Investissement des collectivités : Midi-Pyrénées en tête des régions

Pour la première fois, Dexia, établissement bancaire spécialisé dans le financement des collectivités locales a publié ce lundi 6 décembre une note régionale sur les finances locales en Midi-Pyrénées. Alors qu'une nouvelle donne fiscale se met en place, quelle est la situation financière de la région ? Comment se positionne-t-elle par rapport à la moyenne française ?

Pour la première fois, Dexia, établissement bancaire spécialisé dans le financement des collectivités locales a publié ce lundi 6 décembre une note régionale sur les finances locales en Midi-Pyrénées. Alors qu'une nouvelle donne fiscale se met en place, quelle est la situation financière de la région ? Comment se positionne-t-elle par rapport à la moyenne française ? Cette analyse consolidée des comptes des collectivités régionales de Midi-Pyrénées fournit des indicateurs précieux pour répondre à ces interrogations.

Premier enseignement, le niveau des recettes (dotations et fiscalité) en Midi-Pyrénées et supérieur à la moyenne française. Une tendance observée depuis 2003 qui s'accentue à partir de 2004. Même constat pour les dépenses, sensiblement supérieures à ce qu'on observe dans le reste de l'Hexagone. Les recettes de fonctionnement ont ainsi augmenté plus que sensiblement, tant au niveau de Midi-Pyrénées (un peu plus de 3 000 € par habitant et une croissance moyenne de 6,3 % par an) que sur le territoire français (autour de 2 800 € par habitant et une croissance moyenne annuelle de 5%. Une conséquence directe du transfert de compétences et de personnels de l'État, et donc d'une augmentation des dotations et subventions selon l'analyse de Jean Michel Lacheze, directeur régional de Dexia.

Côté dépenses de fonctionnement, la situation est relativement similaire avec des augmentations plus que significatives de l'ordre de 7,3 % par an en Midi-Pyrénées contre 6,1 % pour la France. Des évolutions qui s'expliquent là encore, principalement, par le transfert de compétences et de personnels de la part de l'État. Autre explication : le poids plus important des plus de 60 ans en Midi-Pyrénées. On notera ainsi que 6 conseils généraux sur 8 affichent des dépenses d'action sociale supérieures à la moyenne de la métropole. Au total, les dépenses de fonctionnement s'établissent à près de 2 800 €/ hab en région contre un peu plus de 2 500 €/ hab dans l'hexagone.

Malgré ces deux tendances, les marges d'autofinancement restent supérieures à la moyenne des régions. Entre 2003 et 2009 l'épargne brute des collectivités de Midi-Pyrénées a d'ailleurs augmenté de 2,7 %, tandis que, sur la même durée, elle restait stable au niveau national et diminuait même de 1,9 % entre 2008 et 2009.

Le niveau d'investissement régional a quant à lui été très soutenu de 2003 à 2009, plaçant Midi-Pyrénées parmi les régions investissant le plus en France avec plus de 5 700 € cumulés par habitant. Caractéristique forte de la région, ce sont les établissements publics de coopération intercommunale (portés par les investissements réalisés sur l'aire urbaine du Grand Toulouse) qui investissent le plus, juste devant les communes, puis les conseils généraux et enfin la Région. Bien que supérieures à la moyenne française, les dépenses d'investissement en Midi-Pyrénées stagnent, voire diminuent légèrement, depuis 2007, tandis que l'autofinancement se réduit (en raison notamment de la diminution des droits de mutation), d'où une augmentation du recours à l'emprunt pour financer les projets. La note de conjoncture nationale pour 2010 laisse supposer que cette tendance se prolongera.

D'où l'importance du dernier point abordé par Dexia : la dette. Son poids est sensiblement supérieur à ce qui peut être observé sur le territoire métropolitain. Mais, « si l'endettement est plus élevé, l'autofinancement l'est aussi. Le ratio reste donc favorable pour Midi-Pyrénées », souligne Jean-Michel Lacheze. En forte hausse depuis 2006, la dette atteint environ 2 400 € par habitant. Les frais financiers qu'elle induit sont un peu au dessus de la moyenne nationale mais son taux moyen est plutôt plus faible qu'ailleurs. « Avec 4 ans de leur épargne, les collectivités territoriales de Midi-Pyrénées pourraient faire face à leur endettement », souligne le directeur de Dexia.

Marie Grivot

En photo : Dexia, établissement bancaire spécialisé dans le financement des collectivités locales, a pour la première fois publié une note sur les finances de Midi-Pyrénées. (© Fotolia)

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