Un quart des dirigeants de PME prendra sa retraite dans les années à venir en Midi-Pyrénées

L'Insee Midi-Pyrénées a publié, ce matin, un rapport réalisé en partenariat avec la Chambre régionale de commerce et d'industrie (CRCI) et la Chambre de métiers et de l'artisanat (CMA). Il en ressort qu'un quart des dirigeants de PME de la région ont 55 ans et plus. La question de la transmission des entreprises se pose avec acuité. Avec à la clé deux enjeux : le maintien de l'emploi et des activités de proximité.Cette étude a été menée par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) auprès des PME indépendantes de la région qui comptent moins de 250 salariés.

L'Insee Midi-Pyrénées a publié, ce matin, un rapport réalisé en partenariat avec la Chambre régionale de commerce et d'industrie (CRCI) et la Chambre de métiers et de l'artisanat (CMA). Il en ressort qu'un quart des dirigeants de PME de la région ont 55 ans et plus. La question de la transmission des entreprises se pose avec acuité. Avec à la clé deux enjeux : le maintien de l'emploi et des activités de proximité.

Cette étude a été menée par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) auprès des PME indépendantes de la région qui comptent moins de 250 salariés. Sur les 95.000 sociétés recensées, 26% sont dirigées par des entrepreneurs de 55 ans et plus. Ces 24.000 dirigeants seniors partiront en retraite dans les dix prochaines années. 72.000 employés sont concernés par le départ de leur chef d'entreprise à court ou moyen terme, soit un salarié sur trois.

Certaines branches sont plus concernés : l'industrie (29% de patrons seniors) et le commerce (28%). En revanche, la part des dirigeants de plus de 55 ans est plus faible dans la construction (21%). Plus finement, l'étude montre que l'hébergement touristique (hôtels, campings, chambres d'hôtes) et l'immobilier sont particulièrement touchés par le vieillissement des entrepreneurs. C'est aussi vrai pour les antiquaires, brocanteurs, fripiers (40% de dirigeants seniors).

La situation varie aussi d'une zone géographique à l'autre. Dans le Lot, le Gers et les Hautes-Pyrénées, la part des seniors chefs d'entreprises est de 29%, contre 24% en Haute-Garonne et 26% au niveau régional. Elle baisse le long d'un axe Montauban - Pamiers, qui bénéficie d'une forte croissance démographique.

A l'échelle régionale, l'Insee note une baisse des reprises d'entreprises depuis 2003. La transmission se pratique peu, notamment dans le commerce : sur les 2.700 créations comptabilisées entre 2002 et 2006, 22% étaient issues d'une reprise contre 78% de créations pures. « Nous comptons 57.000 entreprises artisanales en Midi-Pyrénées, indique Serge Crabié, président de la CMA. Sa population est vieillissante. Le challenge dans les prochaines années sera la transmission. S'il n'est pas relevé, on risque la désertification des zones rurales. Les gens ont besoin de services de proximité et de qualité. » Les chiffres de l'Insee font état de 36.600 entreprises indépendantes de proximité en 2008 (petits magasins alimentaires, garages, pharmacies, blanchisseries, peinture, menuiserie...). 8.800 sont dirigées par des seniors. Ces derniers emploient 18.700 salariés. Le rapport montre que la situation est « plus tendue à l'ouest » de la région pour les services de proximité.

Didier Gardinal, président de la CRCI, insiste aussi sur la nécessité de faire perdurer les entreprises : « Actuellement, seuls 45% des entrepreneurs recherchent un repreneur. Il y a un gros travail à faire, notamment dans l'hôtellerie et le tourisme, 2e employeur de la région. Si la transmission d'entreprises est préparée au dernier moment ou ne se fait pas, elle est souvent synonyme de disparition d'emplois. Il faut se poser les bonnes questions cinq ans en amont. » L'enjeu pèse effectivement sur l'avenir des salariés, notamment dans les Hautes-Pyrénées, département industriel : quatre employés sur dix travaillent dans une entreprise dont leur dirigeant a au moins 55 ans.

Serge Crabié et Didier Gardinal mettent en valeur une autre donnée : l'espérance de vie des entreprises transmises, plus forte que celle de la création. L'Insee Midi-Pyrénées avance le chiffre de 60% de sociétés ayant survécu au bout de 5 ans après une transmission. Reste à trouver quelqu'un pour reprendre le flambeau. « Il faut travailler de manière endogène, pense Didier Gardinal. Les dirigeants doivent avoir l'audace de penser aux compétences de leurs collaborateurs au sein de l'entreprise. » « L'aspect financier n'est pas l'essentiel, poursuit Serge Crabié. Il faut des repreneurs qui disposent de connaissances techniques du métier et de capacités de gestion, d'encadrement. Pour cela, des outils ont été mis en place avec la Région afin de faciliter la transmission, en amont mais aussi en aval avec un accompagnement gratuit. » Didier Gardinal complète : « Des systèmes de formation à la reprise existent, dans le Tarn et l'Aveyron par exemple avec l'Ecole des managers qui donne des bases de gestion, de ressources humaines... »

En savoir plus :

- www.insee.fr

- www.midi-pyrennes.cci.fr

- https://entreprendre.midipyrenees.fr

- www.cm-toulouse.fr

- En prélude à la présentation du rapport, des employés de l'Insee Midi-Pyrénées ont lu un tract du Comité de défense de la statistique publique. Ce dernier évoque la décision prise par le gouvernement de délocaliser à Metz, en 2011, une partie des bureaux régionaux. Le tract parle d'un « coût très important de 200 millions d'euros, sur un budget de l'Insee de 450 millions. » Il annonce « la perte de 40 emplois sur les 230 de la direction régionale de l'Insee Midi-Pyrénées » et « la fin des statistiques locales : l'Insee ne pourra plus garantir la qualité des données », toutes traitées à Metz.

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