » Xavier Petrachi prend l'exemple de la SAM : « Les salariés comptabilisent 420 heures de chômage partiel au 1er trimestre 2009. En fin d'année, ils seront à près de 1.000 heures. Les aides doivent venir rapidement. Nous réclamons une transparence totale sur leur répartition, pour qu'elles aillent au maintien de l'emploi et pas au maintien d'entreprises qui licencieront dans six mois. »

La région Midi-Pyrénées compte près de 30.000 salariés liés à la filière automobile : industries mais aussi services, garages, loueurs de véhicules, centres de contrôles techniques... Toutes les entreprises industrielles du secteur font face à la baisse des commandes des constructeurs et ont recours au chômage partiel. Continental ouvrira en avril un guichet de départs volontaires pour 200 salariés.

En savoir plus :

- www.haute-garonne.pref.gouv.fr

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