Hôtels et restaurants en crise : le président régional espère une baisse de la TVA pour relancer le secteur

Ancien patron de restaurants (il a dirigé 5 enseignes entre 1981 et 2001), Guy Pressanda, 60 ans, est à la tête UMIH 31 depuis 2000 et préside l'UMIH de la région Midi-Pyrénées depuis 2005. Il est également membre de l'UMIH national depuis 2001, en charge de la formation professionnelle, et vice-président de la Fédération Nationale de la Restauration Française (branche restauration de l'UMIH). Guy Pressanda fait le point.Les métiers de l'industrie de l'hôtellerie sont-ils en crise ?

Ancien patron de restaurants (il a dirigé 5 enseignes entre 1981 et 2001), Guy Pressanda, 60 ans, est à la tête UMIH 31 depuis 2000 et préside l'UMIH de la région Midi-Pyrénées depuis 2005. Il est également membre de l'UMIH national depuis 2001, en charge de la formation professionnelle, et vice-président de la Fédération Nationale de la Restauration Française (branche restauration de l'UMIH). Guy Pressanda fait le point.

Les métiers de l'industrie de l'hôtellerie sont-ils en crise ?
Oui. Et la crise touche toute la filière CHRD (cafés, hôtels, restaurants et discothèques). Chaque fois, les raisons sont différentes mais les conséquences sont les mêmes. La crise s'est installée dans nos métiers en juillet dernier. Depuis 9 mois, les voyants restent au rouge.

Dans le détail, qu'en est-il pour la filière café ?
Les cafés connaissent des difficultés en raison de l'interdiction de fumer dans les lieux public, en raison aussi du coup d'arrêt à la vente de l'alcool pour les moins de 16 ans, et enfin, à cause des horaires de fermetures pour les bars (3h au lieu de 4h). C'est énorme en perte d'affaires. Elles ne sont pas encore quantifiables.

Pour la restauration, quelles sont les origines et les conséquences ?
Les consommateurs ont peu ou pas de pouvoir d'achat. Les clients ne vont pas au restaurant. D'où une perte de -15 à 30% en fonction de la qualité du restaurant. Le petit restaurant au menu à 15 euros, enregistre une baisse de 15%, le grand restaurant est moyennement touché. Le plus affecté, c'est le moyen de gamme. Cela correspond à des pertes de 30%.

Même tableau pour l'hôtellerie ?
L'hôtellerie est touchée de plein fouet. Midi-Pyrénées est une hôtellerie d'affaires. Jusqu'à présent, nous avions des taux d'occupation (T0) de 100% du mardi au jeudi, 40% pour le reste avant la crise, soit un TO moyen de 70%. Le TO est désormais de 55%, soit une perte de 15%. Ces chiffres sont valables aussi bien à Toulouse qu'à Montauban, Albi, Cahors. Lourdes est moins touchée en raison de la clientèle des pèlerins en provenance de l'étranger.

Ce malaise est-il perceptible également dans les discothèques ?
Les discothèques ont été pénalisées essentiellement à cause de l'interdiction de fumer.

La TVA à taux réduit devrait être accordée par Bruxelles, ce sera un ballon d'oxygène ?
C'est surtout le ballon de survie. Jusqu'à présent, le blocage venait de l'Allemagne. Ce sera une TVA à 5,5%, on y tient. On ne veut pas de taux intermédiaire comme il e,n est parfois question, car on achète à 5,5%, et on veut vendre à 5,5%, c'est pour nous une égalité fiscale. Cela dit, cette TVA n'arrivera pas sur le marché avant janvier 2011. On attend la décision définitive, elle devrait intervenir à la mi-mars. Cela fait dix ans que Bruxelles nous balade avec cette date, on peut patienter quelques jours. Qui
dit TVA, dit investissements, augmentation des salaires, augmentation des embauches. Chaque année, la filière engage 40.000 personnes, mais hélas, chaque année aussi, 20.000 salariés nous quittent car les salaires sont trop faibles. Nous espérons que la TVA à 5,5% permettra de trouver la parade.

En photo : des tables de restaurants vides. Jusqu'à quand ? (photo Rémi Benoit)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.